Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Bkerké - Le député du Metn et Pakradouni successivement reçus par Sfeir N. Lahoud : Le temps n’est pas aux amendements constitutionnels

Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a reçu hier à Bkerké le président du mouvement du Renouveau démocratique, Nassib Lahoud. Les deux hommes ont évoqué la situation régionale et le report du sommet de Tunis, ainsi que les derniers développements sur la scène locale, ponctuée au quotidien par tous les tiraillements que l’on sait. Sur le perron du patriarcat, le député du Metn (et un des principaux présidentiables de l’opposition parlementaire) a été on ne peut plus clair : « Je pense que la période actuelle n’est absolument pas propice à des amendements constitutionnels », a-t-il dit, faisant allusion aussi bien aux règles du jeu de l’élection présidentielle qu’à l’équilibre des pouvoirs tels que confirmés par l’accord de Taëf. « Le règlement historique de 1990 a besoin aujourd’hui plus que jamais d’une bonne application, du respect de son essence », a affirmé Nassib Lahoud. Assurant que le Conseil des ministres « doit jouer son plein rôle de pouvoir exécutif ». Prié malgré ses déclarations de commenter la polémique actuelle au sujet des amendements constitutionnels, il a réitéré son attachement à la Constitution de 1990, « habilitée à être appliquée dans la phase actuelle, en attendant tout un chantier constitutionnel qui devrait être mis en place lorsque le climat sera meilleur, lorsque l’unité et l’entente nationales seront plus fortes ». Interrogé sur ses éventuelles alliances au cours des prochaines municipales, Nassib Lahoud a cité les forces de l’opposition présentes au Metn-Nord, « les mêmes avec lesquelles nous avons livré bataille au cours de la législative partielle ». Estimant que ces forces-là, metniotes ou pas, se dirigent vers une alliance effective, « sur la base de leurs valeurs communes, et de constantes nationales et non conjoncturelles », il a indiqué que les efforts étaient décuplés en ce moment pour arriver à un accord entre l’ensemble des composantes de Kornet Chehwane et entre les autres forces de l’opposition, « dont le Courant patriotique libre ». Avec Pakradouni Par ailleurs, le patriarche Sfeir a reçu le ministre chargé du Développement administratif, Karim Pakradouni, à la tête d’une délégation des Kataëb, « le parti de l’entente nationale, de l’exhortation apostolique et de la réforme », selon le ministre lui-même. « Nous estimons à partir de cela que les élections municipales obéiront à ces trois règles », a-t-il ajouté, appelant à l’entente entre tous les Libanais, « notamment les chrétiens, pour éviter de remuer le couteau dans la plaie chrétienne ». Karim Pakradouni a également indiqué s’être penché avec Mgr Sfeir sur ce qu’il avait évoqué il y a deux jours avec Nabih Berry : l’émigration, et les façons de permettre aux émigrés de participer à la vie politique libanaise. Interrogé sur les candidats Kataëb aux municipales à Beyrouth, il a donné le nom de Bernard Gerbaka, rappelant qu’il privilégie l’accord et l’entente, tant à Beyrouth que dans l’ensemble des régions. « Mais l’entente a ses conditions : l’équité et la parité au sein d’une même liste entre chrétiens et musulmans, afin de préserver la coexistence à Beyrouth, mais également le poids des candidats et pas seulement leur nombre », a-t-il dit, dans une allusion à peine voilée au Premier ministre et à la représentativité des candidats chrétiens, « qui n’ont pas à être désignés par une personne donnée ». Troisième condition : le mohafez et ses prérogatives auxquelles il ne faut pas toucher. Interrogé sur d’éventuelles nouvelles polémiques avec Rafic Hariri, le chef des Kataëb a nié ces rumeurs et s’est contenté de rappeler que l’entente « doit nécessairement garantir l’équilibre », tout en assurant que sa bataille privilégie à fond le développement et la décentralisation administratifs. Karim Pakradouni a ensuite indiqué que les Kataëb étaient en train de coordonner les points de vue « avec des alliés proches comme le Tachnag, le mouvement Amal et le Hezbollah ». Pourquoi ceux-là et pas Amine Gemayel, lui a demandé un journaliste accrédité à Bkerké ? « Parce qu’un conflit politique nous oppose au président Gemayel et que notre choix national nous rapproche, en politique, bien plus d’Amal » que de l’ancien chef de l’État, a répondu le ministre chargé du Développement administratif. Enfin, interrogé à propos du prochain Conseil des ministres, il a assuré que les divergences exprimées à l’extérieur de cette institution « sont bien moins nombreuses que celles qui éclatent au sein du Conseil des ministres ». Il a également certifié qu’une entente se fera sur l’ensemble des dossiers, « dont celui du CDR », soulignant que le gouvernement réuni détaille les priorités « et, ensuite, recherche les crédits et les financements » nécessaires à ces projets. Il a une nouvelle fois fait l’apologie d’un ministère du Plan, « qui définirait les priorités, coordonnerait entre les ministères, proposerait les projets en Conseil des ministres qui, à son tour, jauge les priorités, puis demande au CDR de trouver le financement nécessaire », a préconisé Karim Pakradouni. Signalons enfin que le patriarche Sfeir a successivement reçu le président du conseil municipal de Beyrouth, Abdel-Menhem Ariss, et une délégation irakienne.
Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a reçu hier à Bkerké le président du mouvement du Renouveau démocratique, Nassib Lahoud. Les deux hommes ont évoqué la situation régionale et le report du sommet de Tunis, ainsi que les derniers développements sur la scène locale, ponctuée au quotidien par tous les tiraillements que l’on sait.

Sur le perron du patriarcat, le...