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Actualités - CHRONOLOGIE

VIE POLITIQUE - Le chef du gouvernement et le ministère de l’Intérieur font état d’une concordance de vues sur le dossier de retrait des nationalités Entente parfaite entre Lahoud et Hariri sur tous les sujets abordés en Conseil des ministres

L’entente « parfaite » qui a régné entre les chefs de l’État, le général Émile Lahoud, et du gouvernement, Rafic Hariri, au cours du Conseil des ministres, hier, a surpris plusieurs membres du gouvernement, au point que certains n’ont pas hésité à la qualifier d’ « amusante » et de « rassurante ». Rassurante parce qu’elle évite au pays la tension habituelle découlant des conflits répétés entre Baabda et Koraytem. Amusante, à cause des « qu’en pensez-vous » qui ont ponctué chaque point de vue exprimé par le président Lahoud ou par le chef du gouvernement. Ce sont en définitive les échanges cordiaux entre les numéros 1 et 3 de l’État qui ont caractérisé la séance, plus que les débats qui ont porté essentiellement sur la situation dans la région et les deux dossiers des coopératives ainsi que des expropriations d’Élissar. De sources ministérielles, on fait état d’une « concordance de vues totale » entre MM. Lahoud et Hariri sur les élections municipales. Les deux, a-t-on précisé, se sont déclarés en faveur d’un consensus dans les régions où un tel accord est possible, estimant que, dans les secteurs où une entente est difficile à sceller, la bataille électorale doit se dérouler dans un climat démocratique, loin de toute intervention politique. Les chefs de l’État et du gouvernement ont en outre donné une même lecture des événements régionaux et se sont montrés soucieux de connaître chacun le point de vue de l’autre concernant les sujets à l’ordre du jour de la séance. Selon un ministre, à chaque fois que le président Lahoud soulevait une question ou proposait une solution à un sujet déterminé, il demandait à M. Hariri : « Qu’en pensez-vous, M. le Premier ministre ? » Et le chef du gouvernement de répliquer : « Ce sera comme il vous conviendra, Excellence. » Idem lorsque M. Hariri exprimait un point de vue. Il demandait à connaître l’opinion du président qui répondait à chaque fois : « Je ne vois pas d’inconvénient... » ou « Je suis d’accord avec vous », toujours selon le ministre qui a trouvé cet échange « amusant » et « rassurant ». En début de séance, le président Lahoud a exposé au Conseil des ministres la teneur de sa conversation, en début de semaine, avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, au sujet de la tenue du sommet arabe réaffirmant que ce qui intéresse le Liban, ce sont les résolutions d’une telle réunion et non pas la date à laquelle elle aura lieu. Il a rappelé que le Liban attend l’issue de la conférence ministérielle arabe, les 22 et 23 mai prochain, pour décider s’il doit ou non participer au sommet. À son tour, M. Hariri a communiqué aux membres du gouvernement les résultats de sa récente tournée européenne, soulignant l’importance accordée par les dirigeants européens au sommet arabe et leur inquiétude face à ce qui se déroule en Irak et dans les territoires palestiniens. Le dossier des naturalisations Selon le ministre de l’Information, Michel Samaha, qui a donné lecture des résolutions officielles, le Conseil des ministres n’a pas abordé la question du retrait de la nationalité libanaise à près de 4 000 personnes. Celle-ci a été cependant évoquée par le chef du gouvernement et le ministre de l’Intérieur, au terme de la séance. Les propos tenus par les deux hommes reflétaient une volonté d’éviter une politisation de ce dossier. Répondant ainsi aux questions de la presse, M. Hariri a rejeté toute divergence de vues à ce sujet avec le ministre de l’Intérieur « parce que tout le monde est d’accord sur le principe : il n’est pas possible d’accepter de faux documents ». Il a en outre souligné que le Conseil des ministres n’a rien à voir dans cette affaire, alors que la veille, il avait déclaré vouloir former une commission pour examiner chaque dossier séparément, après la publication du décret de retrait de la nationalité de ceux qui ne la méritent pas. De son côté, M. Murr a indiqué à la presse que le chef du gouvernement a parfaitement le droit de ne pas signer le décret s’il le souhaite, niant également tout conflit au sujet des naturalisations. Il a précisé que les noms des personnes qui doivent perdre leur nationalité ne figurent pas sur les listes d’électeurs. Quant au décret, il sera prêt dans quatre jours et sera transmis dans 15 jours au Conseil des ministres. Pour le reste, le gouvernement a décidé de régler le dossier des coopératives en formant une commission à cette fin. Il a en outre décidé de former à une autre commission qui devra réviser le dossier des expropriations prévues dans le secteur couvert par Élissar, après avoir pris la décision d’indemniser les propriétaires des terrains expropriés dans le passé.
L’entente « parfaite » qui a régné entre les chefs de l’État, le général Émile Lahoud, et du gouvernement, Rafic Hariri, au cours du Conseil des ministres, hier, a surpris plusieurs membres du gouvernement, au point que certains n’ont pas hésité à la qualifier d’ « amusante » et de « rassurante ». Rassurante parce qu’elle évite au pays la tension habituelle...