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Actualités - CHRONOLOGIE

Festival al-Bustan - Au Crystal Garden Les Banchieri Singers : splendide performance vocale des motets de la Renaissance aux Beatles

Soirée différente des autres prestations pour la troisième nuit du Festival al-Bustan avec les Banchieri Singers au Crystal Garden. Petit public de mélomanes avertis pour une salle toute blanche et en transparence donnant, comme une bulle translucide, sur les versants bordés de colliers de lumière de la montagne avec, sur scène, six jeunes chanteurs. Sous les feux de la rampe donc, deux jeunes femmes en jupe longue bleu de nuit et simple boléro couleur indigo (Ildiko Foldesi et Olga Major, sopranes) et du côté messieurs, quatre jeunes gens (Laszlo Leanyvari contre ténor Szilard Szilagyi ténor, Soma Szabo baryton et le magnifique Gabor Nagy basse) en chemises blanches col mao, gilets et pantalons noirs ! Pas d’orchestre et encore moins d’instruments de musique sauf l’incroyable voix humaine capable de toutes les transformations et combinaisons en une remarquable dentelle vocale. Au menu, un voyage à travers le temps et l’Europe par le seul truchement de six voix alternant, en toute subtilité et dans un mélange harmonieux, rythmes et mélodies. Avec la seule voie humaine, les chanteurs ont trouvé la voie au cœur des auditeurs. Avec pour guide un diapason qui donne les tonalités comme une boussole guide un voyageur à travers des chemins grands ouverts... Tous les bruits de l’univers et la palette des émotions de l’être ont été admirablement traduits par des chanteurs extraordinairement talentueux et cela mine de rien et en toute simplicité. Mais par delà cette façade neutre et sans prétention, que de travail, que de précision, que de minutieuse synchronisation. Des motets de la Renaissance anglaise de Thomas Tallis au drôle et combien chargé d’humour Masterpiece de Paul Dayton (un véritable pied de nez à l’histoire de la musique de Bach à Karajan !) en passant par les madrigaux des compositeurs tels Gesualdo, Encina, Wert, Hassler et la Palestrina, les chants, du vibrant sacré aux trémolos du profane (avec de fantaisistes clins d’œil pour botter une larmoyante gravité !). Un parfum unique et presque amusant aux arrangements surprenants. En seconde partie, l’humour et la poésie de Poulenc ouvrent le bal d’une autre ronde où les intermittences du cœur ont la part belle. Sans oublier une tranche de beauté vocale hongroise (après tout, nous sommes sous couleurs tziganes !) avec Miklos Kocks R et Gyorgy OrbN. Après un fastueux coucher de soleil sonore d’après Farkas et une danse endiablée d’après Petrovics, voilà des airs plus proches de nous avec l’immortel Summertime de Gershwin (dans une version inédite, mais qui prolonge la magie de ce délicieux extrait de Porgy and Bess), le sémillant et hot Chili con carne nous ramenant vers les années cinquante pour finir en toute beauté avec le nostalgique Yesterday des Beatles et le sautillant Honey Pie du même groupe. De l’humour, de la fantaisie, de la culture (musicale bien entendu) pour les Banchieri Singers (six fois en concerts au Japon où ils font un tabac !), mais aussi bien entendu un talent fou. En gardant une confondante modestie. Roses rouges, bouteilles de vin et un tonnerre d’applaudissements pour ces chanteurs qui ont conquis notre auditoire à qui ils ont accordé, de tout cœur, deux bis dont ce déluré Obladi-oblada qu’on n’arrête plus de fredonner en quittant, euphorique et léger, la salle où dehors vous saisit le vent glacial de la nuit... Edgar DAVIDIAN

Soirée différente des autres prestations pour la troisième nuit du Festival al-Bustan avec les Banchieri Singers au Crystal Garden. Petit public de mélomanes avertis pour une salle toute blanche et en transparence donnant, comme une bulle translucide, sur les versants bordés de colliers de lumière de la montagne avec, sur scène, six jeunes chanteurs.

Sous les feux de la...