Dans une interview au quotidien al-Saoura Certains libanais n’ont pas saisi l’importance de l’État de droit, affirme le président de la République

Le président de la République, le général Émile Lahoud, a estimé que de nombreuses réalisations nationales avaient vu le jour durant son mandat, notamment la libération du Liban-Sud et de la plupart des détenus libanais en Israël, mais que « certains » parmi les Libanais n’avaient pas saisi l’importance du projet de l’État de droit. Dans un entretien accordé au quotidien syrien al-Saoura, dans le cadre duquel il a abordé plusieurs questions régionales et internationales, le président Lahoud a estimé qu’« il reste tout de même beaucoup à faire » pour « parachever la libération de la terre, obtenir la relaxation de ceux qui sont encore détenus en Israël et réaliser une paix juste, globale et permanente dans la région ». « Sur le plan interne, le Liban a recouvré sa stabilité et sa sécurité, ainsi que sa présence au niveau des instances régionales et internationales », a-t-il indiqué, rendant un vibrant hommage au rôle de la Syrie, dont l’impulsion a été déterminante, selon lui, pour obtenir et consolider tous ces acquis. « Cependant, la situation au niveau social et économique est inquiétante, et ces deux dossiers nécessitent un règlement rapide et efficace. À mon avis, l’édification de l’État de droit – dont j’ai évoqué les principes lors de mon discours d’investiture – est à la base de cette solution. Cependant, cette mission n’a pas été facile, parce qu’elle ne relève pas de la responsabilité d’une seule personne, mais d’une responsabilité collégiale. C’est tout un groupe qui favorise (ou non) son apparition. Mais la coopération (sur ce projet) n’a pas toujours été conforme à mes aspirations, parce que l’esprit qui a émergé après la guerre interne n’a pas changé comme je le voulais. J’ai sans cesse appelé à un changement au niveau de cet esprit, prônant une approche nationale loin des considérations communautaires (...) et la prédominance de l’intérêt national sur les intérêt personnels. Malheureusement, certains n’ont pas saisi l’importance de ce changement annoncé. Je suis toutefois persuadé que le changement commence par petites étapes, et nous en avons franchi certaines au niveau de la réforme (...) », a-t-il ajouté.