Plus de 7 millions d’armes légères dans la nature en Irak

Plus de sept millions d’armes légères sont en circulation en Irak et cet arsenal met en péril la stabilité du Moyen-Orient, selon un rapport publié aujourd’hui à Genève. Selon l’Annuaire sur les armes légères 2004, la chute du régime de Saddam Hussein en avril 2003, suivie du démantèlement de l’armée irakienne en mai, ont donné lieu à « l’un des plus importants et des plus rapides transferts d’armes légères jamais vus ». L’annuaire, réalisé par l’Institut de hautes études internationales de Genève, révèle que quelque 4,2 millions d’armes à feu jusqu’alors détenues par les forces armées ou paramilitaires et les réservistes ont été dérobées ou revendues au marché noir, alors que les forces de la coalition réagissaient « trop peu, trop tard ». Elles s’ajoutent aux quelque 3,2 millions d’armes à feu que possédaient déjà les civils irakiens, et le total représente environ 30 armes à feu pour 100 habitants, selon l’étude. L’annuaire souligne que ce ratio est plus faible que celui de la Finlande (39 armes) ou de l’Uruguay (25 à 46 armes pour 100 habitants). Mais « le cas de l’Irak n’est pas tant spectaculaire par la taille du stock d’armes en circulation que par la brutalité avec laquelle il s’est répandu dans une société fragilisée », note l’étude. « Ce qui était jusqu’alors une société moyen-orientale normalement armée est devenu un des endroits les plus lourdement armés du monde », selon l’annuaire qui juge « inévitable que des quantités importantes débordent aussi vers les pays voisins ». « L’éparpillement des armes légères en Irak risque de menacer la stabilité d’une grande partie du Moyen-Orient pendant des années », selon les auteurs du rapport.