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Diplomatie - Appui soutenu sur le nucléaire et renforcement des liens Obeid pleinement satisfait de sa visite en Iran

Téhéran, de notre envoyé spécial Khalil Fleyhane Le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a clôturé hier sa visite de trois jours en Iran. Pour indiquer qu’elle avait porté sur les axes suivants : la crise en Palestine, en Irak et dans la région ; le terrorisme ; l’initiative américaine du « Grand Moyen-Orient », devenue Broad Mena avec le G8. Enfin, les relations bilatérales libano-iraniennes, sous-tendues par une volonté mutuelle de renforcement, aussi bien dans les domaines économiques, touristiques et culturels que sur le plan politique. Il a affirmé que les vues de Beyrouth et de Téhéran « sont mieux que proches, parfaitement concordantes ». Bien entendu, Obeid a transmis au président Khatami, ainsi qu’aux autres dirigeants iraniens, les messages d’estime du président Lahoud et des instances libanaises, Parlement et gouvernement confondus. Il a relevé que sa démarche s’effectue au cours d’une phase régionale particulièrement délicate. Où la République islamique d’Iran est prise pour cible. Tandis que le Moyen-Orient arabe, dans son ensemble, doit faire face à de multiples défis ou menaces. Il a indiqué que, grâce à la sagesse de la direction iranienne, la violation, entendre l’affaire des trois bateaux britanniques interceptés dans le Chatt el-Arab, est en voie de solution. À condition que cesse la campagne dirigée contre la République islamique, qui s’articule sur le nucléaire mais pourrait aller plus loin. Obeid, comme les jours précédents, a martelé que l’État iranien a le droit de profiter de l’énergie atomique à des fins pacifiques. Soulignant que l’on peut avoir pleine confiance, à ce propos, dans le pouvoir iranien. Il a ajouté que ce droit est naturel, légitime, fonctionnel et ne doit être considéré comme un cadeau ou une donation de personne. Pour lui, il est clair que la campagne anti-iranienne a pour but de détourner l’attention du vrai danger nucléaire dans la région, dans une claire allusion à l’arsenal atomique israélien. Le point de presse Se prêtant ensuite au feu roulant des questions de journalistes, le ministre a d’abord été interrogé sur le soutien iranien à un Hezbollah résistant, mais classé terroriste en Occident. Il a développé à ce propos la réponse suivante : – « Ce parti est intégré au tissu politique libanais. Il a ses députés, sa personnalité, son action politique propre. Il fait de même partie intégrante de la Résistance, dont il a été le nucleus. Vous savez que la résistance au Liban a commencé avec des formations diverses, et s’est trouvée couronnée par l’élan du Hezbollah. Elle est parrainée par une unanimité nationale. Et elle a été rendue nécessaire par le refus obstiné d’Israël, pendant des décennies, de rendre pacifiquement le territoire. Les classifications, les définitions qu’opèrent, ou que récusent, certaines grandes puissances ne nous concernent que dans la mesure où elles concordent avec nos droits et avec le principe de justice. Il y a de quoi rester perplexe d’ailleurs devant les modulations de ces classifications. Jadis, Yasser Arafat était classé à la tête du terrorisme. Puis il est devenu le président d’une Autorité palestinienne qu’ils reconnaissent. Et même ils en ont fait un moment un héros de la paix, avant de se raviser et de le taxer à nouveau de terroriste. Nous ne pouvons pas suivre ces sautes d’humeur décidées en fonction des variations de conjoncture et d’intérêts. Et surtout en fonction de l’obstacle qu’une personne, ou une formation, peuvent constituer face à l’oppression israélienne. C’est dans la mesure où les armes sont dirigées contre l’occupation israélienne que l’on essuie des accusations. Tandis qu’Israël a beau posséder l’arme nucléaire, nul ne lui réclame des comptes. » Et de redire qu’il n’est pas vrai que l’Iran veuille se doter de la bombe atomique, la question étant exploitée dans l’intérêt d’Israël, pour le couvrir, plutôt que dans l’intérêt des grandes puissances accusatrices. Qui sont elles-mêmes dotées d’un tel arsenal qu’il serait étonnant de les voir trembler devant les modestes possibilités imputées, à tort, à l’Iran. Obeid s’affirme convaincu que l’Iran veut sincèrement utiliser l’énergie atomique à des fins pacifiques. Pour réaffirmer que les labels attribués au Hezbollah, ou à d’autres, sont mobiles en fonction des intérêts. Il rappelle que la mise de côté de la Résistance ne peut se faire que si Israël accepte de donner ses droits au Liban. Au besoin par la négociation. Mais il continue à le refuser, en procédant à des simulacres d’ouverture pour tromper l’opinion et gagner du temps. Dès lors la Résistance, dont le Hezbollah fait partie, ne peut que se poursuivre. Jusqu’à ce que le territoire soit libéré ou qu’intervienne dans la région une solution de paix globale juste, équilibrée et équitable. C’est alors qu’Israël aura fermé la porte aux ripostes à ces violences dont il se rend coupable en agresseur constant. L’occupation, qui est le summum de la violence, ne laisse d’autre choix aux opprimés que la riposte de légitime défense. À l’appui de ses dires, Obeid a rappelé le cas de Kurt Waldheim, ministre autrichien des AE devenu secrétaire général des Nations unies, puis président de l’Autriche. Un homme respecté, honoré de tous, jusqu’à ce qu’il entreprenne de contrer les politiques iniques d’Israël. Il a été alors brusquement décrié et accusé d’avoir eu un passé nazi. La Palestine Sur l’initiative égyptienne concernant l’encadrement sécuritaire des Palestiniens après un retrait israélien, Obeid a indiqué qu’il n’en avait pas parlé avec les Iraniens. Ajoutant qu’il faut prendre connaissance de tous les plans sous étude avant de prendre position. Étant entendu que tout retrait doit s’inscrire dans un plan de restitution complète des territoires spoliés, en base des résolutions de l’Onu. Il ne s’agit pas de transplanter des colonies de Gaza ailleurs en territoire palestinien, mais bien de tout rendre. Sous supervisions des Nations unies, dont le rôle doit être primordial partout, notamment en Irak. – Le problème étant que l’Onu se trouve ligotée quand elle n’a pas l’aval des USA, que faire, demande un journaliste. Obeid répond qu’il faut œuvrer pour renforcer le rôle de l’organisation là où il est faible. Sans accepter que l’on s’en passe. – Sur les capacités de l’axe Beyrouth-Damas-Téhéran face à Israël, Obeid répond en rappelant la victoire de la Résistance au Sud. – Au sujet des quatre diplomates iraniens disparus au Liban au début des années quatre-vingt, il souligne que la question avait été évoquée lors de la visite du président Khatami et du ministre Kharazi à Beyrouth. En indiquant que des contacts se poursuivent par divers canaux, notamment allemands, dans le cadre d’un échange de prisonniers libanais, palestiniens et arabes. Il affirme qu’en tout cas, le Liban continuera à suivre l’affaire de près et à déployer des efforts pour connaître le sort de ces quatre diplomates. – Prié de commenter aussi bien la visite du président Assad en Chine que les relations privilégiées libano-syriennes, le ministre a répondu en souhaitant que les liens avec la Syrie se resserrent encore plus. Pour servir de modèle et de passerelle à une coopération accentuée, entre les pays frères ou amis de la région. Par l’ouverture des frontières et par un marché commun. Soulignant que c’est ainsi que l’Union européenne avait débuté. L’action commune doit tendre à cette fin, en commençant par la contrée dite du Croissant fertile et en se dirigeant vers le Golfe. Obeid a souligné que les relations avec la Syrie avaient permis au Liban de retrouver ses institutions et de rétablir sa solidarité nationale, en prévenant en outre les périls qui menaçaient la Résistance. Le rapport avec la Syrie est une source de bienfaits pour le Liban. Et il doit être renforcé dans des domaines comme le commerce, le libre-échange et les interactions sociétales. Pour que l’esprit de coopération s’élargisse ensuite à d’autres pays, afin de constituer un axe arabe politico-économique fort. Ce qui serait un moyen efficace de contrer l’hégémonisme israélien. Il a indiqué au sujet de la visite du président Assad en Chine que le chef de l’État syrien va sans doute y déployer, comme de coutume, son profond patriotisme, son esprit d’ouverture et sa large culture. Pour Obeid, il est évident que ce n’est pas seulement pour répliquer aux sanctions US que le président Assad s’est tourné vers la Chine. Mais pour jeter des ponts pour l’avenir, étant donné le rôle grandissant de Pékin dans le monde. De plus il faut faire entendre la voix de la juste cause arabe. – Sur le Broad Mena, Obeid a répété que la région n’a pas besoin d’un costume taillé par des mains étrangères qui n’en connaissent pas bien la nature. Qu’elle est consciente de ce qu’il lui faut comme réformes et saura mener son évolution dans la ligne juste. Par ailleurs, avant de quitter l’Iran, Jean Obeid a cosigné avec son homologue iranien Kamal Kharazi une note verbale (qui est toujours écrite en fait) cristallisant un engagement mutuel d’entente et de coopération régulière dans le domaine diplomatique. Puis Obeid a été l’hôte d’un déjeuner donné en son honneur par Kharazi au Club de la diplomatie, dans les environs de Téhéran. Avant de terminer sa visite, il a enfin rencontré les diplomates arabes accrédités en Iran.
Téhéran, de notre envoyé spécial Khalil Fleyhane

Le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, a clôturé hier sa visite de trois jours en Iran. Pour indiquer qu’elle avait porté sur les axes suivants : la crise en Palestine, en Irak et dans la région ; le terrorisme ; l’initiative américaine du « Grand Moyen-Orient », devenue Broad Mena avec le G8. Enfin, les...