COMMUNAUTÉS - Processions communes chez les catholiques et les orthodoxes La fête des Rameaux célébrée sous le signe du pardon, de l’entente et de la paix

Les communautés catholiques et orthodoxes ont célébré hier le dimanche des Rameaux dans un climat de joie et de piété. Des messes et des processions communes se sont déroulées à cette occasion dans les différentes régions du pays, et les homélies prononcées ont essentiellement porté sur le message d’amour, de pardon et d’humilité, qui caractérise l’Évangile. À Bkerké, le patriarche maronite Nasrallah Sfeir a invité les fidèles à exercer en ce jour les vertus de « la modestie et de l’innocence », et que l’on se concentre plutôt à faire du bien, en adulte responsable. Mgr Sfeir a cocélébré l’office en plein air avec l’évêque Roland Abou Jaoudé et les secrétaires généraux du patriarcat, Mgr Youssef Tok et le père Michel Awit en présence du président de l’Ordre des rédacteurs, Melhem Karam. « La fête des Rameaux est l’occasion de glorifier Dieu le Père, un hommage que lui rendent les jeunes générations depuis près de 2 000 ans », a affirmé Mgr Sfeir. Reprenant un passage de l’Évangile, le patriarche maronite a affirmé : « Si vous ne redevenez comme des enfants, vous n’accéderez pas au Royaume de Dieu. » L’archevêque maronite de Beyrouth, Boulos Matar, a appelé de son côté les Libanais « à oublier leurs anciens différends et à éliminer la haine et l’adversité », exhortant au passage les responsables à se pencher sur l’avenir des enfants et des jeunes. Le prélat maronite, qui a célébré l’office en la cathédrale Saint-Georges de Beyrouth, a saisi l’occasion pour offrir une intention au peuple irakien et à Bagdad, ainsi qu’à « toute ville souffrante afin que l’on puisse goûter à la paix, à l’amour ». « Nous sommes prêts à supporter toutes les souffrances et à faire les sacrifices nécessaires pour que renaisse le Liban dans la joie », a -t-il encore ajouté. Le métropolite de Beyrouth et de Jbeil des melkites, l’évêque Youssef Kallas qui a célébré l’homélie des Rameaux en l’église Saint-Jean Chrysostome, a estimé pour sa part « qu ’il n’y aura point de civilisation ni de paix sans justice et sans amour », soulignant que le Liban ne connaîtra pas de réforme et de stabilité sans la solidarité, l’entraide et le pardon. « Nombreux sont ceux qui ont vu le film de Mel Gibson, La Passion du Christ. Certains ont même quitté avant la fin du film, ne pouvant supporter les scènes de souffrance. D’autres ont pu apprécier les diverses techniques (cinématographiques) utilisées pour exprimer l’injustice dont a témoigné l’histoire. Mais nous en sommes tous sortis dérangés, avec une seule interrogation en tête : est-il possible que Celui qui nous a tant aimés puisse subir une telle fin aux mains des humains ? » s’est-il demandé. Partout ailleurs, la fête a été célébrée sous le signe du pardon et du dialogue, deux éléments incontournables « pour construire une paix véritable à travers le monde ». Les homélies célébrées aux quatre coins du pays ont appelé les Libanais à préserver la coexistence et à protéger leur pays contre les dangers qui le menacent. À l’archevêché de Batroun, Mgr Boulos Émile Saadé a évoqué l’échéance des élections municipales, espérant « qu’elles se dérouleront dans un esprit démocratique, loin des tiraillements ». Il a en outre insisté sur l’entente et l’unité qui doivent être mises au service du bien public. À Tripoli, les communautés catholiques et orthodoxes ont organisé des processions à travers la ville. À Zahlé, des messes ont été célébrées dans les différentes églises de la localité. Plus au sud, messes et processions ont également eu lieu dans les villes de Nabatiyeh et Tyr.