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Actualités - CHRONOLOGIE

Territoires occupés - Le coût total du retrait de la bande de Gaza est estimé à 1,5 milliard de dollars Arafat partenaire de paix ? Les hauts gradés israéliens divisés

Soucieux de mener à bien son plan de retrait de la bande de Gaza, le Premier ministre israélien Ariel Sharon veut encourager le départ volontaire des colons de ce territoire en essayant de faire voter, d’ici à juillet, un texte de loi sur leurs indemnisations, dont le coût total s’élèverait à 1,5 milliard de dollars. Entre-temps, une controverse a éclaté au grand jour entre hauts gradés de l’armée israélienne sur l’approche concernant le dirigeant palestinien Yasser Arafat. L’ex-chef des renseignements militaires israéliens, le général Amos Malka, a accusé son ex-subordonné le général Amos Gilad d’avoir mystifié la classe politique en affirmant que Yasser Arafat n’était pas un partenaire de paix, a indiqué hier le journal Haaretz. Le général Malka a notamment reproché au général Gilad, actuel conseiller du ministère de la Défense pour les questions politico-sécuritaires, d’avoir présenté le dirigeant palestinien comme « un homme dangereux, qui dénie à Israël le droit à l’existence », sans étayer cette assertion avec des documents écrits. Le général Malka accuse aussi son ex-subordonné d’avoir convaincu – toujours sans preuve écrite – les dirigeants israéliens que M. Arafat ne renoncerait jamais au « droit au retour » des réfugiés palestiniens de 1948. « J’ai fait tout mon possible, notamment en remettant à plusieurs reprises des rapports à ce sujet à la commission de la Knesset pour les Affaires étrangères et la Défense, ainsi qu’au chef d’état-major, mais à mon grand regret, je n’ai pas trouvé d’oreille attentive, car, partout, la théorie de Gilad sur Arafat séduisait davantage », a encore affirmé le général Malka. L’ex-Premier ministre travailliste Ehud Barak a ainsi repris à son compte cette théorie sur « l’absence de partenaire palestinien », après l’échec du sommet de Camp David en 2000. L’approche négative à propos d’Arafat a ensuite été partagée par le chef d’état-major d’alors, le général Shaoul Mofaz (actuel ministre de la Défense), ainsi que par son successeur le général Moshé Yaalon et le chef du Mossad. En revanche, l’ex-chef du Shin Beth, l’amiral Ami Ayalon, et divers officiers supérieurs experts des questions palestiniennes se sont ralliés au point de vue du général Malka, selon lequel un accord avec le dirigeant palestinien aurait été possible sur la base de concessions supplémentaires d’Israël par rapport aux propositions faites au sommet de Camp David. Concernant la question des indemnisations aux colons après le retrait de Gaza, « tout doit être réalisé de façon ordonnée et sans hystérie. Il y aura une loi sur les compensations, et les colons n’ont aucune raison de s’affoler car personne ne sera lésé », a assuré hier le ministre de la Justice Yossef Lapid. Selon des officiels cités par le quotidien Haaretz, le cabinet israélien envisage d’adopter d’ici à fin juillet ce texte de loi. Une commission gouvernementale ad hoc doit entamer des travaux dans ce but mardi, la date butoir pour l’évacuation de la bande de Gaza ayant d’ores et déjà été officiellement fixée au 30 septembre 2005. Selon le quotidien Maariv, les critères de compensations prendront notamment en compte la valeur de la maison abandonnée, l’ancienneté de la résidence, la perte éventuelle de l’emploi et le coût du relogement. Chaque famille de colons devrait en moyenne percevoir quelque 300 000 USD, le coût total du retrait étant estimé à 1,5 milliard USD, dont 450 millions USD pour les dépenses sécuritaires. Le gouvernement israélien espère convaincre la plupart des colons évacués de s’installer dans la région peu peuplée du Néguev, dans le sud d’Israël, ou en Galilée, dans le nord du pays. Selon Haaretz, le ministère des Finances espère que les États-Unis accepteront de prendre en charge en partie le coût de l’évacuation de la bande de Gaza. Sur le terrain, un soldat israélien a été légèrement blessé par des tirs palestiniens, en Cisjordanie, revendiqués par les Brigades des martyrs d’al-Aqsa, tandis que dix-huit Palestiniens recherchés étaient arrêtés par l’armée. Un journaliste arabe israélien veut faire juger Avigdor Lieberman pour racisme Zouheir Andrawous, rédacteur en chef de l’hebdomadaire arabe israélien Kol al-Arab, basé à Nazareth, a annoncé hier avoir déposé une plainte auprès du conseiller juridique du gouvernement israélien Menahem Mazuz, qui fait également office de procureur général, exigeant l’ouverture d’une enquête pour « racisme et incitation au racisme » contre l’ancien ministre ultranationaliste Avigdor Lieberman. D’après lui, ces délits sont passibles de cinq ans de prison selon le code pénal israélien. Dans sa plainte, M. Andrawous a notamment cité un plan proposé par M. Lieberman fin mai prévoyant « l’expulsion de 90 % » des Arabes israéliens vers les pays arabes ainsi qu’un encart qu’il a fait publier le 4 juin dans un journal israélien russophone accusant « l’écrasante majorité » des Arabes israéliens de contribuer au « terrorisme palestinien ». « Si M. Mazuz ne donne pas une suite favorable à ma plainte dans les prochains jours, je porterai l’affaire devant la Cour suprême pour le contraindre, ainsi que le parquet, à ouvrir une enquête », a affirmé M. Andrawous. Une fatwa interdit de collaborer à la construction du « mur » Le grand mufti de Jérusalem a interdit hier aux Palestiniens de collaborer à la construction de la barrière de sécurité que les autorités israéliennes ont entrepris d’ériger en Cisjordanie. Ikrima Sabri, dignitaire religieux le plus respecté dans les territoires palestiniens, a expliqué avoir repris une ancienne fatwa, ou édit religieux, qualifiant de « péché » la participation aux travaux de l’édifice. Selon une enquête parlementaire dont les conclusions ont été dévoilées jeudi, du ciment fabriqué par des sociétés palestiniennes a été utilisé dans certaines colonies juives de Cisjordanie, mais rien ne prouve l’existence d’une participation aux travaux du « mur ». Plusieurs centaines de Palestiniens sont par ailleurs venus prier dans une rue d’al-Ram pour protester contre la construction d’une portion qui isolera une partie de la population de ce faubourg de Jérusalem-Est. « Quiconque contribuera à l’édification de ce maudit mur raciste ou fournira du matériel pour sa construction sera considéré comme un pécheur (...), un traître, et devra être ignoré ou exilé », a lancé le cheikh Taïssir al-Tamani dans son sermon.
Soucieux de mener à bien son plan de retrait de la bande de Gaza, le Premier ministre israélien Ariel Sharon veut encourager le départ volontaire des colons de ce territoire en essayant de faire voter, d’ici à juillet, un texte de loi sur leurs indemnisations, dont le coût total s’élèverait à 1,5 milliard de dollars. Entre-temps, une controverse a éclaté au grand jour...