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Washington n’exclut plus de voir Moqtada Sadr jouer un rôle politique ; nouvel acte de sabotage d’un oléoduc Bush entretient l’incertitude sur la date de remise de Saddam Hussein aux Irakiens

À deux semaines du transfert des pouvoirs en Irak, un nouvel acte de sabotage a frappé la production d’or noir en paralysant totalement les exportations par le sud de l’Irak, alors que l’incertitude planait sur la date de la remise de Saddam Hussein aux Irakiens. Sur un autre plan, le président américain George W. Bush a déclaré hier que Washington n’exclut plus que l’imam chiite radical Moqtada Sadr puisse tenir un rôle dans la politique irakienne. Les exportations de brut irakien ont été totalement stoppées hier par les deux terminaux du Golfe à la suite d’un acte de sabotage sur un oléoduc, a annoncé le directeur du terminal de Bassora, Moayyed Hachem. « Après le sabotage de l’un des deux oléoducs aboutissant au terminal de Bassora d’une capacité de 50 000 barils par heure, les techniciens ont tenté de mettre en service le deuxième d’une capacité de 30 000 barils par heure, mais ce pipeline n’a pas supporté la pression », a déclaré M. Hachem. Cet acte visant des infrastructures pétrolières est le quatrième dans la région de Bassora en neuf jours. Déjà, le 10 juin, le Premier ministre Iyad Allaoui avait déclaré que son pays avait perdu plus de 200 millions de dollars durant les sept derniers mois à cause de 130 attaques contre ses oléoducs. Il avait accusé des combattants étrangers de vouloir porter atteinte à une industrie vitale pour le pays. L’Irak, qui produit actuellement autour de 1,8 million de barils par jour, est le second pays au monde pour ses réserves prouvées de pétrole, après l’Arabie saoudite. Toujours en ce qui concerne le volet sécuritaire, un site Internet islamiste a publié hier un communiqué attribué à un groupe dirigé par le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui, lié à el-Qaëda, et revendiquant l’attentat-suicide à la voiture piégée qui a fait 16 morts lundi à Bagdad. Sur un autre plan, le président américain George W. Bush a déclaré hier que les militaires américains remettraient l’ancien président irakien Saddam Hussein aux autorités irakiennes « au moment opportun ». « Nous voulons juste nous assurer qu’il y a les mesures de sécurité qui conviennent, et que Saddam restera en prison, et en fin de compte, il y restera », a ajouté M. Bush. De son côté, le Premier ministre irakien, Iyad Allaoui, a rappelé hier que la coalition avait promis de remettre l’ancien président Saddam Hussein aux nouvelles autorités irakiennes. À Bagdad, le chef du Tribunal spécial irakien (TSI), chargé de juger les dignitaires du régime déchu, a affirmé que l’Irak disposerait bientôt de centres de détention pour accueillir Saddam Hussein et ses anciens partisans. Rappelons que le mystère reste total sur le lieu de détention de Saddam Hussein, que le CICR a visité à deux reprises depuis son arrestation en décembre 2003. En revanche, des organisations humanitaires affirment que les autres responsables proches de Saddam capturés se trouvent au Camp Cropper, à l’aéroport de Bagdad, que la coalition veut démanteler d’ici au 30 juin. Par ailleurs, le président George W. Bush, qui, il y a un mois encore, vouait aux gémonies le chef radical chiite irakien Moqtada Sadr, a déclaré hier que les États-Unis n’excluaient plus qu’il puisse tenir un rôle dans la politique irakienne. « Le gouvernement intérimaire irakien traitera avec Sadr comme cela lui conviendra. Ils sont souverains. Quand nous disons que nous transférons totalement la souveraineté le 30 juin, cela veut dire que nous le ferons. Et ils traiteront avec lui de la façon qu’ils jugent appropriée », a déclaré M. Bush lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche. Ces déclarations interviennent au moment où, sur la scène politique interne, et dans le contexte d’une résurgence de la violence intercommunautaire à Falloujah (voir par ailleurs), le nouveau président sunnite irakien tend une main à Sadr, l’appelant à renoncer à la violence et à jouer un rôle purement politique dans le futur Irak souverain qui verra le jour le 30 juin.

À deux semaines du transfert des pouvoirs en Irak, un nouvel acte de sabotage a frappé la production d’or noir en paralysant totalement les exportations par le sud de l’Irak, alors que l’incertitude planait sur la date de la remise de Saddam Hussein aux Irakiens. Sur un autre plan, le président américain George W. Bush a déclaré hier que Washington n’exclut plus que...