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Tennis - Federer, vainqueur du fantôme de Ferrero, rejoint Safin pour la conquête du titre Une finale de rêve demain aux Internationaux d’Australie

Les 92es Internationaux d’Australie de tennis proposeront une finale du simple messieurs de rêve, entre le Russe Marat Safin (86e mondial) et le Suisse Roger Federer (n° 2), demain à Melbourne. En effet, Federer a vaincu le fantôme de l’Espagnol Juan Carlos Ferrero (n° 3) 6-4, 6-1, 6-4, en 1 heure et 29 minutes hier. Depuis son huitième de finale contre le Roumain Andrei Pavel, l’Espagnol traînait des douleurs aux adducteurs. Et c’était déjà un miracle qu’il fût allé si loin. « Quand cela devient important, je joue bien », a coutume de dire le très placide Federer. Face à un adversaire diminué, qui ne pouvait ni courir ni se baisser, il n’eut donc à forcer qu’une seule fois son talent. Cela se produisit au 7e jeu du premier set, alors que Ferrero donnait encore le change. Après avoir subi une amortie, fait un « bois » et mis un coup droit dans le filet, Federer eut soudain trois balles de break contre lui à 40-0. Il les sauva, en sauva une autre dans le même jeu, qu’il remporta finalement en sortant un peu de ses gonds. Dans le dixième jeu, ce fut à son tour d’avoir trois balles de break pour lui. Sur un retour un peu appuyé, Ferrero sortit son coup droit en longueur et tout fut dit. « Je ne pouvais pas jouer, car la balle allait trop vite pour moi. J’avais pris des anti-inflammatoires, mais cela n’a pas été suffisant. Si j’avais été à 100 % de mes moyens, j’aurais pu gagner », devait déclarer l’Espagnol. La suite de ce non-match n’eut pas grand intérêt. Le visage douloureux, les yeux cernés, Ferrero ne réussit des points que lorsque la balle arrivait sur sa raquette. Et Federer se mit à son diapason dans le mode mineur. La finale entre le Suisse et le Russe Marat Safin promet d’être d’un tout autre niveau. Un nouveau champion demain Inutile de se fier au classement du Russe, qui fut n° 1 mondial à 20 ans et 9 mois en 2000, Federer devant le devenir lundi à 22 ans et six mois. Ce qui importe, c’est qu’ils sont considérés comme les deux meilleurs joueurs du moment. Les joueurs les plus complets, capables de briller sur toutes les surfaces et possédant tous les coups possibles. Deux superbes talents naturels, celui de Safin étant très légèrement supérieur à celui de Federer. Le Russe a également pour lui une puissance supérieure et un meilleur revers. Surtout quand il est très croisé. Il est toujours très dangereux de déporter Safin sur la gauche, tant son revers croisé est exceptionnel. « Difficile de monter au filet quand on sert, car il est très fort en retour des deux côtés. Particulièrement sur cette surface », analyse Federer. Ayant naguère tendance à s’énerver, l’ancien n° 1 mondial se contrôle plutôt bien désormais. Au point qu’il n’a cassé qu’une seule raquette depuis le début du tournoi. Il avait des nerfs, il est maintenant capable d’avoir une stratégie, comme il l’a démontré en laissant filer le quatrième set lors de sa demi-finale contre l’Américain Andre Agassi, pour mieux le surprendre dans le cinquième. Il faisait des doubles fautes, il a passé 33 aces sans en commettre une seule au cours de cette demi-finale. Formidable Le fait que Safin ait bénéficié d’un jour supplémentaire de repos ne devrait pas avoir une grande importance, selon le champion suisse. « J’ai eu des matches plus faciles que lui, il est resté plus longtemps sur le court (8 heures de plus) et il méritait bien deux jours de repos », a reconnu, magnanime, le champion suisse. Tout le monde s’accorde à dire que cette finale devrait être formidable. À commencer par Safin, qui a déclaré : « Federer a beaucoup de talent et il sera en pleine confiance. Il faudra que je m’en méfie. On va très bien jouer. » « Marat est un type sympa et on a toujours fait de grands matches l’un contre l’autre. Cette finale est importante pour nous deux », a souligné pour sa part Federer. En fait, dans l’histoire de leur rencontre, Federer compte trois victoires de suite en 2001 et 2002 sur terre battue. Mais la dernière rencontre, sur la surface synthétique de Moscou en 2002, a tourné à l’avantage de Safin. Cela n’a d’ailleurs pas grande signification, Federer n’ayant commencé à donner la pleine mesure de son talent que depuis l’an dernier, avec sa victoire à Wimbledon. Il sait qu’il lui faut maintenant confirmer sa place de n° 1 mondial, mais il ignore comment. « Il va falloir que je demande à l’ATP ce que je dois faire pour cela. Peut-être en gagnant la finale. De toute façon, je suis prêt à rendre au tennis ce qu’il m’a donné », a-t-il assuré. Les deux joueurs ont montré à Melbourne qu’ils savaient donner le meilleur d’eux-mêmes quand il le fallait. C’est le moment ou jamais. Le nouveau visage de Marat Safin Après des années d’errements, le Russe Marat Safin a offert un nouveau visage aux Internationaux d’Australie de tennis, dont il disputera la finale, demain, à Melbourne. Six mois d’arrêt, dont un et demi avec le poignet gauche plâtré, lors de la saison dernière, l’ont fait réfléchir. En 23 tournois, l’éternel grand espoir décevant qu’il était devenu ne gagna que 13 matches et enregistra six éliminations de suite au premier tour de ses dernières participations. « J’ai eu tout le temps nécessaire pour repenser ma vie et prendre de bonnes décisions. Il était temps que je me conduise enfin sérieusement, car j’allais sur mes 24 ans », a raconté le fantasque Russe. L’une de ces décisions consista à cesser de faire la fête et d’épater la galerie en se préparant avec une extrême rigueur à Monaco, là où il est officiellement domicilié. Tout le mois de décembre, il travailla comme un forcené sa condition physique, du matin au soir, s’astreignant notamment à des heures de jogging qui lui ont permis de courir jusqu’à présent très efficacement pendant 18 heures et 50 minutes en six tours sur les courts de Melbourne. La folle nuit de 2002 « J’ai dû sacrifier des tas de choses. Mais c’était important, car quand je suis bien physiquement, je n’ai pas de problèmes avec mon tennis. Or je ne voulais pas aller en Australie seulement pour faire quelques bons matches, mais pour essayer de gagner le tournoi et redevenir un jour le n° 1 mondial », explique aujourd’hui ce talent naturel qui occupa déjà brièvement le sommet de la hiérarchie mondiale en novembre 2000, après une brillantissime finale de l’US Open au cours de laquelle il battit le grand Pete Sampras chez lui. Il y eut en 2002 une autre finale d’un tournoi du grand chelem, qu’il perdit piteusement à Melbourne même contre le discret Suédois Thomas Johansson. Les blondes créatures de rêve qui l’entouraient alors ont disparu, Safin promettant de raconter un jour la folle nuit qu’il passa avant cette finale. « Le Safin d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celui d’il y a deux ans. J’avais alors des problèmes avec moi-même et j’étais très nerveux quand je suis entré sur le court. Cette fois-ci, j’ai battu de grands joueurs pour en arriver là et ce sera une autre histoire », assure-t-il. Arrivant de mieux en mieux à contrôler son tempérament fougueux, il est vrai que la façon dont il a fissuré à grands coups offensifs la défense méticuleuse de l’Américain Andre Agassi en demi-finale fut très impressionnante. En attendant le grand jour, il avait décidé d’oublier totalement sa raquette hier et de ne la reprendre qu’une demi-heure pour un court entraînement, aujourd’hui. « Je ne vais pas oublier comment on joue au tennis en deux jours », argumentait-il, en se promettant de boire quelques bonnes bières. « Je les ai bien méritées, non ? » Une nouvelle histoire belge Personne ne sera étonné aujourd’hui de voir Justine Henin-Hardenne et Kim Clijsters disputer la finale des Internationaux de tennis d’Australie puisque c’est la troisième fois d’affilée que les deux Belges s’affrontent pour le gain d’un tournoi du grand chelem. Les deux joueuses disputent les mêmes compétitions et voyagent ensemble depuis l’âge de 10 ans et ont même partagé une chambre alors qu’adolescentes elles tentaient de se faire un nom sur le circuit. Depuis, leurs carrières ont vraiment démarré et elles sont désormais deux personnages bien connus du sport, perchées au sommet de l’échelle mondiale, Henin étant n° 1 du classement WTA devant Clijsters. Il n’y aura pourtant pas de sentiments lorsqu’elles disputeront leur troisième finale de grand chelem en moins d’un an, place de n° 1 mondiale en jeu. « Kim et moi-même avons l’habitude de cette situation, dit Henin-Hardenne, vainqueur de Roland-Garros et de l’US Open. C’est une finale 100 % belge, c’est énorme pour un petit pays. » Les deux protagonistes aborderont la rencontre le couteau entre les dents, d’autant plus que leurs relations ont connu quelques tensions récemment. Clijsters a accusé sa compatriote de feindre des blessures, et son père Leo s’est interrogé sur la densité physique nouvelle de Henin-Hardenne. « Je pense que je suis d’accord sur le fait que nous sommes différentes, indique Henin-Hardenne. Nous avons des jeux différents, des caractères différents, ce qui est bien. » Avantage psychologique pour Henin Henin-Hardenne est wallonne – donc francophone – et est la plus réservée des deux. Déjà mariée, elle est d’un naturel timide qui n’entame en rien sa farouche volonté de victoire. Elle possède également un revers que même les meilleurs joueurs du circuit ATP lui envient. Clijsters est flamande et plus extravertie. Elle est fiancée à Lleyton Hewitt et « Kim Aussie » est ainsi assurée du soutien du public de Melbourne Park. Si le jeu de Clijsters est fondé sur la force et la puissance, elle a également la réputation de perdre le contrôle de ses nerfs dans les moments décisifs. Clijsters, 20 ans, mène 9-8 dans ses confrontations avec Henin-Hardenne, mais a perdu contre elle les deux matches les plus importants. La Wallonne l’a battue en finale à Roland-Garros en juin dernier avant de récidiver en septembre à Flushing Meadows. « Dans ces matches, je savais où était le problème et je sais qu’il n’était pas d’ordre psychologique », se défend Clijsters. À Melbourne, les deux joueuses ont tout emporté sur leur passage cette année, se qualifiant pour la finale sans laisser un set en route. Clijsters a toutefois été contrariée par une blessure à la cheville contractée lors de la Hopman Cup, qu’elle avait quittée avant son terme. « L’état de ma cheville ne va pas s’améliorer. Mais la bonne nouvelle c’est que cela ne peut pas s’aggraver. Il faudra juste que je n’y pense pas », a dit Clijsters après avoir éliminé la Suissesse Patty Schnyder en demi-finale. Double dames : premier titre pour Ruano Pascual et Suarez L’Espagnole Virginia Ruano Pascual et l’Argentine Paola Suarez, tête de série n° 1 (notre téléphoto AFP), ont remporté leur premier titre du double dames des Internationaux d’Australie de tennis en battant les Russes Svetlana Kuznetsova et Elena Likhovtseva, tête de série n° 4, 6-4, 6-3, hier à Melbourne. Ruano Pascual et Suarez avaient déjà triomphé deux fois à Roland-Garros et deux fois à l’US Open. Mais elles avaient été battues l’an dernier en finale des Internationaux d’Australie par les sœurs Serena et Venus Williams.

Les 92es Internationaux d’Australie de tennis proposeront une finale du simple messieurs de rêve, entre le Russe Marat Safin (86e mondial) et le Suisse Roger Federer (n° 2), demain à Melbourne.
En effet, Federer a vaincu le fantôme de l’Espagnol Juan Carlos Ferrero (n° 3) 6-4, 6-1, 6-4, en 1 heure et 29 minutes hier.
Depuis son huitième de finale contre le Roumain Andrei...