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Actualités - CHRONOLOGIE

Crise - Les charges fiscales ont augmenté de 250 %, assure une étude des organismes économiques La CGTL choisit d’être optimiste, à l’issue de sa rencontre avec Hariri

Pour la crise sociale qui couve depuis des mois, les prochains jours s’annoncent décisifs. Les responsables syndicaux, en tout cas, ont choisi d’être optimistes quant à la possibilité de réduire la tension sociale. Ils parlent même d’un climat nouveau qu’ils n’avaient plus constaté depuis 1996. « Ce qui est nouveau, a déclaré hier le président de la CGTL, Ghassan Ghosn, au sortir d’une réunion du conseil exécutif de la centrale avec le Premier ministre, Rafic Hariri, c’est que les tabous ont été levés, et que ce qu’on ne pouvait pas évoquer auparavant est désormais possible, y compris un réajustement des salaires. » Selon M. Ghosn, la rencontre avec le Premier ministre a été « plus sérieuse » que celle qu’il avait tenue avec lui, voici trois semaines. Il n’a pas voulu en dire beaucoup plus, pour empêcher l’effet « téléphone cassé » de compromettre les chances d’un accord, aujourd’hui, entre les trois partenaires du contrat de travail. En effet, une réunion est prévue, ce matin, au Grand Sérail, entre le Premier ministre, les représentants des associations économiques et le conseil exécutif de la CGTL. Dès mercredi, du reste, le climat était à la détente entre la CGTL et le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Beyrouth (CCIB), Adnane Kassar, et l’on parlait d’un plan général de redressement qui permettrait aux travailleurs de souffler, grâce à une baisse de la pression fiscale et à des mesures susceptibles de redresser des salaires, au pouvoir d’achat moribond. Interrogé par L’Orient-Le Jour sur ces mesures, M. Ghosn est resté discret, affirmant que le Premier ministre et les organismes économiques ont parlé sur un ton « qu’il n’avait plus entendu depuis 1996 ». Cadre triangulaire « Le cadre triangulaire du dialogue est le bon, a commenté le dirigeant de la CGTL. Je ne dirai rien de l’indice de 40 % de hausse des prix depuis 1996 dont il est question dans la presse. Du reste, il est des indices encore plus frappants. Les organismes économiques eux-mêmes avancent le chiffre de 250 à 300 % de hausse des charges fiscales. Vous ne trouvez pas ce chiffre extraordinaire ! » « Bien entendu, a enchaîné M. Ghosn, nous ferons attention à ce que les mesures décidées ne se retournent pas contre les travailleurs. Il n’est pas question d’obtenir un rajustement de 10 % que nous payerons quelques semaines plus tard par une hausse de 20 %. » Toutefois, le président de la CGTL a assuré qu’il n’est pas question de relever seulement le salaire minimum, affirmant que le pourcentage de hausse sur les tranches moyennes et élevées des salaires doit être étudié. « Nous avons parlé de tout », a répondu sans plus de précision M. Ghosn, interrogé au sujet des indemnités scolaires et de transport accordées par le secteur privé à leurs salariés, qui pourraient être relevées. En ce qui concerne la possibilité de suspendre ou d’annuler l’appel à la grève générale des 29-30 juin, le dirigeant syndical a affirmé que la décision finale appartient au conseil exécutif de la CGTL, et qu’une décision sur ce plan dépend de l’état d’avancement des négociations, étant entendu que le délai pour réaliser des progrès significatifs sont courts. Mais « il y a des grèves qui sont suspendues à la dernière minute », a-t-il conclu. Encore le mazout Du côté des autres leaders syndicaux, M. Abdel Amir Najdé, président du syndicat des propriétaires de taxi, est revenu à la charge hier, réclamant une baisse du prix de l’essence et la généralisation du droit d’utiliser des moteurs à mazout dans les transports publics, droit qui n’est accordé, en ce moment, qu’aux autobus de 25 passagers et plus. Le conseil exécutif de la CGTL, poursuivant sa tournée d’explication auprès des instances religieuses, a été reçu hier par le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani.
Pour la crise sociale qui couve depuis des mois, les prochains jours s’annoncent décisifs. Les responsables syndicaux, en tout cas, ont choisi d’être optimistes quant à la possibilité de réduire la tension sociale.
Ils parlent même d’un climat nouveau qu’ils n’avaient plus constaté depuis 1996.
« Ce qui est nouveau, a déclaré hier le président de la CGTL,...