Aridi défend l’adhésion du Liban à l’Isesco

Le ministre de la Culture, Ghazi Aridi, a affirmé hier que la charte de l’Organisation islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (Isesco) ne contraignait pas le Liban à accorder une place centrale à l’islam dans l’enseignement. « Les clauses de la charte de l’Isesco ne sont pas contraignantes pour les États membres », a déclaré M. Aridi à l’AFP. « Nous avons le droit de les amender pour les adapter à notre société et aucune d’elles n’est contraignante », a-t-il insisté. La charte de l’Isesco, émanation de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), dont le Liban est membre, prône de « placer la culture islamique à la base des programmes de l’enseignement dans toutes ses étapes » et prévoit d’« imprégner d’une touche islamique toutes les manifestations artistiques et culturelles ». M. Aridi a confirmé que le gouvernement avait décidé, à la suite du « tollé suscité dans les milieux chrétiens », de retirer le projet de loi d’adhésion à l’Isesco, soumis en octobre dernier au Parlement pour ratification. Il a jugé les réactions hostiles à ce texte de « démesurées », assurant que son adoption par le gouvernement n’avait obéi à « aucune arrière-pensée confessionnelle ». « Quinze ministres chrétiens étaient présents lorsque le projet a été examiné, et aucun d’eux ne s’y est opposé », a-t-il dit. Le Liban est membre de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) et « cela n’a suscité aucune crainte sur les principes religieux de l’islam et la langue arabe », a-t-il ajouté.