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Vie Politique - Le chef de l’État réaffirme sa détermination à réaliser les réformes « Sans mes interventions permanentes, la dette aurait plafonné à 50 milliards de dollars », affirme Lahoud

Si la trêve imposée bon gré mal gré au niveau politique reste en vigueur, cela ne veut pas dire pour autant que Baabda et Koraytem ont mis une sourdine à leurs différends. Ceux-ci ont été mis en relief une nouvelle fois hier, à la faveur d’une interview accordée par le président de la République, le général Émile Lahoud, à la revue « al-Afkar », à paraître aujourd’hui, et des propos tenus par le chef du gouvernement, Rafic Hariri, au terme du Conseil des ministres (voir ci-dessous). Le président a réaffirmé que, sans son intervention répétée, la dette publique aurait plafonné à 50 milliards de dollars, précisant que s’il n’a pas pu réaliser les réformes qu’il souhaitait, c’est parce qu’il n’avait pas obtenu le soutien et la coopération qu’il escomptait. De son côté, M. Hariri devait de nouveau justifier l’élaboration d’un projet de budget creux et dénué de tout plan de réformes par « le climat politique ambiant ». L’agence locale al-Markaziya a publié hier des extraits de l’interview accordée par le chef de l’État à al-Afkar. Le président y affirme son appui à « tout ce que le peuple souhaite », précisant que « c’est ce qui me donne la force de poursuivre mon travail et de concrétiser les vœux de la population ». Il insiste également sur la préservation de la liberté d’opinion, en parlant des médias, soulignant que « lorsqu’une certaine presse devient une matière à vendre et fait preuve de complaisance à l’égard de tel ou de tel autre ministre, en déformant la vérité, le secteur de l’information perd son rôle et sa crédibilité ». Interrogé par les journalistes de la revue sur la dégradation de la situation économique, la régression des services et la croissance de la dette, le général Lahoud a répondu : « Il est vrai que la situation s’est détériorée, mais il n’est pas permis de ne voir que la partie à moitié vide d’un verre. Nous devons au contraire regarder la partie à moitié pleine », avant de rappeler les réalisations de l’État sous son madat. « Pourquoi faut-il ignorer tous les éléments positifs et ne tenir compte que des éléments négatifs ? J’étais déterminé à opérer un changement, mais je ne pouvais rien entreprendre seul. Je n’ai pas pu obtenir le soutien et la coopération auxquels je m’attendais et que j’escomptais, mais j’ai quand même appelé au changement.Celui-ci doit cependant prendre du temps. Chaque chose a un début », a-t-il dit. Concernant la dette publique, le président a indiqué qu’il ne souhaite pas « rentrer dans les détails financiers qui sont connus de tous ». « Mais je dois dire franchement que, sans mon intervention permanente et mon suivi de ce dossier, la dette aurait plafonné à 50 milliards de dollars. Il faut de même reconnaître que c’est le service de la dette entre 1992 et 1998 qui a augmenté le volume de la dette. Quoi qu’il en soit, le processus de réforme se poursuivra, quels que soient les obstacles et les difficultés », a-t-il insisté. Il a également affirmé qu’« au Liban, certains hommes politiques se sont habitués au principe du “donnant donnant”, parce que ce sont leurs intérêts qui commandent leurs prises de position. Mais cette équation ne permet pas de bâtir un État, alors que le peuple ne veut que d’un État juste, qui soit pour tous sans exception aucune, qui apprécie à leur juste valeur les personnes compétentes et qui leur confie les rênes de son administration et ses institutions. Le peuple aspire à un tel État et, personnellement, j’appuie tout ce que les Libanais souhaitent. C’est ce qui me donne la force de poursuivre mon travail ». Le général Lahoud a en outre affirmé sa détermination à régler le dossier de l’électricité tout comme celui de la téléphonie mobile l’a été. Le chef de l’État à Bkerké dimanche Dimanche, le chef de l’État doit se rendre à Bkerké pour assister à la messe de Pâques. Il doit en outre avoir un tête-à-tête avec le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir. Cet entretien s’inscrit dans le prolongement des réunions que le président de la République et le chef de l’Église maronite tiennent régulièrement. Hier, le général Lahoud a adressé au pape Jean-Paul II un télégramme dans lequel il lui fait part, en son nom personnel et au nom des Libanais, de ses vœux de santé à l’occasion de Pâques. Il y exprime notamment le souhait que le Saint-Père « poursuive sa mission et sa lutte en faveur de la paix dans le monde ».
Si la trêve imposée bon gré mal gré au niveau politique reste en vigueur, cela ne veut pas dire pour autant que Baabda et Koraytem ont mis une sourdine à leurs différends. Ceux-ci ont été mis en relief une nouvelle fois hier, à la faveur d’une interview accordée par le président de la République, le général Émile Lahoud, à la revue « al-Afkar », à paraître...