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Actualités - OPINION

CITOYEN GROGNON De l’essence à prix d’or

Trop, c’est trop! Les augmentations des prix des carburants deviennent quasiment hebdomadaires. De 100 livres en 100 livres pour le bidon d’essence, de 300 livres en 300 livres pour le gaz domestique, sans compter le prix du mazout, qui suit forcément. Et personne ne trouve à y redire. Personne ne fait mine de réagir. En Conseil des ministres, on fait semblant d’examiner chaque nouvelle hausse, histoire de montrer que l’on est concerné, histoire de se donner bonne conscience, histoire de calmer la grogne qui monte. Mais on ne prend aucune mesure. Après tout, 100 petites livres, par-ci, 100 petites livres par-là, c’est pas grand-chose. Le problème, c’est que 100 petites livres par-ci ou par-là, ça fait des petits. Qu’à force de bidons d’essence, les 100 petites livres deviennent, sans crier gare, des milliers de livres et dépassent en un clin d’œil les misérables 6 000 livres payées aux employés quotidiennement, mais seulement les jours ouvrables, en guise d’indemnités de transport. Le malheur, c’est que le relèvement des prix du carburant ne se répercute pas uniquement sur le coût des transports, mais sur l’ensemble des prix. Et de manière immédiate. Faut-il énumérer les aliments, produits, vêtements, services, soins et autres dépenses que le commun des mortels devra payer plus cher tous les jours de l’année, et pas seulement les jours ouvrables ? La catastrophe, c’est que le pouvoir d’achat de la population ne cesse de se réduire, jour après jour, comme peau de chagrin, car les salaires ne suivent pas, car les prix augmentent, car la crise économique sévit. Faut-il en dire plus ? Le véritable drame, c’est surtout que le gouvernement fait des promesses et ne les tient pas. Loin de nous l’idée de reprocher au gouvernement libanais la fluctuation des prix sur le marché international. Mais tout au moins peut-on lui reprocher de ne pas tenir ses promesses. « La fluctuation des prix sur le marché international n’entraînera aucune hausse des prix des carburants », disait le ministre des Finances, Fouad Siniora, il y a tout juste deux semaines. Mais pas plus tard qu’il y a deux jours, à l’annonce de la nouvelle hausse des prix, la seule réponse du gouvernement était que le dossier était sous étude. Oublié dans un quelconque tiroir, avec des tas d’autres dossiers poussiéreux ! Relégué aux oubliettes par un gouvernement impitoyable qui continue de soutirer au citoyen, plumé mais impuissant, la coquette somme de 14 000 livres, dont 12 000 livres de douane et 2 000 livres de TVA pour chaque bidon d’essence vendu entre 22 900 et 24 100 livres. Y a pas le feu ! Pourquoi se presserait-il de changer les choses, ce gouvernement, tant que le citoyen se prête au jeu ? Pourquoi devrait-il envisager de supporter la moindre hausse tant que personne ne se plaint ? Le citoyen, lui, n’en peut plus d’encaisser les coups. Mais il n’a plus les mots pour le dire... Anne-Marie EL-HAGE
Trop, c’est trop!
Les augmentations des prix des carburants deviennent quasiment hebdomadaires. De 100 livres en 100 livres pour le bidon d’essence, de 300 livres en 300 livres pour le gaz domestique, sans compter le prix du mazout, qui suit forcément. Et personne ne trouve à y redire. Personne ne fait mine de réagir.
En Conseil des ministres, on fait semblant d’examiner...