Les médecins se solidarisent avec les hôpitaux Vers la création d’un collectif du secteur de la santé

Tous les ordres et syndicats du secteur de la santé ont décidé de coordonner leur action au sein d’un collectif qui doit bientôt voir le jour. La décision a été prise au cours d’une réunion au siège de l’Ordre des médecins, à laquelle étaient représentés l’Ordre lui-même, en la personne du Dr Mario Aoun, ainsi que le président du syndicat des hôpitaux, Sleiman Haroun, le président de l’Ordre des médecins du Nord, Ghassan Raad, le président de l’Ordre des dentistes, Élias Maalouf, le président de l’Ordre des pharmaciens, Ziad Nassour, le président du syndicat des physiothérapeutes, Georges Boueri, le président du syndicat des propriétaires de laboratoire, Fady Hobeiche, le président de l’association des radiologues ainsi que la vice-présidente du syndicat des infirmiers et infirmières, sœur Françoise Bakhache. Les professionnels réunis ont convenu de tenir une conférence de presse, lundi prochain, pour expliquer l’objectif de leur mouvement de solidarité, qui s’inscrit dans le prolongement direct de l’ultimatum adressé par le syndicat des propriétaires d’hôpitaux aux tiers payants. On sait que les hôpitaux ont réclamé le paiement de tous les arriérés qui leur sont dûs par les tiers payants publics, jusqu’au 31 janvier 2003, soit 500 milliards de livres. À elle seule, la CNSS est en retard de paiement d’un an sur les factures qui lui sont transmises par les hôpitaux. Faute d’un règlement de leurs arriérés, les hôpitaux prévoient une escalade qui ressemble fort à un mouvement de désobéissance civile: arrêt du paiement des factures d’eau, d’électricité et de téléphone, arrêt du paiement des fournisseurs, fermeture des services coûteux et, pour couronner le tout, arrêt des admissions non urgentes. Il va de soi que certaines de ces mesures n’affecteront que les patients admis aux frais des tiers payants publics, encore que l’éventuelle fermeture de services coûteux pourrait affecter indistinctement tous les malades. Le secteur hospitalier génère plus de 600 millions de dollars par an de chiffre d’affaires, y compris les honoraires des médecins, qui en représentent environ le quart. Il existe 130 hôpitaux privés au Liban, comptant quelque 9 800 lits de court séjour et 3 500 de long séjour (maladies chroniques, asiles, etc), souligne-t-on. Le secteur public représente à peine 10 % de ce chiffre. Le secteur de la santé emploie plus de 25 000 personnes, dont 10 000 médecins, sans compter les commerces liés aux hôpitaux, comme les sociétés d’entretien et les fournisseurs de matériel médical.