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Outre la Constitution, Ahern peut s’enorgueillir d’avoir contribué à pacifier les relations transatlantiques La présidence irlandaise de l’UE, un parcours sans faute

La présidence irlandaise de l’Union européenne s’achève ce soir à minuit après un parcours sans faute, couronné par un accord historique sur une Constitution pour l’Europe. Les 24 collègues européens du Premier ministre irlandais Bertie Ahern se sont levés pour l’applaudir le 18 juin dernier à Bruxelles, après le compromis historique qu’ils venaient de sceller pour donner à l’Europe sa première Constitution. Tous ont salué à cette occasion la ténacité et les talents de médiateur du Taoiseach (Premier ministre en gaélique), sans qui un tel accord aurait été beaucoup plus difficile. « Ahern trois fois couronné », pouvait écrire lundi l’éditorialiste de l’Irish Independent, tout prêt à utiliser le mot « triomphe » si ce dernier n’était pas, selon lui, à ce point galvaudé pour parler de la présidence irlandaise. Outre la Constitution, Bertie Ahern peut s’enorgueillir d’avoir contribué à pacifier les relations transatlantiques, après un sommet réussi ce week-end entre l’UE et les États-Unis, au cours duquel George W. Bush s’est félicité de voir les « divisions amères » nées pendant la crise irakienne appartenir désormais au passé. « Cerise sur le gâteau », selon l’Irish Independent, Bertie Ahern a même réussi à trouver le successeur de Romano Prodi à la tête de la Commission européenne, après l’échec sur ce point du sommet de Bruxelles le 17 juin dernier. Au début de sa présidence, M. Ahern, prudent, avait placé la barre assez bas, en ce qui concernait les attentes sur la Constitution. Il avait alors limité son ambition à une reprise du dialogue entre les 25 après le douloureux échec du sommet de Bruxelles en décembre dernier sous présidence italienne. M. Ahern a ensuite patiemment consulté tous ses collègues, à Dublin ou en se rendant dans leurs capitales respectives, pour échafauder peu à peu les termes d’un accord. Cette « intelligence » de la présidence, selon le mot du président français Jacques Chirac, lui a permis d’arriver à Bruxelles les 17 et 18 juin avec un texte approuvé à presque 100 % et de limiter les débats à quelques points encore en suspens, mais qui avaient déjà été bien « travaillés » par les experts et diplomates irlandais. L’expérience acquise par le Premier ministre irlandais, après sept ans de pouvoir à Dublin et autant de sommets européens, a facilité sa tâche. Il a développé des « relations extraordinaires » avec ses collègues européens, assure ainsi le ministre irlandais des Affaires européennes, Dick Roche. À tel point, d’ailleurs, que plusieurs d’entre eux l’ont pressé d’accepter le poste de président de la Commission européenne, qu’il a néanmoins refusé. Nul n’est prophète dans son pays et les succès du Taoiseach en Europe ne l’ont guère servi à Dublin. Son parti, le Fianna Fail, a enregistré un recul de presque 10 % aux élections européennes, et M. Ahern a encore du pain sur la planche s’il entend gagner un troisième mandat aux élections législatives de 2007. L’Irlande restera dans les mémoires européennes pour avoir négocié avec succès la future Constitution de l’UE et présidé à l’entrée officielle de dix nouveaux pays le 1er mai dernier dans l’Union. Elle a aussi contribué à faire avancer un certain nombre de dossiers dont certains lui tenaient particulièrement à cœur, comme la lutte contre le sida.
La présidence irlandaise de l’Union européenne s’achève ce soir à minuit après un parcours sans faute, couronné par un accord historique sur une Constitution pour l’Europe.
Les 24 collègues européens du Premier ministre irlandais Bertie Ahern se sont levés pour l’applaudir le 18 juin dernier à Bruxelles, après le compromis historique qu’ils venaient de sceller...