Dossier régional Sfeir « mécontent » des propos de Bush

Hier encore, selon ses visiteurs, le patriarche maronite Nasrallah Sfeir s’est dit « mécontent » des propos que le président américain George W. Bush a tenus mercredi concernant le droit au retour des réfugiés palestiniens. Il a réaffirmé sa position devant une délégation de l’OLP reçue à Bkerké. Le porte-parole de la délégation, le colonel Hassan Chaker Yassine, a déclaré à ce sujet : « Nous avons senti que le patriarche était mécontent du dernier discours de George Bush concernant le droit au retour. » Par ailleurs, le cardinal Sfeir a continué à recevoir les vœux de nombreuses personnalités à l’occasion des fêtes de Pâques, parmi elles : les députés Boutros Harb, Nazem Khoury, Sayed Akl et l’ancien ministre Edmond Rizk. Appel de Berry à la tenue d’un sommet arabe et islamique Le président de la Chambre Nabih Berry a lancé hier un appel à la tenue urgente d’un sommet arabe et d’un sommet islamique « pour faire face aux développements sur les deux scènes palestinienne et irakienne ». Pour le huitième anniversaire du massacre de Cana, M. Berry a publié un communiqué en sa qualité de chef des Fédérations parlementaires arabe et islamique. Il y a appelé les parlements de tous les pays arabes et musulmans à entreprendre les actions suivantes : « Commémorer tous les massacres perpétrés par les forces d’occupation israéliennes au Liban et en Palestine, condamner la construction du mur de séparation érigé par l’État hébreu, soutenir l’intifada du peuple palestinien face à la machine de guerre sioniste, dénoncer la guerre et les sanctions collectives dont le peuple irakien est victime, hâter la tenue d’un sommet arabe et d’un sommet islamique. » M. Berry a estimé dans ce cadre que les États arabes devaient abandonner « leur attitude neutre à l’égard de l’affaire irakienne et œuvrer en vue de donner à l’Onu un rôle essentiel » dans le règlement de la crise. Le PNL souligne le droit des Palestiniens à un État viable Le Parti national libéral a insisté hier sur la création d’un État palestinien indépendant et viable ainsi que sur le droit des réfugiés palestiniens au retour. Au terme de sa réunion hebdomadaire tenue sous la présidence de Dory Chamoun, le PNL a publié un communiqué dans lequel il réaffirme « l’impossibilité de parvenir à une solution au conflit au Moyen-Orient en l’absence d’un règlement juste au problème palestinien ». D’où, selon lui, la nécessité de la création d’un État palestinien indépendant et viable et la reconaissance du droit au retour des réfugiés. Le communiqué se demande ainsi s’il est effectivement de l’intérêt des États-Unis « d’imposer des solutions iniques et de prendre partie de manière aussi flagrante ». Sur le plan interne, le PNL a estimé qu’en revenant sur sa décision d’interdire les manifestations, « l’État a reconnu avoir porté atteinte aux droits naturels des Libanais, aux principes constitutionnels et aux lois en vigueur ». « Un tel aveu ne mérite aucune espèce de remerciement. De fait, dans un pays effectivement libre, souverain et indépendant, régi par les règles les plus élémentaires de la démocratie, on aurait demandé des comptes aux autorités responsables », ajoute le communiqué. Par ailleurs, à l’approche des élections municipales, le parti a invité les Libanais à « élaborer des listes consensuelles dans les régions qui continuent de souffrir des séquelles des événements, surtout dans certaines localités de la montagne où le processus du retour des personnes déplacées ne s’est pas encore achevé ». Une délégation de Fateh-intifada chez Nasrallah Le secrétaire général du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, a reçu hier le responsable du mouvement Fateh-intifada, le colonel Abou Moussa, un des dirigeants de l’OLP qui avait fait dissidence du Fateh de Yasser Arafat dans les années 80. Le colonel Abou Moussa était accompagné d’une délégation de Fateh-intifada, qui a passé en revue avec sayyed Nasrallah la situation dans les territoires palestiniens et en Irak. Les responsables palestiniens ont également examiné avec le chef du Hezbollah les récents propos du président américain, George Bush, au sujet du maintien des colonies israéliennes et du sort des réfugiés palestiniens.