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Actualités - CHRONOLOGIE

Prisons - 70 personnes dans une cellule prévue initialement pour 4 détenus La commission parlementaire des Droits de l’homme atterrée par l’état des pénitenciers de Zahlé (photo)

La commission parlementaire des Droits de l’homme a été atterrée hier par l’état des deux prisons de Zahlé, où 70 personnes sont entassées dans une cellule pouvant accueillir trois à quatre détenus, appelant les autorités à se pencher d’urgence sur ce problème. Les députés Marwan Farès, Ghassan Moukheiber, Sami el-Khatib, Mohammed Ali el-Mayss et Fayçal Daoud ont poursuivi hier la tournée qu’ils avaient entamée la semaine dernière dans les centres d’incarcération. Ils ont visité les deux prisons pour hommes et femmes à Zahlé ainsi que le centre de détention de Rachaya. S’ils se sont félicités de la conformité de la prison de Rachaya aux règles les plus élémentaires du respect de la dignité humaine, ils se sont dits « atterrés » par l’état des pénitenciers de Zahlé. « Ce que nous avons vu à Zahlé est une catastrophe. Soixante-dix personnes sont entassées dans une cellule pouvant accueillir trois à quatre détenus. La situation des pénitenciers de Zahlé est tragique. Ce lieu doit être immédiatement confié à la municipalité qui s’était engagée à bâtir un nouveau local, il y a trois ans. Il faut que la situation de cette prison s’améliore d’ici à un an. Dans tous les pays du monde, les prisons constituent des centres de réhabilitation. Chez nous, ce sont des centres de mort. Les prisonniers ne peuvent même pas y respirer », a-t-il déclaré. La cuisine dans les toilettes L’état de la prison des femmes est pire, selon M. Farès : 26 prisonnières sont incarcérées dans un espace de 200 mètres, destiné à la base au logement. « Une partie seulement de la maison est occupée. L’autre aile est fermée car l’État n’a pas les moyens d’en payer le loyer », s’est-il indigné. « Les détenues n’ont pas l’eau puisque les habitants de la demeure la partagent avec elles. Elles ne sortent jamais à l’air libre et ont de sérieux problèmes médicaux, car le médecin ne vient pas les voir et les visites à l’hôpital sont difficiles. La cuisine est installée dans les toilettes », a-t-il encore dit. On croit rêver. M. Farès a insisté sur la nécessité de mettre en application la loi 108 susceptible, selon lui, de résoudre les problèmes de saturation des prisons, puisqu’elle prévoit une réduction des peines et une assistance aux détenus dans l’incapacité de payer les amendes fixées par les tribunaux. M. Moukheiber a soulevé un autre problème, puisqu’il a fait attribuer à la lenteur des procédures juridiques la responsabilité de la saturation des prisons. « Les trois quarts des détenus sont des personnes arrêtées arbitrairement, ce qui est aberrant », a déclaré le député du Metn. Selon lui, six à sept mois peuvent parfois séparer une audience d’une autre. « Cela est inacceptable. Le ministère de la Justice doit résoudre ce problème. Les détenus ne peuvent pas attendre la fin de l’édification d’une nouvelle prison », a-t-il ajouté. M. Farès a en outre indiqué que la commission se réunira mercredi au Parlement pour évaluer sa tournée. Elle doit établir un rapport qu’elle remettra au Parlement et qui doit être comparé à celui qui a été établi il y a trois ans. Il a en outre assuré que la tournée des centres de détention se poursuivra et qu’elle inclura la prison du ministère de la Défense. Le cas Geagea Dans un communiqué publié plus tard dans la journée, M. Moukheiber a affirmé s’attendre à ce que la commission confirme qu’elle se rendra mercredi à Yarzé. Rappelant qu’il avait insisté il y a quelques mois pour que la tournée envisagée dans les prisons englobe tous les pénitenciers, sans exception aucune, dont ceux relevant du ministère de la Défense, M. Moukheiber a indiqué qu’aucun député ne s’est opposé à sa proposition. Il a souligné que « les droits de l’homme sont indivisibles et ne peuvent pas être politisés ». Selon lui, « la présence du chef des Forces libanaises, Samir Geagea, au ministère de la Défense ne peut embarrasser aucun député, la visite des prisons visant seulement à s’assurer de leur état et de vérifier que les détenus vivent dans des conditions tenant compte du respect de la dignité humaine, abstraction faite de toute autre considération juridique ou politique ». M. Moukheiber a défendu le droit des prisonniers à bénéficier des dispositions prévues dans les lois libanaises et internationales, comme celles prévoyant des sorties en plein air et la possibilité d’écouter ou de lire les nouvelles du monde extérieur. Il a appelé la Chambre à approuver une proposition de loi amnistiant M. Geagea, surtout que la remise en liberté du chef des FL, a expliqué le député, étant considérée par de nombreuses forces politiques comme étant le prélude à la réconciliation nationale.
La commission parlementaire des Droits de l’homme a été atterrée hier par l’état des deux prisons de Zahlé, où 70 personnes sont entassées dans une cellule pouvant accueillir trois à quatre détenus, appelant les autorités à se pencher d’urgence sur ce problème.
Les députés Marwan Farès, Ghassan Moukheiber, Sami el-Khatib, Mohammed Ali el-Mayss et Fayçal Daoud ont...