Le général Miller a recommandé de traiter les prisonniers irakiens comme des chiens, accuse Karpinski

La générale américaine Janis Karpinski, qui était responsable de la prison irakienne d’Abou Ghraib, a déclaré hier qu’un responsable des renseignements militaires lui avait recommandé que les prisonniers soient traités comme des chiens. Dans une interview à la BBC-radio, Karpinski, qui supervisait la police militaire et l’administration pénitentiaire en Irak lorsque ont été prises des photos témoignant de mauvais traitements dans les prisons, a estimé que ses soldats et elle avaient servi de boucs émissaires pour des actes ordonnés par d’autres. Elle a dit que le général Geoffrey Miller, envoyé en Irak du camp de prisonniers américain de Guantanamo Bay, avait mis en place de nouvelles procédures dans les locaux où étaient interrogés des Irakiens. « Il disait : “À Guantanamo Bay, nous avons appris que les prisonniers doivent mériter chacune des choses qu’ils ont.” Il disait que si on les laisse croire un instant qu’ils sont plus que des chiens, on ne les contrôle plus », a rapporté Karpinski. Les autorités américaines ont inculpé de mauvais traitements des policiers militaires de rang modeste commandés par Karpinski et dont plusieurs apparaissaient sur les photos en train de maltraiter des détenus. Par ailleurs, le ministre des Droits de l’homme Bakhtiar Amine entend défendre les Irakiens détenus par la coalition menée par les États-Unis sans oublier les victimes de l’ancien régime baassiste de Saddam Hussein. Ce Kurde de 52 ans, nommé juste après la révélation du scandale des sévices américains dans la prison d’Abou Ghraib, a affirmé que « depuis la mi-mai, le ministère a une équipe de neuf personnes dans cette prison, dont des avocats, des travailleurs sociaux et des psychologues. Ils ont accès aux droits communs et aux détenus de sécurité ».