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Actualités - CHRONOLOGIE

VIE RELIGIEUSE - La nouvelle bienheureuse était connue pour sa grande bonté et sa méthode éducative révolutionnaire Sœur Némésia, une sœur de Besançon, béatifiée dimanche (photo)

Les sœurs de la Charité au Liban, également connues sous le nom des sœurs de Besançon, s’apprêtent à célébrer la béatification d’une des religieuses de leur congrégation, sœur Némésia, ce dimanche 25 avril. C’est la supérieure provinciale, sœur Noha Najjar, qui représentera la communauté libanaise lors de la cérémonie de béatification au Vatican. À cette occasion, des messes seront célébrées dans les écoles rattachées à la congrégation au Liban. sœur Némésia, née Julia Valle, est originaire d’Aoste, en Italie, et sera la première bienheureuse de cette région. Profondément engagée dans l’enseignement et l’éducation des orphelins, notamment à Tortone, elle était connue pour sa grande bonté et sa méthode d’enseignement étonnamment moderne pour son temps. Très malléable, cette méthode personnelle ne reposait pas sur des principes rigides, mais était fondée sur la connaissance de la personne à éduquer à travers une observation patiente. Le tout teinté d’une bonté infinie et humble, et d’un amour à toute épreuve, selon les témoignages de ses contemporains. Julia Valle naît à Aoste le 16 juin 1847, de son père Anselme Valle et sa mère Christine Dalbar. Deux ans plus tard, vient au monde Vincent, son frère. La mère, elle, gère un magasin comme modiste, et le père, commerçant, voyage beaucoup. La petite famille n’est cependant pas à l’abri des épreuves puisque la mère meurt alors que Julia n’a que cinq ans. Cette première expérience de souffrance et de solitude n’isole pas la petite fille qui s’ouvre à l’affection de son petit frère et à d’autres enfants orphelins, tout en manifestant précocement des signes d’une grande piété. Julia et Vincent sont confiés à leurs grands-parents maternels à Donnas. À onze ans, la petite fille part en France, à Besançon, pour compléter ses études dans un pensionnat tenu par les sœurs de la charité, où elle s’imprègne peu à peu de l’héritage de leur fondatrice, sainte Jeanne Antide Thouret. À seize ans, elle retourne auprès de sa famille pour trouver une situation tendue après le remariage de son père, transféré à Pont St-Martin. Son frère Vincent quittera le foyer paternel pour ne plus jamais donner de ses nouvelles. Quant à Julia, elle refuse un brillant mariage proposé par son père pour consacrer sa vie à Dieu, rejoignant les sœurs de la Charité qui s’établissaient justement en cette période à Pont St-Martin. Le 8 septembre 1866 précisément, son père l’accompagne à Verceil, au noviciat des sœurs de la Charité, au monastère Ste-Marguerite. À la fin de son noviciat, Julia reçoit le nom de Némésia, qui n’est autre que celui d’un martyr des premiers siècles. Son programme de vie : « Témoigner son amour à Jésus, jusqu’au bout, à n’importe quel prix, pour toujours ». C’est alors qu’elle est envoyée à Tortone, à la société St-Vincent, où elle découvrira sa voie d’éducatrice. Dans cet institut, se trouvent une école élémentaire, des classes de culture générale, un pensionnat et un orphelinat. La nouvelle religieuse donne des cours à l’école élémentaire et enseigne le français dans les classes supérieures. Elle entreprend de soulager les souffrances où qu’elle les trouve, avec la grande bonté qui la caractérise. Depuis cent ans au Liban Sœur Némésia devient supérieure de la société St-Vincent à l’âge de 40 ans. Les grandes lignes de son programmes sont tracées : « Avancer dans la voie escarpée sans regarder en arrière pour considérer le chemin parcouru, ce serait du temps perdu. Tâcher de presser le pas, le regard fixé sur l’unique but : “Dieu seul”, à lui la gloire, aux autres la joie, à moi le prix à payer. Souffrir, mais ne jamais faire souffrir ! Je serai sévère avec moi-même et serai toute charité envers mes sœurs : l’amour qui se donne est l’unique chose qui demeure. » Le 10 mai 1903, sœur Némésia quitte St-Vincent pour Borgaro, une petite bourgade aux abords de Turin où on transforme un vieux château en couvent. C’est là que sœur Némésia accompagne de jeunes novices. Sa méthode de formation demeure celle de la bonté, de la compréhension et de la patience, une méthode révolutionnaire qui lui vaut des reproches de la part de la supérieure provinciale, une épreuve qu’elle supporte en silence. Treize ans après son arrivée à Borgaro et après avoir accompagné environ cinq cents novices, sœur Némésia meurt en décembre 1916. La prière dont elle a fait sa devise depuis le début, « Jésus, dépouille-moi de moi, revêts-moi de Toi », l’a accompagnée jusqu’à la fin de sa vie. Avec la béatification de sœur Némésia, force est de constater que c’est à un parcours empreint de bonté que l’Église rend hommage, mais aussi à une éducatrice hors pair. C’est dans l’optique d’une mission principalement éducative, d’ailleurs, que la Congrégation des sœurs de la Charité s’installe il y a cent ans exactement au Liban. En effet, en 1904, une première maison est fondée à Baskinta (Metn) par des sœurs françaises. Aujourd’hui, la congrégation compte cinq écoles à Kfour (Kesrouan), Baskinta (une école technique, un orphelinat, une école payante et une autre gratuite), Baabdate (Metn), Beyrouth et Baabda-Hazmieh, ainsi que deux centres de service social de l’Ordre de Malte à Kefraya (Békaa) et Roum (Liban-Sud), un officiat à Kfour et un centre social à Nabaa. Il faut rappeler également qu’une autre sœur de la congrégation, sœur Agostina, a été canonisée en 1999.
Les sœurs de la Charité au Liban, également connues sous le nom des sœurs de Besançon, s’apprêtent à célébrer la béatification d’une des religieuses de leur congrégation, sœur Némésia, ce dimanche 25 avril. C’est la supérieure provinciale, sœur Noha Najjar, qui représentera la communauté libanaise lors de la cérémonie de béatification au Vatican. À cette...