Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Opinion Énergies alternatives

Les problèmes énergétiques auxquels fait face le Liban sont malheureusement récurrents, et ce depuis de nombreuses années. La solution ne viendra sûrement pas des palliatifs tels que l’augmentation du coût de l’abonnement ou du prix de vente du kilowatt-heure, mais bien en cherchant à trouver d’autres sources d’énergie que celles existant actuellement. La pauvreté du sous-sol et l’inexistence, jusqu’à nouvel ordre, de matières fossiles permettant la production électrique devraient nous amener à réfléchir à l’utilisation d’autres matières pour compenser ce manque. Une directive européenne contraint les pays de l’Union à produire avant l’an 2010 jusqu’à 21 % de leur consommation énergétique à travers des ressources renouvelables afin de réduire leur dépendance à l’égard du pétrole et de ses dérivés d’une part, et de limiter l’effet de serre dû aux émissions de gaz carbonique d’autre part. Contrairement aux ressources fossiles, les ressources naturelles se trouvent en abondance au Liban. On peut en sélectionner trois principales en laissant de côté les autres, compte tenu des difficultés ou du coût de leur exploitation. Les ressources hydrauliques sont utilisées peu ou pas du tout, et quoique la construction de barrages pour la retenue des eaux ait été décidée il y a plusieurs décennies, de nombreux problèmes tant financiers que politiques ou techniques se dressent devant la pleine utilisation des eaux libanaises, rendant le pourcentage de production hydroélectrique insignifiant par rapport à la consommation. Heureusement, le pays bénéficie d’un ensoleillement exceptionnel de plus de 300 jours par an. Toutefois, les ressources solaires ne peuvent pas remédier au manque chronique d’énergie. En effet, les superficies nécessaires à la production et à la conservation de l’énergie solaire sont telles que pour produire ne serait-ce qu’un mégawatt d’électricité, on aurait besoin d’au moins 1 million de mètres carrés de terrain. Compte tenu de l’étroitesse du territoire et du prix élevé des terrains, la production d’électricité par l’énergie solaire ne saurait donc être compétitive. En revanche, il serait souhaitable de promouvoir l’utilisation intense de l’énergie solaire pour le chauffage et l’éclairage domestique et privé, diminuant ainsi la dépendance des particuliers sur l’EDL. Restent les ressources du vent ou l’énergie éolienne. En effet, des études scientifiques et sérieuses sont actuellement menées dans différentes région du Liban, grâce à l’installation de plusieurs mâts météorologiques de plus de 60 mètres de hauteur, afin de déterminer la vitesse et la direction des vents. L’avantage de se fournir en énergie produite par le vent est indéniable. En effet, le vent étant gratuit, le seul investissement à prendre en compte n’est autre que le prix des turbines éoliennes, dont la durée de vie est actuellement d’une trentaine d’années. En fonction de la vitesse relevée du vent, le retour sur l’investissement sera opéré dans une durée comprise entre 6 et 8 ans, alors que tout au long de la période restante de sa durée de vie, la turbine produira de l’électricité quasi gratuitement. La production d’un mégawatt d’électricité à travers l’utilisation du fuel ou du diesel coûte environ 160 000 USD par an, abstraction faite des hausses de prix, alors qu’elle est totalement gratuite grâce à l’utilisation du vent. Par ailleurs, bien que l’investissement initial soit élevé (1m€/MW), des subventions ou des dons de divers organismes internationaux sont disponibles dès lors qu’il s’agit de diminuer les émissions de gaz carbonique et de réduire l’effet de serre tout en améliorant la situation de l’environnement. La construction et l’aménagement d’un parc de plusieurs turbines éoliennes ne nécessiteraient qu’un laps de temps de trois à quatre mois. Le secteur privé sera mis à contribution et permettra la création de nombreux emplois. Une loi tronquée Le Parlement libanais avait voté le 2 septembre 2002 une loi autorisant les particuliers à produire jusqu’à 10 MW pour leur utilisation personnelle. Cette loi est très importante, mais malheureusement, elle est tronquée. Au lieu de produire exclusivement pour leur utilisation propre, la loi aurait dû les autoriser également à vendre le surplus de leur production, et permettre à l’EDL d’acheter cette production en cas de besoin, en autorisant à son tour les producteurs à se brancher sur le réseau. Puisque dans les années à venir, la connexion avec les pays voisins sera achevée, l’EDL aura la possibilité d’acheter et de vendre l’énergie requise. En autorisant l’EDL à acheter de l’énergie auprès des producteurs libanais, ces derniers seraient nombreux à investir dans ce secteur-clé, en résolvant les problèmes de production et ultérieurement permettre à l’EDL d’équilibrer ses comptes financiers. En achetant ou en produisant 10 % de la consommation au travers de l’énergie éolienne dans les cinq prochaines années, l’EDL diminuerait ses approvisionnements en fuel de l’étranger et éviterait la sortie de devises des caisses de l’État. Ces sommes permettraient, au contraire, de contribuer à l’essor de nombreuses sociétés libanaises en développant l’emploi et l’embauche de la main-d’œuvre qualifiée. La situation critique de l’EDL nécessite une action d’urgence en Conseil des ministres en vue d’apporter un addendum à la loi mentionnée ci-haut pour enfin autoriser le recours aux producteurs privés. Compte tenu des données techniques en notre possession, le prix de revient du kWh que paierait l’EDL en se fournissant en énergie éolienne serait de 10 à 25 % moins cher que son coût de revient actuel. Il va de soi que cette énergie propre devrait bénéficier de taux bonifiés puisqu’elle entre dans le cadre industriel et tend à diminuer le prix de revient des produits manufacturés. César NAHAS – Paris

Les problèmes énergétiques auxquels fait face le Liban sont malheureusement récurrents, et ce depuis de nombreuses années.
La solution ne viendra sûrement pas des palliatifs tels que l’augmentation du coût de l’abonnement ou du prix de vente du kilowatt-heure, mais bien en cherchant à trouver d’autres sources d’énergie que celles existant actuellement.
La pauvreté...