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Actualités - CHRONOLOGIE

Constitution - Élias Hraoui et Farès Boueiz reçus successivement à Bkerké Les velléités de révision de Taëf suscitent l’hostilité de divers milieux politiques

Les velléités d’amendement des accords de Taëf en vue d’un rééquilibrage des pouvoirs suscitent la méfiance, voire l’hostilité de divers milieux politiques, chrétiens comme musulmans. Reçu hier par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, à Bkerké, l’ancien président de la République Élias Hraoui a évoqué cette question à l’issue de l’entretien. M. Hraoui, qui, lorsqu’il occupait les fonctions de chef de l’État, s’était souvent plaint du déséquilibre dans la répartition des prérogatives entre les différents centres du pouvoir, a pourtant affirmé hier « craindre en ce moment la multiplication des demandes » de révision de la Constitution. Il a expliqué que, dans « les circonstances que traverse aujourd’hui la région tout autour du Liban », de telles demandes pourraient déboucher sur « une situation confuse que les partisans des réformes constitutionnelles auraient eux-mêmes provoquée ». L’ancien président a d’ailleurs reconnu avoir lui-même posé le problème du déséquilibre des prérogatives et rappelé avoir consacré à la question « quelques pages » de ses Mémoires publiés après son départ de Baabda. « Il n’est pas nécessaire d’en parler en détail aujourd’hui, puisque tout le monde a accès au livre », a-t-il dit. Interrogé sur la polémique qui a éclaté ces dernières semaines sur les responsabilités au sujet du gonflement de la dette publique, M. Hraoui a cherché à minimiser la gravité du problème, en notant que les plus grands pays du monde, comme les États-Unis et le Canada, sont aujourd’hui surendettés. Il a, en outre, estimé que si la reconstruction de Beyrouth et le retour des réfugiés de la montagne avaient commencé aujourd’hui, « ils coûteraient non pas trente milliards, mais cent milliards ». M. Hraoui a également tenté de minimiser l’impact de l’émigration massive des Libanais, en soulignant qu’il ne s’agissait nullement d’un phénomène nouveau. « Le premier Libanais à s’être rendu au Brésil l’a fait en 1830 », a-t-il rappelé, relevant que la plupart des émigrés ne parlaient plus l’arabe. Il a raconté avoir reçu récemment le Premier ministre de l’État australien de Victoria, Steve Brax, originaire de Zahlé, et regretté de constater que « le seul mot qu’il a retenu de la langue libanaise était : “manger” ». Pour en revenir aux amendements constitutionnels, le ministre de l’Environnement, Farès Boueiz, qui a également été reçu par le patriarche Sfeir, a lui aussi estimé que « le climat actuel ne permet pas du tout d’engager des réformes ou des amendements constitutionnels ». Pour M. Boueiz, il y a en effet un risque que ces révisions « soient comprises comme si elles étaient taillées sur certaines mesures ». « Nous traversons une phase très délicate sur les plans régional et intérieur, et nous devons agir avec beaucoup de sagesse et de calme », a ajouté M. Boueiz. De son côté, le ministre des Travaux publics et des Transports, Négib Mikati, s’est dit « étonné d’entendre certaines voix s’élever pour réclamer une révision des accords de Taëf ou pour avancer des propositions qui en modifieraient concrètement les mécanismes, comme par exemple l’instauration d’un régime présidentiel dans lequel le chef de l’État serait élu au suffrage universel ». « De telles propositions, même si elles peuvent à première vue apparaître comme réformatrices, sont en réalité contraires aux fondements de la vie nationale libanaise et nuisent à l’équilibre de la nation », a-t-il estimé dans une déclaration à Tripoli. « Toute velléité de révision ou de réévaluation de Taëf devrait être le fruit d’une vaste entente nationale », a encore dit M. Mikati.
Les velléités d’amendement des accords de Taëf en vue d’un rééquilibrage des pouvoirs suscitent la méfiance, voire l’hostilité de divers milieux politiques, chrétiens comme musulmans.
Reçu hier par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, à Bkerké, l’ancien président de la République Élias Hraoui a évoqué cette question à l’issue de l’entretien. M....