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Crash de Cotonou L’avion était chargé « de façon anarchique », selon l’enquête française

Le Boeing 727, qui s’est écrasé le 25 décembre 2003 au décollage de l’aéroport de Cotonou (Bénin) avec 161 personnes à bord, était « chargé de façon anarchique », ce qui a été « un facteur bien plus important que la surcharge » de l’appareil, a indiqué hier à Paris le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) français, un organisme étatique. « L’avion, chargé de façon anarchique, s’est écrasé au décollage après avoir heurté un bâtiment en bout de piste », a annoncé le BEA dans un communiqué. « L’enquête, à ce stade, a montré que la répartition de la charge de l’avion était un facteur bien plus important que la surcharge de l’avion », a-t-il ajouté. Le dépouillement des enregistreurs a en effet montré que « l’avion a pris difficilement une faible pente de montée », a souligné le BEA. Peu après le crash, de nombreuses sources avaient estimé qu’une importante surcharge pouvait être à l’origine de l’accident. « La surcharge de l’avion n’est pas un facteur susceptible à lui tout seul d’expliquer l’accident », a-t-on commenté au BEA, sans toutefois préciser le poids de cette surcharge. Le BEA a par ailleurs souligné « la difficulté du recueil, de la validation et de la coordination de l’information relative à l’histoire récente de l’avion et à ses conditions d’exploitation, en raison notamment de la dispersion géographique des intervenants (États-Unis, Afghanistan, îles Vierges, Émirats arabes unis, Swaziland, Libye) ». Une mission du BEA s’est rendue à Cotonou afin de faire le point sur l’avancement de l’enquête avec les autorités gouvernementales béninoises, a rappelé cet organisme qui dépend du ministère français de l’Équipement et des Transports. Un « assassinat » À Beyrouth, le fils de l’une des victimes du crash, Atef Nehmé, a dénoncé, dans une lettre adressée à la presse, les « atermoiements de ceux qui sont censés rendre la justice » dans cette affaire qu’il assimile à un « assassinat ». Abdallah Nehmé, conseiller commercial près l’ambassade de Sierra Leone au Nigeria et consul honoraire de Sierra Leone au Bénin, a écrit cette émouvante lettre pour l’anniversaire de son père, le 5 avril. « Je pleure mon père non seulement parce que je l’ai perdu, mais aussi parce que ses assassins courent toujours (...) et parce que les autorités censées sanctionner ces derniers hésitent toujours à le faire », écrit M. Nehmé. « Allons-nous pouvoir un jour, nous sa famille, lui annoncer que ses meurtriers ont obtenu leur châtiment, alors que ceux qui sont censés rendre la justice font preuve d’atermoiements ? » s’interroge-t-il. « Dans les jours qui ont immédiatement suivi la tragédie, nous avions accepté l’accident comme étant l’œuvre du destin. Mais le temps et les événements ont fait apparaître la responsabilité d’individus sans scrupules dont le seul souci était de faire de l’argent de n’importe quelle manière, même si cela devait conduire à la mort de centaines de personnes. Et le pire, c’est qu’ils sont encouragés à persister dans cette voie par le soutien qui leur est prodigué et la dissimulation des faits », poursuit M. Nehmé. « L’État, responsable des vies de ses fils, ne devrait-il témoigner d’un intérêt plus grand » pour cette affaire ? se demande-t-il encore, critiquant ceux qui « appellent les parties concernées à ne pas en parler et à laisser l’État faire son travail de pure forme ».
Le Boeing 727, qui s’est écrasé le 25 décembre 2003 au décollage de l’aéroport de Cotonou (Bénin) avec 161 personnes à bord, était « chargé de façon anarchique », ce qui a été « un facteur bien plus important que la surcharge » de l’appareil, a indiqué hier à Paris le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) français, un organisme étatique. « L’avion,...