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Congrès - Les associations féminines soutiennent la candidature de Nayla Moawad à la première présidence Hariri s’engage « solennellement » devant les femmes libanaises à renforcer leur rôle en politique

Le Conseil supérieur de la femme au Liban, qui regroupe l’ensemble des associations féminines, a clôturé il y a 48 heures son 50e congrès. Il a appelé à la mise en pratique du système des quotas dans la représentation politique, et décidé de soutenir la candidature de la députée Nayla Moawad à l’élection présidentielle de l’automne 2004. Sous les ovations de l’assistance, la présidente du Conseil, Ikbal Doughan, a appelé de la tribune « l’ensemble des femmes à boycotter tout politicien et tout parti politique sexiste qui refuse d’accorder aux femmes la place qui leur revient en politique ». « Nous représentons plus de la moitié de la population. Il y a 51 % de femmes dans le corps de la magistrature, des milliers d’avocates et d’enseignantes, des centaines d’architectes et de femmes d’affaires. Nous sommes majoritaires dans la presse et il n’y a que trois femmes au Parlement sur 128 députés. Cette situation n’est plus acceptable », a-t-elle martelé dans une atmosphère surchauffée. Pour elle, les raisons en sont principalement « le blocage exercé par les hommes qui tiennent la direction des partis, le manque de confiance en elles et surtout le système confessionnel (le partage du pouvoir entre les communautés religieuses qui régit le système politique au Liban depuis plus de 60 ans), qui dote les hommes de religion, généralement sexistes, d’une grande influence ». Pour l’avocate Rawiya Jarrah, cette situation est « d’autant plus aberrante que le Liban et la Syrie ont été les deux premiers pays arabes à accorder en 1953 le droit de vote aux femmes. Aujourd’hui, le Liban, qui se veut le plus moderniste des pays arabes, est devancé par d’autres États qui ont introduit le système des quotas et nommé des femmes au gouvernement ». « Quel est le bilan de l’action des hommes en politique ? C’est sous leur égide qu’il y a eu une guerre civile (1975-90) qui a fait plus de 120 000 morts, sans compter les blessés, les handicapés et les disparus. C’est sous leur règne que la politique au Liban est devenue synonyme de corruption », a-t-elle accusé. Quant à Nayla Moawad, qui a annoncé sa candidature à la présidentielle de l’automne prochain, elle a invité les femmes à avoir confiance en elles et à prendre l’initiative. « Les hommes de la classe politique actuelle ne vous céderont pas la place de bon cœur. Cette place, il faut la prendre d’assaut. C’est pourquoi je soutiens votre appel de toutes mes forces », a dit la députée de Zghorta. Dont la candidature a été soutenue à main levée par les quelque 500 participantes au congrès, auquel ont assisté en qualité d’observatrices des déléguées soudanaises, syriennes et égyptiennes. Pour sa part, Rafic Hariri, qui a pris la parole à l’ouverture des travaux, a soutenu les revendications féminines. « Je m’engage solennellement à renforcer le rôle de la femme en politique », a-t-il même promis. Rappelons que la soeur du Premier ministre, Bahia Hariri, est députée de Saïda, et que lui-même a soutenu lors des législatives de 2000, alors qu’il était dans l’opposition, une femme, Ghinwa Jalloul, qui a ainsi réussi à battre à plate couture son rival dans la troisième circonscription de Beyrouth, l’ancien Premier ministre Sélim Hoss. Quant au Hezbollah, qui était également présent au congrès, il a également soutenu les revendications du Conseil. Jamal Ammar, épouse du député hezbollahi de Baabda-Aley Ali Ammar, a affirmé à l’AFP que « les islamistes encouragent la participation des femmes dans la vie politique, l’exemple de la République islamique en Iran est probant ». Mais, a-t-elle relevé, « nous exigeons que cela se fasse dans le respect des traditions de l’islam, comme par exemple le port du voile ».
Le Conseil supérieur de la femme au Liban, qui regroupe l’ensemble des associations féminines, a clôturé il y a 48 heures son 50e congrès. Il a appelé à la mise en pratique du système des quotas dans la représentation politique, et décidé de soutenir la candidature de la députée Nayla Moawad à l’élection présidentielle de l’automne 2004.
Sous les ovations de...