Caucase - Tbilissi dénonce « une provocation sans précédent » des séparatistes L’Ossétie du Sud au bord de l’embrasement après la capture de soldats géorgiens (photo)

La région séparatiste d’Ossétie du Sud, dans le nord montagneux de la Géorgie en bordure de la Russie, était hier au bord de l’embrasement après le raid de 200 miliciens ossètes sur un village à population géorgienne où ils ont fait prisonniers une quarantaine de soldats géorgiens. Le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a écourté une visite officielle en Iran pour rejoindre Tbilissi, ont indiqué les autorités géorgiennes. « Nous n’avons pas annoncé la mobilisation, mais tout le monde est prêt et à son poste », a déclaré le Premier ministre Zourab Jvania, dénonçant « une provocation sans précédent » des séparatistes ossètes et soulignant que les autorités géorgiennes essayaient « de toutes leurs forces de ne pas être entraînées dans un conflit armé ». La télévision russe, présente dans la « capitale » ossète Tskhinvali, a montré les images de dizaines de soldats géorgiens faits prisonniers, démonstrativement mis à genoux et les mains sur la tête, traités sans ménagement par les miliciens ossètes. Le commandant adjoint du « contingent de forces de paix géorgiennes » en Ossétie du Sud, Mikhaïl Kebadzé, a confirmé l’incident, lors duquel deux soldats géorgiens ont été blessés. Les autorités séparatistes ont pour leur part affirmé que ces soldats géorgiens « n’avaient aucun rapport avec le maintien de la paix » et ont promis d’autres opérations du même genre sur leur territoire, tout en assurant que les prisonniers seraient rapidement libérés. Le ministère russe des Affaires étrangères a appelé les deux parties à « ne rien commettre qui provoquerait la poursuite de l’escalade », par la voix de son porte-parole Alexandre Iakovenko. La direction géorgienne a par ailleurs évoqué pour la première fois hier la légitimité de la présence des forces russes de maintien de la paix, qui entretient de fait le statu quo dans la région séparatiste.