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Sonia Ayoub, notre Gazelle nationale

Depuis trois ans, une jeune femme libanaise participe régulièrement au rallye Aïcha des Gazelles. Jeune femme dynamique s’il en est, Sonia Ayoub nous reçoit dans ses bureaux de Dora pour nous parler de sa passion et de son enthousiasme à la perspective de participer de nouveau à ce rallye. L’Orient-Le Jour : Sonia Ayoub, vous êtes pilote automobile ou directrice d’entreprise ? Sonia Ayoub : On peut dire les deux : avant d’être pilote automobile, je suis propriétaire et directrice de ma propre entreprise. O.J. : Quand avez-vous commencé à participer à des rallyes automobiles ? S.A. : Il y a trois ans seulement. Cela s’est passé tout à fait par hasard. Je ne sais pas si c’est un coup de chance ou de folie mais j’assistais à Paris à un défilé de mode à l’issue duquel on a projeté un film sur le désert et sur le trophée des Gazelles. J’étais surprise et émerveillée par cette aventure, par les femmes que je voyais et par l’esprit qui animait cet événement. C’était le grand départ. Je voulais participer au début avec ma sœur, mais elle a eu un empêchement. J’ai donc choisi une copilote française. L’année passée, nous avons formé avec Claude Asfar, qui est ma copine depuis 24 ans, un équipage libanais. C’était une expérience extraordinaire qui m’a poussée à revenir cette année. O.J. : Qui sera votre copilote cette année ? S.A. : Cette année, j’aurais aimé constituer une équipe libanaise, mais faute de moyens, je n’ai pu malheureusement le faire. Après avoir fait la chasse aux sponsors, j’ai finalement constitué une équipe française. Mon copilote sera une gynécologue qui a fourni l’année passée une assistance médicale aux participants. On s’est entraînées toutes les deux au Maroc, et je suis sûre qu’on réalisera un rallye du tonnerre. O.J. : Ce rallye est ouvert aux amateurs seulement ? S.A. : Avant tout, seules les femmes peuvent y participer. En plus elles doivent être des amatrices. O.J. : Parlez-nous de l’action humanitaire ? S.A. : Il y a une action caritative, qui constitue le cœur de ce rallye. Les concurrentes du rallye Aïcha des Gazelles, qui sont avant tout des femmes, ne sont jamais insensibles aux conditions de vie des femmes et des enfants des villages traversés. Au fil des années, les Gazelles ont souhaité profiter de la médiatisation du rallye pour aider des associations humanitaires marocaines. Afin de structurer ces actions humanitaires, en particulier en matière de collecte et de distribution des dons, une association Cœur de Gazelles a vu le jour il y a quatre ans. Chacun amène des livres, des crayons, des vêtements... Chaque année des centaines de dons sous forme de matériel médical, pédagogique et de puériculture sont distribués. En 2003, trente tonnes de dons ont été distribués par Cœur de Gazelles. Par ailleurs, Cœur de Gazelles organisera, pour la cinquième année consécutive, l’opération « Cahiers-Crayons », en distribuant des fournitures scolaires et des livres dans les écoles des lieux traversés. En plus il y a des médecins ambulants bénévoles pour traiter les gens du désert. En ce qui me concerne, si je remporte la victoire cette année, l’argent récolté ira aux enfants atteints d’autisme. O.J. : L’endurance physique est-elle nécessaire ? S.A. : Indispensable même. La préparation physique est importante elle aussi, car on passe beaucoup de temps à pelleter dans le sable et dans la boue ; on doit changer souvent de roue, car on crève beaucoup. L’année dernière, j’ai crevé deux fois dans la même journée. La nuit, j’étais KO, je n’arrivais plus à soulever mon bras. O.J. : Avez-vous des notions de mécanique ? S.A. : Très peu, réparer une roue, faire repartir la batterie, c’est à peu près tout. O.J. : Quels sont les résultats que vous avez enregistrés ? S.A. : En 2002, j’ai été classée dixième sur un total de 47 équipages. L’année passée, j’ai décroché la 33e place sur les 72 équipages participants. O.J. : Vous allez gagner, cette année ? S.A. : Je l’espère bien, c’est mon objectif. O.J. : Avez-vous eu des problèmes à convaincre les sponsors pour rassembler les fonds nécessaires ? S.A. : Beaucoup. Ils n’ont pas l’habitude de voir une femme pilote. En plus, la situation économique actuelle du Liban n’est pas de nature à encourager les sponsors. M.H.
Depuis trois ans, une jeune femme libanaise participe régulièrement au rallye Aïcha des Gazelles. Jeune femme dynamique s’il en est, Sonia Ayoub nous reçoit dans ses bureaux de Dora pour nous parler de sa passion et de son enthousiasme à la perspective de participer de nouveau à ce rallye.
L’Orient-Le Jour : Sonia Ayoub, vous êtes pilote automobile ou directrice...