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Actualités - CHRONOLOGIE

COOPÉRATION - À Brasilia, le chef de l’État fait l’éloge de la Syrie Lahoud exhorte les émigrés à ne pas en vouloir à l’État libanais, et à ne pas le sanctionner

BRASILIA, São Paulo, de notre envoyée spéciale Hoda CHÉDID Le chef de l’État, Émile Lahoud, a réaffirmé hier sa conviction que « seul le dialogue est à même de permettre l’instauration de la paix », et que « la violence n’engendre que la violence ». Tout en soulignant une nouvelle fois que « la profondeur stratégique que représente la Syrie par rapport au Liban a permis à ce dernier de dépasser toutes les étapes difficiles qu’il a connues, et l’a aidé à libérer » son territoire. Pour lui, le retour des prisonniers libanais des geôles israéliennes est « une réalisation majeure à ajouter à celle de la libération », sans compter, a-t-il ajouté, qu’Israël pèse désormais mille fois le pour et le contre avant d’entreprendre la moindre agression contre le Liban. Le n° 1 de l’État a en outre estimé que « la stabilité dont jouit le pays est le résultat de la solidarité des Libanais, qui ont fait corps autour de leur État et de leur armée », appelant à ne pas « transporter les divisions politiques et le confessionnalisme » là où les Libanais ont émigré. Émile Lahoud a terminé hier dans la matinée l’escale Brasilia de sa visite officielle au Brésil, pour se rendre ensuite à São Paulo, où son avion a atterri à 16h30 heure de Beyrouth à l’aéroport militaire de Guarulhos. Et une heure plus tard, il s’est entretenu avec le gouverneur de l’État de São Paulo, Geraldo Alckim, qui a organisé une cérémonie d’accueil en son honneur et en celui de la délégation libanaise au siège du gouvernorat. Mais c’est le caractère libanais qui occupera la part du lion au cours des deux jours d’escale à São Paulo, la quatrième plus grande ville du monde. Une cérémonie d’accueil a ainsi eu lieu au consulat général du Liban, et au menu de la journée d’aujourd’hui figurent une visite à l’hôpital libano-syrien de la ville, une rencontre avec des dignitaires religieux et quelques présidents d’associations, suivie d’une deuxième avec des hommes d’affaires libanais ou d’origine libanaise. Dont une grande partie avait accompagné Émile Lahoud à Brasilia avant de retourner avec lui à São Paulo, la ville brésilienne où habite et vit la plus grande partie des émigrés libanais. Avec les Libanais de la capitale C’est justement avec les Libanais de Brasilia que le chef de l’État a terminé son escale dans la capitale brésilienne : c’était au cours d’un dîner officiel offert par l’ambassadeur du Liban, Fouad Khoury, au club MonteLibano, décoré pour l’occasion aux couleurs libanaises et où s’étaient retrouvés près de mille personnes. Le chef de l’État a affirmé devant les Libanais de Brasilia qu’ils étaient devenus « un exemple » pour leurs compatriotes de la métropole. « Les frontières du Liban dépassent sa petite superficie pour englober le monde entier, et je ne souhaite qu’une chose : que votre tendresse pour vos proches et votre mère-patrie se transforme en un pont qui permettra à vos enfants et vos petits-enfants de retrouver le Liban », a dit Émile Lahoud. « Le Liban vit aujourd’hui dans un climat régional lourd, du conflit israélo-arabe à la crise irakienne en passant par les difficultés économiques », a-t-il ajouté. Et reconnaissant que « l’État ne remplit pas tous ses devoirs » envers ses émigrés, il a néanmoins exhorté ces derniers « à ne pas en vouloir à leur patrie pour des manquements dont elle n’est pas responsable, et à ne pas ramener les divisions politiques et le confessionnalisme au sein de l’émigration ». Émile Lahoud a enfin rendu hommage à la richesse humaine et au talent des émigrés libanais dans tous les domaines : « Grâce à vous, le Brésil est un deuxième Liban et le Liban un deuxième Brésil », leur a-t-il dit. Le président du club, Khalil Chater, avait pris la parole en premier pour accueillir le chef de l’État et la délégation libanaise dans « ce pays hospitalier – le pays de la dignité, de la souveraineté, de la civilisation et de la prospérité, de l’humanisme et de l’équité ». Comparant le club MonteLibano à une reproduction en miniature de la mère-patrie, il a martelé que l’émigré libanais reste toujours attaché à sa terre et à ses compatriotes d’origine, qu’« il suit, malgré la distance, tout ce qui se passe au Liban, à tous les niveaux. Il n’y a pas deux Liban, mais un seul, avec deux facettes : la métropole et la diaspora », a assuré Khalil Chater. Le président des associations et clubs libano-brésiliens, Charles Loutfi, lui a succédé à la tribune et a affirmé que la visite de la délégation présidée par Émile Lahoud permettra aux Brésiliens d’origine libanaise « de conserver intacte la flamme de l’amitié à l’égard du Liban ». Il a émis l’espoir que cette visite soit « une réelle chance pour renouveler l’engagement historique et renforcer le lien indéfectible entre le Liban et le Brésil. Ce lien n’est ni momentané ni provisoire, il est enraciné dans notre civilisation et sa quintessence est la liberté. Liberté de pensée, liberté de travail, liberté d’expression, de manifestations, liberté de défendre les libertés... », a précisé Charles Loutfi, avant de rendre hommage à l’action d’Émile Lahoud à la tête du Liban. Les activités politiques Plus tôt dans la journée d’avant-hier, le chef de l’État s’était rendu au Sénat, où il avait été accueilli par son président, l’ancien n° 1 brésilien José Sarney, entouré de plusieurs sénateurs d’origine libanaise, dont Tasso Jreissati, Pedro Simon et Ramez Tabet. Une réunion a ensuite eu lieu entre la délégation libanaise et les sénateurs brésiliens, qui ont affirmé que le Sénat était prêt à tout faire pour que le Brésil apporte son soutien au Liban. Quant à Émile Lahoud, il a réaffirmé la nécessité de renforcer les relations bilatérales à tous les niveaux, ainsi que les liens entre la métropole et les émigrés. Après le Sénat, la Chambre des députés, où la délégation libanaise a été accueillie par son président, Juan Paolo Conia, et une kyrielle de députés d’origine libanaise, dont l’ancien chef du Législatif brésilien, Michel Tamer. Juan Paolo Conia a estimé que les entretiens entre les présidents Lula et Lahoud et les décisions qu’ils ont prises serviront « sans aucun doute » à renforcer les relations d’amitié entre les deux pays. « Le Parlement brésilien soutiendra toute initiative que notre gouvernement adoptera pour consolider les liens avec le Liban », a indiqué le chef du Législatif brésilien. Signalons que le président Lahoud et la délégation qui l’accompagne se sont réunis avec les ambassadeurs arabes accrédités à Brasilia, emmenés par leur doyen, le représentant de l’Autorité palestinienne, qui a rendu un hommage appuyé au chef de l’État. Lequel a également reçu une délégation de Brésiliens d’origine syrienne, accompagnée de l’ambassadeur syrien, Chahine Faraj.

BRASILIA, São Paulo, de notre envoyée spéciale Hoda CHÉDID
Le chef de l’État, Émile Lahoud, a réaffirmé hier sa conviction que « seul le dialogue est à même de permettre l’instauration de la paix », et que « la violence n’engendre que la violence ». Tout en soulignant une nouvelle fois que « la profondeur stratégique que représente la Syrie par rapport au...