Social - Sit-in des fédérations aujourd’hui place Riad el-Solh et place des Martyrs La CGTL jette tout son poids dans la bataille

La CGTL est déterminée à faire du sit-in auquel toutes les fédérations ont été appelées à prendre part une manifestation de masse. Toutes les fédérations membres de la centrale se retrouveront, autour de 17 heures, place Riad el-Solh, tandis que les syndicats des transports routiers se donneront rendez-vous place des Martyrs, entre 17 et 19 heures. Des embouteillages importants sont donc à prévoir, de ce côté. Cela suffira-t-il pour émouvoir le gouvernement ? Il y a lieu d’en douter, non seulement parce que les FSI veillent au grain, mais parce que la CGTL elle-même est noyautée par les partis politiques, qui ne lui permettent de se manifester que dans certaines limites déterminées. En cause, évidemment, la politique sociale du gouvernement, un budget dont toutes les dimensions sociales ont été supprimées et des incohérences législatives dont certaines dispositions semblent toujours inadmissibles, des mois après avoir été adoptées. La participation des syndicats des transports routiers donnera au sit-in d’aujourd’hui une dimension spéciale, dans la mesure ou elle le dotera d’une visibilité toute particulière. Taxis, vans, autobus, camions à benne, camions-citernes et camions frigorifiques se sont en effet donné, en principe, rendez-vous place des Martyrs. Mobilisation des troupes Au siège de la CGTL, M. Ghassan Ghosn, président de la centrale, puis M. Bassam Tleiss, président de la Fédération des chauffeurs de taxis, se sont succédé hier au micro pour mobiliser leurs troupes. M. Ghosn a notamment dénoncé une situation de profonde anarchie dans le secteur des transports publics qui pousse les syndicats de ce secteur « à se concurrencer de façon déloyale » Pour sa part, M. Tleiss a critiqué une situation « intenable », due selon lui à « des politiques erronées et des législations fractionnées ». Il faut dire que la hausse continue du prix de l’essence, à raison de 100, 200 ou 300 livres tous les quelques jours ou semaines, est pour beaucoup dans la dégradation du niveau de vie des chauffeurs de taxi. Au nombre des revendications des syndicats des transports publics figure l’autorisation des moteurs à mazout, à condition que le mazout vert soit importé. Mais l’une des revendications des syndicats des transports routiers les plus difficiles à satisfaire est la répression de la concurrence que leur livrent les camionneurs et taxis étrangers, en particulier syriens, et qu’une complaisance inadmissible des autorités empêche de combattre. Ainsi, les syndicats réclament l’application du principe de réciprocité, et donc l’application aux véhicules étrangers circulant au Liban des mêmes critères appliqués aux véhicules de louage libanais circulant à l’étranger. Les taxis et véhicules utilitaires veulent, aussi, être exemptés de la taxe mécanique, l’adoption d’un plan directeur pour les carrières, un accès plus facile aux soins de la CNSS ainsi que toutes sortes de bénéfices dont on ignore lesquels sont destinés simplement à faire monter les enchères.