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Actualités - CHRONOLOGIE

Électricité - Pour ne pas être plongé dans le noir, le Liban va devoir, une fois de plus, acheter du courant à la Syrie « Pourrissement » est le grand titre de la situation à l’EDL

La situation à l’EDL est mauvaise, très mauvaise. Le président de la commission des Travaux publics, de l’Énergie et de l’Eau, Mohammed Kabbani, a estimé de son devoir, hier, de tirer la sonnette d’alarme et d’avertir que sans un plan d’urgence « les pannes d’électricité arrivent ». « Il n’y a plus de fuel que pour une courte période », a dit M. Kabbani, concédant que le ministère des Finances n’accordera pas d’avance de Trésor à l’EDL, et qu’il faudra, une fois de plus, recourir à des montages financiers plus ou moins orthodoxes pour trouver l’argent nécessaire à l’achat de fuel. Selon M. Kabbani, le Liban devra nécessairement acheter quelque 300 mégawatts de la Syrie pour éviter d’être plongé dans le noir cet été, mais qu’au préalable, il devra régler les dettes qu’il doit à la Syrie. Des dettes qui s’élèvent, selon des experts, à plusieurs dizaines de millions de dollars. Et le parlementaire de renchérir en affirmant qu’environ 10 milliards de dollars avec leurs intérêts ont été dépensés sur l’EDL et le réseau, alors que l’office continue de perdre, annuellement, quelque 300 millions de dollars. M. Kabbani a résumé cette situation si dramatique à l’issue d’une réunion de la commission, en présence du ministre de l’Énergie et de l’Eau, Ayoub Hmayed, autorité de tutelle de l’EDL, du PDG de l’EDL, Kamal Hayeck, et des membres de son conseil d’administration, y compris les deux d’entre eux qui sont démissionnaires. « Le pourrissement continue d’être le grand titre de tout ce qui se passe dans ce secteur », a insisté M. Kabbani, qui a confirmé que c’est ce pourrissement qui a poussé deux des membres du conseil d’administration de l’EDL à démissionner, et qu’une troisième démission, celle de Samer Doughan, est en bonne voie. « Si les démissions n’ont pas encore été acceptées, c’est sans doute pour éviter le scandale, a-t-il noté. Nous avons dépensé quelque 10 milliards de dollars sur ce secteur, intérêts compris, et son déficit annuel continue de se situer autour de 300 millions de dollars. On nous répète que la perception des factures est en progrès, mais il semble que la hausse du prix du brut a gommé tous les acquis de cette amélioration (...). Mais on ne doit pas faire de la hausse du brut une explication universelle des déficiences de l’office. » L’état des centrales « Les autres problèmes sont également considérables, a enchaîné M. Kabbani. Les centrales font partie de ces problèmes. Ces centrales ont aujourd’hui besoin d’entretien, un entretien ordinaire de routine et un entretien plus essentiel. Mais ni l’un ni l’autre n’ont lieu, et dans les entrepôts de l’EDL, les pièces de rechange nécessaires sont introuvables, encore que le Conseil des ministres a autorisé l’Office à passer des accords de gré à gré pour acheter les pièces dont il a besoin (...). N’oublions pas que le défaut d’entretien influe sur la longévité des centrales et leur rentabilité. Prenons des cas précis. Ainsi, la centrale de Zouk a une capacité de 450 à 500 mégawatts. Avec un entretien adéquat, nous sommes en mesure d’économiser quelque 900 000 dollars par mois en fuel consommé par watt produit, et il est possible de doubler le montant de cette économie. Jugez le reste par vous-mêmes. » De la production, M. Kabbani est passé à la comptabilité, pour affirmer que des paiements sont enregistrés sur des bouts de carton, de sorte que, si ces cartons sont perdus, on perd trace de ce qui a été payé. C’est ainsi qu’une compagnie d’importation de pétrole a touché, à deux reprises, la somme de... 200 000 dollars. Une enquête financière doit être ouverte à ce sujet. Le parlementaire s’est ensuite étendu sur le réseau de 220 kilovolts qui doit relier tout le réseau libanais, pour affirmer qu’on en est à étudier l’effet des câbles de haute tension sur la santé, en raison de l’objection faite par certaines personnalités à l’implantation de pylônes de haute tension dans certaines régions. « Maudite soit cette politique qui vicie toute l’Administration », a-t-il lancé.
La situation à l’EDL est mauvaise, très mauvaise. Le président de la commission des Travaux publics, de l’Énergie et de l’Eau, Mohammed Kabbani, a estimé de son devoir, hier, de tirer la sonnette d’alarme et d’avertir que sans un plan d’urgence « les pannes d’électricité arrivent ».
« Il n’y a plus de fuel que pour une courte période », a dit M. Kabbani,...