Afrique du Sud Nouvelle action en justice intentée par Ed Fagan au nom des victimes de l’apartheid

L’avocat américain Ed Fagan a annoncé hier à Johannesburg avoir lancé une nouvelle action en justice devant un tribunal de New York au nom de victimes de l’apartheid, visant plusieurs multinationales ainsi que le président sud-africain Thabo Mbeki. L’avocat, célèbre pour avoir participé aux actions en nom collectif contre les banques suisses accusées d’avoir profité de l’Holocauste, avait déjà lancé une action en justice aux noms des victimes de l’apartheid, mais en a depuis été écarté, selon des avocats sud-africains. « Je n’ai jamais été licencié », a-t-il martelé hier au cours d’une conférence de presse à Johannesburg, indiquant qu’il avait « simplement pris du recul » par rapport à ce premier dossier sur la recevabilité duquel un tribunal new-yorkais doit encore se prononcer. Sa nouvelle plainte, déposée samedi à New York au nom de six plaignants, dont Dorothy Molefi, la mère de Hector Peterson, jeune homme tué par la police lors des émeutes estudiantines de Soweto en 1976, repose notamment sur des faits de génocide et d’expropriation illégale. Les plaignants réclament au total 20 milliards de dollars. Cette plainte vise en particulier des groupes déjà visés dans la précédente, parmi lesquels IBM ou l’Union des banques suisses (UBS), mais également l’actuel chef de l’État sud-africain Thabo Mbeki. À l’appui de sa démarche, l’avocat affirme notamment que la République d’Afrique du Sud « n’a jamais indemnisé » les victimes ou « mis en place un programme d’indemnisation ». La présidence sud-africaine a souligné, comme elle l’a déjà fait par le passé, que ce type d’affaires ne pouvait être tranché par des tribunaux étrangers, mais devait l’être par des Sud-Africains.