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Les lecteurs ont voix au chapitre

Protéger les jeunes Dans tous les pays civilisés, la jeunesse est le moteur de la nation, les jeunes sont protégés, des campagnes d’éveil et d’information sont lancées afin de les préparer à la vie d’adulte et aux responsabilités. Le consommateur est protégé, le sens civique existe, appris à l’école, etc. Au Liban, où en est-on ? Il est environ 22h. Sirotant une bière dans un des centres de la capitale en compagnie de mon fils (16 ans), dans l’attente de la fin d’un film (nous devions récupérer ma fille), et jetant un regard autour de moi, je constate que la plupart des jeunes qui étaient dans ce centre avaient une cigarette à la main. Âge variant entre 16 et 25 ans. Normal, me diriez-vous, c’est de leur âge. Je demande à mon fils d’aller me chercher un cigare au kiosque proche. Il ouvre grands les yeux et me répond que ce serait impossible, vu son âge. Mais je lui explique la raison pour laquelle je voulais qu’il aille lui-même. Cinq minutes plus tard, il revient du kiosque avec un cigare à la main. Le vendeur ne lui avait même pas demandé son âge (il faut dire qu’à 16 ans, mon fils paraît 18, mais ce n’est pas une excuse), lui offre un choix et lui propose même un coupe-cigare. Je n’en revenais pas et lui aussi. Malheureusement à qui la faute ? Dans un pays qui se dit civilisé, dont les dirigeants prétendent défendre et protéger les jeunes, dans un pays qui se vante d’arrêter un trafiquant de drogue, à qui la faute ? Aux jeunes, aux consommateurs, aux parents (j’aurais pu faire une scène au vendeur mais cela n’aurait servi à rien), à l’État ? Il y a de quoi devenir dingue dans ce pays. Où est le contrôle ? Fouad A. SALHA Médecin, guéris-toi... Inimaginable ! Ils doivent être tous allés à confesse pour nous conseiller le contraire de ce qu’ils ont commis toute leur vie. Le président du Conseil dit : « Le Liban se distingue (...) par l’alternance au pouvoir », lui qui s’est toujours agrippé à son fauteuil et qui a toujours voulu prendre tous les pouvoirs. On pourrait lui dire : « Médecin, guéris-toi toi-même. » Il ajoute : « Si la situation restait inchangée, la dette du Liban augmenterait. » Ne serait-ce pas lui qui a créé cette dette en faisant payer à l’État 40 % d’intérêts ? Qui a profité, pensez-vous, des 19 milliards de dollars payés par l’État en intérêts de la dette ? Bien sûr, la solution est de tout vendre pour une bouchée de pain, vendre l’État et ses biens. Qui les achètera ? Suivez mon regard. Quant à M. Sabeh, inutile de lui répondre. Et c’est lui qui parle de liberté et de démocratie... Enfin M. Souhaid nous menace de guerre confessionnelle ! Est-ce responsable ? En a-t-il les moyens ? Trêve de fanfaronnades et de discours creux et intéressés ! C’est à se demander si, avec un tel choix de politiciens, nous ne ferions pas mieux, après tout, de garder notre président à vie. Roger AKL Paris Ray Charles au Liban Aurions-nous la mémoire courte ? Lorsque nous avons eu la chance de recevoir et d’entendre au Liban un talent aussi considérable que Ray Charles, le « genius », on devrait s’en souvenir. Rien. Pas un mot. Pas la moindre référence à ce qui fut un véritable événement. Certes la sonorisation avait été déficiente et le terrain de volley-ball de la Cité sportive, transformé en salle de spectacle pour l’occasion, n’était pas le cadre idéal pour ce concert, mais, dans les années 70, nous n’étions pas encore équipés pour des méga-concerts. Quoi qu’il en soit, ce fut un moment magique que, personnellement, je n’oublierai jamais. Et tant pis pour les amnésiques des médias ! Alain PLISSON Le rêve et la réalité On le savait, mais cela n’enlève rien à la gravité de la chose : un adolescent de 16 ans peut se présenter dans un débit de tabac et acheter un paquet de cigarettes comme on achète une canette de soda ou un sac de chips. Il est permis de supposer qu’il lui est tout aussi loisible d’obtenir une bouteille d’alcool ou d’avoir accès à une salle de cinéma passant un film interdit aux moins de 18 ans – à supposer qu’une telle restriction existe dans notre Liban du XXIe siècle. Un père qui a vécu pareille scène nous écrit pour s’en offusquer. On le serait à moins. Notre collègue Alain Plisson, lui, se rappelle, alors que vient de s’éteindre celui que l’on surnommait à juste raison “ the genius ”, de ce jour (on était dans les années 70, avant que n’éclate le coup de tonnerre du 13 avril 1975) où Ray Charles s’était produit sur le terrain de volley-ball de la Cité sportive. Autres temps, autre événement : ce vendredi 25 du mois dernier, où le site combien bucolique de Ksara a été le théâtre d’une soirée organisée par l’association Cap Ho au profit des enfants malades nécessiteux. Oublier, l’espace de quelques heures, la crise économique, les querelles politiques, le chômage des jeunes et des moins jeunes. Et rêver d’un monde meilleur où l’on penserait aux autres et à un mieux-être pour tous … Au bord de l’abîme « Tu dors, Brutus, et Rome est dans les fers ! » Voltaire Combien de Libanais devraient-ils se sentir concernés par cette interpellation, eux qui assistent en spectateurs à la dégradation de notre situation ? Il y aurait, cependant, de quoi secouer les plus amorphes. Contentons-nous pour l’instant de ne voir que le côté économico-social (y compris l’environnement) : 1) la dette publique, même en stoppant impitoyablement les dilapidations actuelles et en réprimant la corruption, ne peut que continuer à augmenter, puisque les intérêts s’élèvent déjà à 3 milliards de dollars rien que pour l’actuelle année budgétaire (voir le rapport de l’expert économiste Freddy Baz). Seules des mesures urgentes et drastiques (et les dirigeants ont largement prouvé leur incapacité à en établir auraient pu arrêter la glissade et sauver la situation ; 2) la crise de l’énergie à multiples rebondissements, menaçant de plonger le pays dans la catastrophe du noir en cas de défaillance de la trébuchante EDL, les crises des enseignants, la disette chez les petites classes, au sein desquelles nombreux sont ceux qui voient leurs enfants renvoyés à la maison faute de paiement des scolarités, etc. ; 3) les problèmes de traitement des déchets (ménagers, hospitaliers, industriels), les fumées délétères des usines – notamment les cimenteries – pour lesquels l’État est incapable de trouver des solutions; 4) l’agence internationale Fitch Rating (de notation) « a maintenu inchangée sa notation de la dette souveraine libanaise, mais elle a averti les autorités que la dynamique de la dette n’était pas soutenable, malgré le ballon d’oxygène offert par la conférence de Paris II... (cette dette dépasse de 85 % le total du PIB, ou Produit intérieur brut). Si Fitch écarte un danger à court terme, elle avertit le gouvernement libanais qu’il est désormais urgent de prendre des mesures radicales et qu’il est en tout cas vain d’attendre un nouvel élan de générosité des pays donateurs en l’absence de réformes structurelles du Liban». Face à ce tableau sinistre, que voyons-nous? Des gouvernants ravis de détourner de l’angoisse de tous ces périls mortels une opinion publique qui passe son temps à « s’amuser », à discuter du renouvellement ou du non-renouvellement, une solution qu’avec un peu de lucidité on peut se convaincre qu’elle viendra invariablement de l’extérieur, soit par un diktat (relire le récit d’Élias Hraoui «Journée du 5 octobre 1998 »), soit suivant un scénario savamment monté par les spécialistes du régime concerné (voir l’article de Ghassan Tuéni du 21 juin). Quoi qu’il en soit, un meeting comme celui du dimanche 27 juin redonne du courage, pourvu que les sbires du régime ne s’acharnent pas outrageusement à empêcher toute action commune, tout geste de bonne volonté entre chrétiens et musulmans. Albert SARA Cap de la belle espérance Vendredi 25 juin, rendez-vous à Ksara pour la soirée annuelle au profit de Cap ho (soins et hospitalisation des enfants malades nécéssiteux). Une chaîne de solidarité exceptionnelle, avec un comité de plus en plus performant, mais aussi de fervents alliés de plus en plus enthousiastes : Zafer Chaoui qui a mis le superbe domaine de Ksara à leur disposition, Nakhal qui a assuré le transport, le « Monday Blues Band » qui a servi de très beaux morceaux de jazz, Mayssa Karaa, Rami Ghobril et les « Blues Blanches » du Dr Assaad Habib dont les voix ont vibré sous le ciel de la Békaa. Le cœur bat très fort quand les participants, toutes générations confondues, se retrouvent sur la piste de danse. L’ambiance est à la fête, à l’amitié. Tout le monde chante et s’éclate au son des derniers tubes de l’été. De jeunes adolescents dansent La Bamba autour d’une grand-mère belle à craquer. Les gourmands se régalent aux nombreux buffets « des délices ». L’espace d’un instant, on est transporté à Covent Garden, avec des cracheurs de feu et des jongleurs qui promènent leurs prouesses du haut de leurs grandes échasses. C’est l’heure des retouvailles avec les perdus de vue, les « rentrés » du Canada, de France et d’ailleurs, les amis de classe pressés de raconter ces dernières années et fiers de présenter leurs « grands » enfants qui leur ressemblent tant. Minuit sonne. Les bus alignés attendent sagement pour ramener à Beyrouth des passagers heureux, grisés par cette soirée magique. Cap Ho. Cap de la belle espérance. On y croit fort... Danièle KHOURY Adressez vos commentaires par fax (01/360390), par lettre (rubrique Courrier des lecteurs, boîte postale 2488) ou par mail : redaction@lorientlejour.com
Protéger les jeunes

Dans tous les pays civilisés, la jeunesse est le moteur de la nation, les jeunes sont protégés, des campagnes d’éveil et d’information sont lancées afin de les préparer à la vie d’adulte et aux responsabilités. Le consommateur est protégé, le sens civique existe, appris à l’école, etc.
Au Liban, où en est-on ?
Il est environ 22h. Sirotant...