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Actualités - OPINION

Présidentielle L’unité de l’opposition, un élément capable de changer la donne

L’appel de la députée Nayla Moawad en faveur d’un consensus de l’opposition sur un seul candidat en vue de la présidentielle fera prochainement l’objet de débats au sein du Rassemblement de Kornet Chehwane et du Front national de réforme. En prenant l’initiative d’annoncer qu’elle se portait candidate à la présidence de la République, Mme Moawad a adopté le même point de vue que le vice-président du Conseil Issam Farès, lequel avait été le premier à appeler les candidats potentiels à se déclarer et à présenter leur programme. M. Farès entendait dénoncer le mutisme qui entoure cette échéance, sans pour autant remettre en question les facteurs locaux, régionaux et internationaux qui influent sur cette dernière. L’un des candidats potentiels à la présidence de la République affirme ainsi que le Liban doit avoir son mot à dire au sujet de cette échéance institutionnelle, comme cela était le cas autrefois. En effet, par le passé, l’opposition présentait son candidat et le camp loyaliste le sien, et l’étranger n’avait plus qu’à appuyer l’un des deux candidats. Cependant, le processus n’est plus le même depuis plus de quinze ans, dans la mesure où l’élément externe s’est approprié exclusivement le droit de choisir le président de la République, choix entériné ensuite par la Chambre. Il convient donc, poursuit cette figure présidentiable, de retourner à l’équation qui prévalait autrefois, c’est-à-dire de « relibaniser » la présidentielle et non pas de la « syrianiser », de l’« américaniser » ou de l’« internationaliser ». En pratique, cela nécessite un effort de la part de l’opposition, fragmentée en plusieurs blocs : celui de se mettre d’accord sur un seul nom, auquel elle accorderait son appui, en œuvrant pour lui assurer des opportunités de succès dans les milieux parlementaires, populaires, ainsi qu’auprès des forces régionales et internationales, face au candidat loyaliste. À partir du moment où la bataille oppose deux personnalités compétentes et bénéficiant de toutes leurs chances, il est possible de garantir la majorité parlementaire à l’une des deux, ce qui ne pourrait être le cas pour un candidat outsider, sauf si l’élection s’avère être en réalité une nomination. Une interrogation principale demeure : les différents blocs de l’opposition peuvent-ils surmonter leur handicap de taille et se mettre d’accord sur un candidat commun pour obliger le camp loyaliste à présenter également un candidat unique du même poids ? Ainsi, le décideur étranger serait acculé à appuyer l’une des deux personnalités pour lui assurer la victoire. Par conséquent, le président élu serait dans tous les cas une figure politique de premier plan, possédant un poids politique. Et, à supposer que ce décideur étranger interfère pour mettre sur la touche les deux candidats pressentis et trouver un compromis autour d’un troisième candidat pour ménager les susceptibilités des uns et des autres, ce candidat de consensus serait choisi parmi ceux qui ont les compétences requises pour assumer les fonctions de la présidence de la République. Dans la mesure, surtout, où il s’agit nécessairement d’un candidat consensuel. Dans le cas où l’opposition plurielle ne parvient pas à s’entendre sur un seul candidat ni sur une liste de noms de personnalités de premier plan, le danger serait que le parrain régional ne choisisse une figure de second plan, s’il a intérêt à ce que le nouveau président soit de nature docile. Les milieux de l’opposition ne cachent pas leur crainte que le mot d’ordre de silence imposé concernant la présidentielle ne vise à surprendre l’opinion publique et l’opposition par la présentation, à la dernière minute, d’un candidat de second plan pour l’imposer à la présidence de la République. D’autant plus, soulignent-ils, que les parties lésées par un consensus au sein de l’opposition pourraient tenter par tous les moyens de saboter les initiatives de regroupement de cette dernière. En pratique, les candidats potentiels sont nombreux, aussi bien au sein du Rassemblement de Kornet Chehwane que dans les milieux loyalistes. L’espoir de voir les opposants s’entendre sur un seul nom ou sur une liste de noms résiderait dans l’élargissement du front national de réforme, qui regroupe déjà Boutros Harb et Nayla Moawad, membres du groupe de Kornet Chehwane, à des parlementaires et des personnalités académiques et des intellectuels. Ce Front islamo-chrétien élaborerait ensuite un document national sur lequel pourraient se retrouver aussi bien des opposants que des loyalistes. Une solution plausible, dans la mesure où il sera pour le moins difficile au Rassemblement de Kornet Chehwane de garantir le succès de son candidat, Damas étant encore le décideur principal. Tel est l’avis du député Farès Souhaid, membre de Kornet Chehwane, qui plaide en faveur d’un dialogue islamo-chrétien pour renforcer l’unité interne et créer un pouvoir politique capable de prendre la situation en main dans le cadre de l’étape actuelle. Émile KHOURY

L’appel de la députée Nayla Moawad en faveur d’un consensus de l’opposition sur un seul candidat en vue de la présidentielle fera prochainement l’objet de débats au sein du Rassemblement de Kornet Chehwane et du Front national de réforme. En prenant l’initiative d’annoncer qu’elle se portait candidate à la présidence de la République, Mme Moawad a adopté le même point de...