Janet Frame, l’une des plus grandes romancières de Nouvelle-Zélande, est décédée hier jeudi à l’âge de 79 ans d’un cancer. Plusieurs fois pressentie pour le prix Nobel de littérature pour lequel elle a fait partie des favorites l’an dernier, Janet Frame souffrait depuis août dernier d’un cancer des os et de la moelle épinière. Née en 1924 à Dunedin dans l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande, Janet Frame était une femme timide, excentrique et solitaire, ce qui ne l’a pas empêchée de devenir un auteur mondialement connu, couronnée par plusieurs prix littéraires en Nouvelle-Zélande, en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Au cours d’une jeunesse torturée, elle avait été diagnostiquée comme souffrant de schizophrénie et avait été traitée par électrochocs lors d’un séjour en hôpital psychiatrique. Janet Frame avait ensuite échappé de peu à une lobotomie à laquelle les médecins avaient finalement renoncé après qu’un de ses recueils de nouvelles eut été récompensé par un prix. Un psychiatre de Grande-Bretagne, où elle était partie alors qu’elle avait une trentaine d’années, avait estimé que Janet Frame était simplement quelqu’un qui préférait être seule et qui était différente de la plupart des gens. Lors de la publication de son premier roman, Les chouettes pleurent bel et bien, son éditeur américain George Braziller avait déclaré que Janet Frame était «sans doute le plus talentueux écrivain originaire de Nouvelle-Zélande depuis Katherine Mansfield». Janet Frame a écrit en tout 11 romans, cinq recueils de nouvelles, un recueil de poésie et une autobiographie intitulée Un ange à ma table.