Ex-otage La justice israélienne propose un accord à Tannenbaum

La justice israélienne propose à l’homme d’affaires israélien Elhanan Tannenbaum un « accord » afin qu’il révèle les informations qu’il a communiquées au Hezbollah pendant sa détention, a indiqué hier une source judiciaire israélienne, citée par l’AFP. Le conseiller juridique du gouvernement, qui fait office de procureur général, Menahem Mazuz, « a donné son feu vert pour parvenir à un accord » avec les avocats de Tannenbaum, selon un communiqué du ministère de la Justice. Le ministère n’a pas précisé le contenu de ses propositions. Mais, selon le quotidien Yediot Aharonot, la justice est disposée à lever la garde à vue de Tannenbaum s’il passe aux aveux. Cet ancien colonel âgé de 57 ans est soupçonné de mentir sur les circonstances de sa capture par le Hezbollah et de lui avoir livré des informations très sensibles. Interrogé depuis son retour en Israël le 29 janvier, dans le cadre de la première phase de l’échange de prisonniers, de dépouilles et d’informations, Tannenbaum affirme avoir été enlevé dans un pays du Golfe, drogué et transféré au Liban. Mais les enquêteurs doutent de cette version et soupçonnent Tannenbaum de s’être rendu volontairement au Liban pour des affaires douteuses, selon les médias israéliens. Selon la seconde chaîne de télévision israélienne, Tannenbaum est même soupçonné d’avoir livré, contre promesse d’argent, des informations sur l’armée israélienne, auxquelles il avait eu accès dans le passé comme officier supérieur. À la demande de la police israélienne, un tribunal de Petah Tikwah (près de Tel-Aviv) a prolongé de dix jours sa garde à vue pour interrogatoire, a-t-on indiqué de sources judiciaires. Une commission parlementaire avait estimé il y a quelques jours que l’affaire Tannenbaum était « la plus grave atteinte à la sécurité » qu’ait connue à ce jour Israël. Le Hezbollah avait affirmé qu’il était un agent du Mossad, le service de renseignements israélien. Israël avait libéré le 29 janvier 400 Palestiniens, une trentaine d’Arabes, dont 23 Libanais et un Allemand, en échange de l’élargissement de Tannenbaum et de la remise des dépouilles mortelles de trois soldats. Cet échange avait suscité une controverse en Israël où certains voyaient d’un mauvais œil la libération d’un aussi grand nombre de détenus arabes en échange d’un homme d’affaires aux activités plus que douteuses et trois dépouilles mortelles.