Liban-Palestine Manifestations au Nord et au Sud contre la ligne de séparation

Près de 5 000 Libanais et Palestiniens ont manifesté hier sur l’ensemble du territoire libanais contre la ligne de séparation qu’Israël érige en Cisjordanie. Quelque 3 000 manifestants se sont rassemblés à Tyr, au Liban-Sud, à l’appel de différents partis libanais. Ils arboraient des banderoles sur lesquelles on pouvait notamment lire : « Arrêtez la construction du mur raciste terroriste ». « Par notre âme et notre sang, nous te vengerons ô Arafat », scandaient les contestataires en brandissant des portraits du président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat, ainsi que du chef de l’État, Émile Lahoud. Ils ont également distribué une lettre ouverte au secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, dans laquelle ils réclament « le démantèlement du mur (...) qui viole la Charte des droits de l’homme et prive le peuple palestinien du droit de vivre dignement ». Dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, une centaine de partisans du mouvement islamiste palestinien Hamas ont organisé une manifestation assise pour protester contre l’édification de la barrière de séparation, qualifiant cette construction de « raciste ». Après avoir foulé aux pieds des drapeaux américain, britannique et israélien, les manifestants ont brûlé les trois bannières en appelant « à multiplier les attentats-suicide contre l’ennemi israélien ». À Beddaoui, près de Tripoli, environ 2 000 réfugiés palestiniens ont déambulé dans les ruelles du camp en brandissant des drapeaux palestiniens, libanais, irakiens et syriens. « Le mur de séparation vise à changer la géographie en faveur de l’ennemi sioniste », pouvait-on lire sur une banderole tendue à l’entrée du camp. Rappelons que vendredi, quelque 1 500 Libanais et Palestiniens avaient manifesté à Beyrouth contre la barrière de séparation et réclamé sa destruction. Sachant que la question de la légalité de la ligne de séparation en Cisjordanie, qu’Israël qualifie de « clôture antiterroriste », doit être débattue à partir d’aujourd’hui devant la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye.