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Actualités - ANALYSE

ÉCLAIRAGE - Damas prêche l’apaisement entre Amal et le Hezbollah Berry et Nasrallah brisent la glace à la table de Ghazali

Apaisement à n’importe quel prix de tous les foyers de tension au Liban. Tel semble être aujourd’hui, et plus que jamais, le mot d’ordre syrien à tous les acteurs sur la scène politique locale. La réunion Berry-Nasrallah, qui a eu lieu hier à Chtaura en présence du chef des services de renseignements syriens Restom Ghazali, s’inscrit évidemment dans ce contexte. Invités à déjeuner à la table du général syrien – jouant une fois de plus le rôle de médiateur entre frères ennemis d’une même communauté –, les deux leaders chiites, Nabih Berry et Hassan Nasrallah, se sont « franchement expliqués » concernant d’abord les élections municipales, puis les dernières émeutes qui ont récemment ensanglanté la banlieue sud. Certes, la présence de l’arbitre syrien à ce face-à-face a sans doute permis de limiter les dégâts d’une telle confrontation. Mais la participation à cet entretien de deux seniors d’Amal et du Hezbollah a certainement contribué à réduire également la tension. De fait, le ministre de l’Agriculture Ali Hassan Khalil et le député Hussein Khalil accompagnaient respectivement MM. Berry et Nasrallah. Bilan officiel de la rencontre, publié en soirée par l’Agence nationale d’information : « Les participants à la réunion ont passé en revue la situation générale dans la région et sur la scène libanaise. Ils ont également souligné la nécessité de poursuivre la coordination entre eux dans tous les domaines. » Les responsables libanais et syrien ont récité au terme de la réunion une prière en mémoire du président Hafez el-Assad, décédé il y a quatre ans. Officieusement, selon des sources dignes de foi, l’entretien a essentiellement servi à « briser la glace » entre Nabih Berry et Hassan Nasrallah. Il convient de noter que le chef du Parlement avait déjà tenté d’accorder les violons d’Amal à ceux du Hezbollah avant l’échéance des élections municipales, mais en vain. Certes, les deux hommes ont déjà eu l’occasion de s’entretenir en « toute franchise », dimanche dernier, lors d’un tête-à-tête improvisé à l’occasion des condoléances que recevait M. Berry à Aïn el-Tiné, suite au décès de sa sœur. Mais cet aparté n’avait visiblement pas suffi à apaiser la tension entre les deux parties, et la rencontre d’hier à Chtaura a permis, à peine, de « normaliser » les relations entre Amal et le Hezbollah. Sans plus. En effet, la source susmentionnée a précisé à L’Orient-Le Jour que les deux responsables ne sont même pas parvenus à un accord sur la tenue d’une prochaine réunion. Enfin, Damas aura fort à faire aussi pour colmater les brèches sur un autre front opposant les chefs de l’État et du gouvernement, et qui s’est embrasé à nouveau à l’occasion de la fameuse polémique sur les swaps. Rafic Hariri a ouvert le feu en premier à partir de Sofia, en prenant d’ores et déjà position dans la bataille présidentielle. Si pour les milieux proches de Baabda, les déclarations du Premier ministre sont de bonne guerre, elles auraient pu attendre ; le temps pour M. Hariri d’arriver à Beyrouth et de laver le linge sale là où il se doit. En famille. José JAMHOURI

Apaisement à n’importe quel prix de tous les foyers de tension au Liban. Tel semble être aujourd’hui, et plus que jamais, le mot d’ordre syrien à tous les acteurs sur la scène politique locale. La réunion Berry-Nasrallah, qui a eu lieu hier à Chtaura en présence du chef des services de renseignements syriens Restom Ghazali, s’inscrit évidemment dans ce...