Société civile Sit-in devant l’Escwa contre la torture

Plusieurs mères de personnes disparues et membres d’associations de la société civile ont observé hier un sit-in devant l’Escwa, à l’occasion de la Journée mondiale pour la lutte contre la torture. Les protestataires ont scandé des slogans hostiles à l’usage de la torture, condamnant « toute forme de répression et de torture ». Ils ont également réclamé le « jugement de tous les tortionnaires », appelant l’État et la communauté internationale à faire la lumière sur le sort des personnes disparues. Parmi les personnalités et associations qui ont participé au sit-in, le secrétaire général de la Commission de soutien aux détenus libanais dans les geôles israéliennes Mohammed Safa, le frère du détenu Samir Kantar, Bassam Kantar, une délégation de l’ONG « Beit el-Soumoud », ainsi que plusieurs mères de personnes disparues. Les protestataires portaient des calicots proclamant leur solidarité avec les détenus dans les geôles israéliennes et américaines et les victimes de la torture dans le monde entier. Ils ont appelé la communauté arabe et internationale à se souvenir de « ceux qui croupissent dans les prisons de l’oppression et de la tyrannie » et à se tenir aux côtés des familles des victimes. « La torture est un crime contre l’humanité », ont-ils souligné. Prenant la parole, Mohammed Safa a plaidé en faveur d’une dénonciation de la torture, estimant que les tortionnaires doivent finir devant les tribunaux. Il a par ailleurs exprimé sa solidarité avec les peuples palestinien et irakien, sans oublier les détenus à Guantanamo et les prisonniers d’opinion dans les geôles arabes. M. Safa a également condamné « les actes sauvages et barbares qui visent l’homme en raison de sa nationalité, de sa race et de son appartenance ». Il a enfin précisé que les actes de torture qui ne sont pas révélés au grand public sont souvent plus terribles. De son côté, M. Kantar a appelé les soixante gouvernements qui n’ont pas encore signé la convention de lutte contre la torture à le faire immédiatement. Il a ensuite évoqué « la légalisation par Israël de la torture physique et psychologique par ses services de renseignements, notamment la chaise électrique et les électrochocs », qualifiant l’État hébreu d’« État criminel, sectaire, répressif et terroriste ». M. Kantar a appelé l’Onu à envoyer une équipe internationale pour enquêter dans les prisons israéliennes et américaines pour constater les cas de torture sur place. Il a enfin évoqué le cas de son frère, estimant que ce dernier était soumis à d’intenses pressions.