La publication de « Ma vie » s’accompagne d’une tournée promotionnelle de l’ex-président à travers le pays Emballement médiatique et tirages record pour le livre de Bill Clinton

Sonnés les douze coups de minuit, les Mémoires de Bill Clinton ont été mises en vente aux États-Unis. Il s’agit d’une autobiographie censée mettre en lumière les heurs et malheurs de sa présidence, du scandale Monica aux négociations sur le Proche-Orient. Digne de la sortie d’un Harry Potter ou d’une dernière ligne droite de campagne électorale, la publication de Ma vie est l’objet d’un matraquage médiatique – un « blitz », comme on l’appelle ici – qui s’accompagne à partir d’aujourd’hui d’une tournée promotionnelle d’un mois de l’ex-président à travers le pays. Certaines librairies, qui ferment habituellement à minuit, ont étendu pour la nuit de lundi à aujourd’hui leurs horaires d’ouverture pour vendre les premiers exemplaires. Le livre de 957 pages a été tiré à 1,5 million d’unités, un record pour une première impression de ce type d’essai. Depuis quelques jours, Bill Clinton en lit chaque matin des extraits sur le réseau AOL, tandis que les télévisions distillent des morceaux d’interviews accordées à leurs plus grandes stars, de Dan Rather à Oprah Winfrey, dont le club de lecture garantit des ventes record aux livres qu’elle choisit. Aujourd’hui doit commencer une tournée des librairies aux quatre coins du pays. Rien à voir avec la sortie relativement discrète, en 1996, de son précédent ouvrage, Between Hopes and History. Cette fois, un autre élément assure d’avance le succès du livre, pour lequel Clinton a reçu 10 millions de dollars d’à-valoir: l’affaire Monica Lewinsky, centre de l’intérêt général. Dans une interview diffusée sur CBS, il fait à ce sujet un commentaire d’une franchise désarmante, expliquant avoir eu cette liaison « juste parce que je le pouvais ». Dans le livre, il dit aussi avoir ressenti du dégoût autour de cette histoire et accuse ses « vieux démons » de l’avoir jeté dans les bras de la jeune femme. Sur d’autres sujets, Bill Clinton affirme dans son autobiographie avoir prévenu George Bush qu’Oussama Ben Laden et el-Qaëda représentaient un plus grand danger pour la sécurité des États-Unis que l’Irak, lors d’une rencontre après la victoire de Bush en 2000. Il a admis dimanche sur CBS que, parmi ses plus grands regrets, figuraient le fait de ne pas avoir réussi à capturer le chef d’el-Qaëda et d’avoir échoué à convaincre Israéliens et Palestiniens de faire la paix.