Magistrature Le président du CSM rend visite aux anciens magistrats

Le président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Tanios Khoury, accompagné du président de l’Inspection judiciaire, Tarek Ziadé, a visité hier le siège de la Ligue des anciens magistrats, au Palais de justice de Beyrouth. Il a été reçu par son président, M. Nasri Lahoud, et les membres, MM. Georges Maalouli, Béchir Bilani, Hanna Samaha, Moustapha Noureddine, Anouar Hajjar, Moustapha Ghotaïmi et Mounif Hamdane. La démarche a revêtu un caractère protocolaire, puisqu’il s’agissait de la première visite effectuée sur les lieux par le président du CSM. Soulignant qu’« un magistrat ne prend jamais sa retraite », M. Khoury a rendu hommage au président sortant du CSM, Nasri Lahoud, pour la promptitude avec laquelle il a pris la défense d’une magistrature agressée dans la Békaa et défendu les magistrats contre la campagne de dénigrement menée contre eux pour des raisons « bien connues ». « Nous ferons de la Ligue des anciens magistrats la conscience de la magistrature et nous serons aux côtés des magistrats lorsqu’ils seront en butte à des attaques injustifiées. Et si, à Dieu ne plaise, nous avons connaissance de certaines insuffisances dans le travail de la justice au Liban, nous en informerons le Conseil supérieur de la magistrature », a déclaré pour sa part M. Lahoud. Cortbaoui : La magistrature est devenue la raison du désespoir des jeunes L’ancien bâtonnier de l’Ordre des avocats Chakib Cortbaoui a donné hier une conférence-débat à l’Université Saint-Joseph (USJ, campus des sciences sociales, rue Huvelin) sur le thème : « Les ingérences du politique dans la sphère judiciaire ». M. Cortbaoui a estimé que « l’état de la magistrature au Liban est devenu une cause du désespoir des jeunes ». Il n’en a pas moins mis en garde contre une généralisation de la critique à l’encontre des magistrats, estimant qu’il existe encore des juges intègres. L’ancien bâtonnier, membre du Rassemblement de Kornet Chehwane, a déploré les ingérences politiques au niveau de la justice et souligné que « les postes-clés dans la magistrature sont occupés par des juges influençables ». Depuis 1992, la situation de la justice est déplorable, en raison notamment de la succession des procès à caractère politique (affaires Aoun et Geagea, poursuites contre les personnalités proches de Hariri en 1998-1999, fermeture de la MTV). « Ce sont des exemples types », a affirmé M. Cortbaoui. Évoquant enfin les remèdes à la situation actuelle, il a plaidé en faveur du rétablissement de la souveraineté et de la démocratie, et de l’établissement d’une culture de la citoyenneté chez les Libanais. « En étant à la hauteur de la tâche qui leur incombe, les magistrats peuvent changer la situation », a-t-il conclu en donnant l’exemple de l’Italie.