Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Sahara Les réfugiés sahraouis se mettent à « l’économie de la débrouille »

Près de 170 000 Sahraouis, réfugiés depuis 30 ans dans des camps du sud-ouest du Sahara algérien et survivant essentiellement grâce à l’aide internationale, se sont mis à « l’économie de la débrouille ». Dans les camps de Tindouf (1 700 km au sud-ouest d’Alger), des maisonnettes en briques de terre remplacent peu à peu les tentes, alors que fleurissent des commerces de toutes sortes qui n’existaient pas il y a quelques années. « De l’argent commence à circuler grâce à de petites pensions payées par l’Espagne (ancienne puissance coloniale) à des Sahraouis qui avaient servi dans son armée ou à de très petites indemnités servies par le Polisario (le mouvement indépendantiste) aux enseignants, médecins et d’autres agents », selon Élisabeth Baschlin, membre de l’Institut de géographie de Berne et d’un comité suisse de soutien au peuple sahraoui. Sur plusieurs maisonnettes de terre, on peut lire désormais écrit en arabe et en espagnol « mécanique générale », « pièces détachées automobile », « alimentation générale », ou encore « tissus ». Des Sahraouis ayant des moyens ont été autorisés à ouvrir des commerces. Les commerçants acceptent les euros ou les dinars algériens. Autour du camp, le paysage est défiguré par des enclos faits de bric et de broc servant à abriter des chèvres faméliques que les Sahraouis élèvent pour le lait et la viande afin d’améliorer l’ordinaire de l’aide alimentaire internationale. « Les chèvres mangent du papier, du carton et même du plastique », souligne Élisabeth Baschlin en montrant quelques-unes sur un tas d’ordures. Autre transformation et signe de pérennisation des camps, des Sahraouis ayant les moyens peuvent maintenant posséder un véhicule, reconnaissable aux lettres SH (Sahara) précédant le numéro d’immatriculation. Les véhicules, qui proviennent d’Espagne, sont récupérés auprès d’ONG, ou parfois achetés à des particuliers, selon Élisabeth Baschlin. Samedi, le camp d’el-Ayoun, situé dans une « hamada » (désert rocailleux), était en fête, avec la venue, pour la première fois depuis 30 ans, de quatre familles du Sahara occidental occupé par les Marocains pour visiter des proches dans ce camp dans le cadre d’un programme d’échanges organisé par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) des Nations unies. La République arabe sahraouie démocratique, dans la région de Tindouf, est divisée en quatre « wilayas », en fait les camps de réfugiés : Awserd, Dakhla, el-Ayoun et Smara, dirigées chacune par un wali (préfet). Chaque wilaya comprend six à sept « daïras » (sous-préfectures), elles-mêmes divisées en quatre « haïs » (quartiers). La présidence de la RASD est située à Hassi Rabouni, à une vingtaine de kilomètres de la plus proche des wilayas, Smara. Le Polisario, qui a proclamé en 1976 la République arabe sahraouie démocratique (RASD), dispute au Maroc cette ancienne colonie espagnole quasi désertique de 266 000 km2, comptant près de 300 000 habitants.

Près de 170 000 Sahraouis, réfugiés depuis 30 ans dans des camps du sud-ouest du Sahara algérien et survivant essentiellement grâce à l’aide internationale, se sont mis à « l’économie de la débrouille ».
Dans les camps de Tindouf (1 700 km au sud-ouest d’Alger), des maisonnettes en briques de terre remplacent peu à peu les tentes, alors que fleurissent des...