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Actualités - CHRONOLOGIE

Baabda-Bkerké - Le chef de l’État a assisté à la messe pascale La loi électorale et la répression estudiantine au centre du tête-à-tête Lahoud-Sfeir

Le président de la République, le général Émile Lahoud, et le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, ont tenu une réunion à huis clos dimanche dernier, à la suite de la messe de Pâques à Bkerké. Une réunion qui a duré un peu plus d’une demi-heure et au cours de laquelle quatre points principaux ont été évoqués, selon des sources proches de Baabda : – La situation explosive au plan régional. Le patriarche maronite a exprimé ses craintes concernant la tournure dangereuse qu’ont pris les événements en Palestine et en Irak. De son côté, le président Lahoud a estimé que la logique de la force conduit irrémédiablement à ce genre de résultats et d’accidents, et que seule la primauté de la logique du dialogue peut conduire à la délivrance. Le chef de l’État a par ailleurs précisé que le Liban est immunisé contre ces développements régionaux, et que le renforcement de la scène interne ne peut qu’accroître son immunité. – Les deux hommes ont par ailleurs développé, selon les mêmes sources, la conviction commune que les circonstances délicates que traverse la région nécessitent une unité des rangs au plan interne. Pour éviter tout genre d’ingérence, ils ont tous deux appelé au renforcement de l’unité interne, ce qui permettra de défendre les options stratégiques qui ont permis d’instaurer la stabilité dans le pays. La manifestation estudiantine –- Toujours selon les sources de Baabda, la rencontre a porté sur la manière avec laquelle les étudiants ont été traités durant leur manifestation, mercredi dernier. Le président de la République a indiqué qu’« il n’était pas demandé d’interdire aux manifestants d’exprimer leur opinion », mais de « garantir la protection nécessaire pour éviter l’infiltration d’éléments étrangers qui auraient fait dévier la manifestation de ses objectifs réels ». Le président Lahoud et Mgr Sfeir ont mis l’accent sur la nécessité d’accorder l’attention nécessaire aux dossiers sociaux et économiques, et que ces mesures soient accompagnées d’un climat d’entente nationale. – Enfin, le patriarche Sfeir aurait évoqué certains points en rapport avec des projets qui suscitent des interrogations. Le chef de l’État a par ailleurs tenu le prélat maronite au courant de l’adjudication du téléphone mobile et de ses résultats, notant que l’opération s’était déroulée dans la transparence. Le règlement de tout dossier, a-t-il dit, prendra dorénavant en compte l’intérêt des citoyens et de l’État de manière égale. Telle est, aux yeux du chef de l’État, la règle à partir de laquelle le dossier de l’électricité sera traité, dans la mesure où le dossier de l’électricité pourrait être le second à être réglé après celui du téléphone cellulaire. Selon des sources bien informées, le président Lahoud et Mgr Sfeir se seraient mis d’accord sur la nécessité de poursuivre leurs contacts. Dans ce cadre, ils ont évoqué les préparatifs de la cérémonie pour la canonisation du bienheureux Nehmetallah el-Hardini, au Vatican, à laquelle les deux hommes assisteront. Par ailleurs, selon d’autres sources, cinq points auraient été évoqués durant la rencontre entre les deux hommes : – L’échéance des municipales. Les deux hommes ont insisté sur le fait de ne pas politiser les élections et de garder l’échéance dans son contexte en rapport avec le développement. – Mgr Sfeir a évoqué la « répression » de la dernière manifestation estudiantine des courants de l’opposition. Le président a indiqué que les forces de l’ordre n’interviennent que lorsque la manifestation risque de dépasser les limites et de menacer l’entente, ainsi que par crainte que certains éléments infiltrés ne tentent de nuire à la sécurité du pays dans le cadre de la situation régionale explosive. – Sur le plan social, le patriarche Sfeir a évoqué la situation oppressante pour les citoyens et la nécessité de ne pas augmenter les taxes et les impôts dans de telles circonstances, pour alléger aux citoyens le poids des problèmes. – Les deux hommes ont évoqué la loi électorale qui est actuellement en cours d’élaboration. Ils ont insisté sur la nécessité pour cette nouvelle loi de garantir la meilleure représentation possible des citoyens. – La question des déplacés. Une question soulevée par Mgr Sfeir, qui a évoqué la nécessité de redynamiser ce dossier, de parachever les réconciliations qui s’imposent et de renflouer la Caisse centrale des déplacés à travers les fonds nécessaires pour résoudre définitivement l’affaire. L’homélie du patriarche Auparavant, le patriarche maronite s’était adressé au président de la République dans son homélie dominicale, en présence notamment des évêques Roland Abou Jaoudé, Youssef Tok, Michel Awit, du père Élie Madi, du père Boutros el-Alam, du ministre Karim Pakradouni, des députés Gebran Tok, Samir Azar, Nehmetallah Abinasr et Henri Hélou, du président de la Ligue maronite, Michel Eddé, et du président du Conseil supérieur maronite, Raymond Rouphaël. Faisant allusion aux combats qui se déroulent en Irak – « une guerre aveugle et sans pitié qui pourrait s’étendre et tout ravager sur son chemin » –, Mgr Sfeir a indiqué que dans une telle situation « la mission de tous les gouvernants de la région devient extrémement difficile ». « Qu’en est-il alors si elle était déjà difficile, lorsque le pays ploie sous les dettes, lorsque l’émigration happe les jeunes qui ne trouvent plus d’emplois, lorsque les conditions de vie deviennent difficiles pour la classe la moins aisée des Libanais, qui regroupe désormais la grande majorité de la population, depuis la disparition de la classe moyenne (...) ? » s’est demandé le patriarche. « Nul n’ignore combien la mission des responsables est difficile dans ce cas », a-t-il poursuivi, rappelant que « la dignité des Libanais n’est préservée qu’au sein d’un climat de liberté, de respect des droits de l’homme et de souveraineté totale ». « C’est pourquoi (les responsables) ont grand besoin d’une force provenant des Cieux qui puisse leur permettre de prendre en main leurs responsabilités pour acquérir le respect et la reconnaissance des citoyens », a-t-il poursuivi. Et de souhaiter au président « la sagesse, l’expérience et la capacité nécessaires pour conduire le navire libanais sur les rives de la stabilité, de l’opulence et de la paix ». Après son tête-à-tête avec le président de la République, le patriarche maronite a reçu notamment les députés Walid Eido et Mohammed Kabbani, une délégation du Rassemblement de Kornet Chehwane regroupant MM. Chakib Cortbaoui, Samir Abdel Malak et Sélim Salhab, et l’ancien député Jamil Chammas. Il s’est également entretenu au téléphone avec le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane.
Le président de la République, le général Émile Lahoud, et le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, ont tenu une réunion à huis clos dimanche dernier, à la suite de la messe de Pâques à Bkerké. Une réunion qui a duré un peu plus d’une demi-heure et au cours de laquelle quatre points principaux ont été évoqués, selon des sources proches de Baabda :
– La...