TERRORISME Après les attentats de Khobar, des Occidentaux installent leurs familles à Bahreïn

Des Occidentaux travaillant en Arabie saoudite ont installé leurs familles à Bahreïn, archipel relié par un pont au royaume saoudien, à un rythme qui s’est accéléré depuis les attaques meurtrières de Khobar fin mai, affirmaient hier des agents immobiliers. « Il y a une affluence à Bahreïn d’expatriés travaillant dans la Province-Orientale d’Arabie saoudite et de Saoudiens mariés à des étrangères », déclarait ainsi hier l’agent immobilier Hassan Kamal, estimant à « une centaine » les familles venues s’installer depuis les attentats et la prise d’otages à Khobar ayant fait 22 morts, dont 19 étrangers, fin mai. « Pour ces familles, ces événements ont joué un rôle capital dans leur décision de venir s’installer à Bahreïn », d’où les chefs de ces familles continuent à se rendre quotidiennement à leur travail en empruntant le pont du Roi-Fahd, qui relie Bahreïn à la Province-Orientale, une région comprenant l’essentiel des installations pétrolières du royaume, a-t-il ajouté. La circulation sur cet ouvrage long d’une vingtaine de kilomètres s’est d’ailleurs intensifiée ces dernières semaines et ses usagers quotidiens, dont les Occidentaux et autres expatriés travaillant en Arabie, se sont vu doter d’un laissez-passer délivré par Bahreïn, selon des habitants des banlieues de Manama. Après les attentats de Khobar, revendiqués par le réseau terroriste el-Qaëda d’Oussama Ben Laden, qui a promis de « nettoyer la péninsule Arabique des mécréants », les États-Unis ont appelé leurs quelque 30 000 ressortissants à quitter le royaume, où les attentats antioccidentaux se sont multipliés depuis le début du mois de mai. Des Américains mais de nombreux Européens, dont des Britanniques, ainsi que des Libanais, des Égyptiens et même des Saoudiens mariés à des étrangères sont ainsi venus installer leurs familles notamment dans les banlieues de Saar, Janabeya et Budayeh, proches du pont du Roi-Fahd. « Les Saoudiens achètent des maisons et les étrangers en louent », a indiqué M. Kamal, ajoutant qu’« une légère hausse » des loyers était constatée dans ces banlieues. Selon lui, « ce sont en général des cadres, présidents ou directeurs de sociétés qui exigent des habitations de haut standing ».