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Actualités - CHRONOLOGIE

Social - Les enseignants confirment l’ordre de grève mercredi et jeudi Saadé : Plus question de patienter et de se laisser berner

Rien ne va plus entre les professeurs des écoles privées et le gouvernement. En effet, à en croire le président du syndicat des enseignants, Georges Saadé, la crise de la mutuelle ne concerne plus seulement le ministre de l’Éducation, Samir el-Jisr, mais l’ensemble du cabinet. Il accuse celui-ci de vouloir « mettre la main » sur la caisse, et c’est d’ailleurs pour cette raison que le syndicat semble déterminé à observer une grève de 48 heures mercredi et jeudi. Pour M. Saadé, c’est avant tout une question de principe : en fait, il dénie au gouvernement tout droit de regard sur la mutuelle qui, a-t-il rappelé à L’Orient-Le Jour, est un organisme privé. Concrètement, cela veut dire que seuls les ministres de l’Éducation et du Travail peuvent intervenir dans les affaires de cet organisme, et encore dans certains domaines bien définis : par exemple, dans l’approbation du projet de règlement interne de la caisse et de la composition de son conseil d’administration. « Pourquoi donc mêler le gouvernement tout entier à cette affaire et l’informer à tout prix de tous les développements au sein de la caisse ? » se demande le responsable syndical. Sollicitée à ce sujet par L’Orient-Le Jour, une source ministérielle a répondu à la question de M. Saadé en précisant d’abord que le président du Conseil, Rafic Hariri, a toujours soutenu et favorisé l’indépendance de cette mutuelle privée. Selon certains observateurs, cette attitude s’expliquerait par le fait que le Premier ministre est lui-même propriétaire de plusieurs établissements scolaires employant des centaines de professeurs... La même source indique cependant que « d’autres ministres » au sein du cabinet ont revendiqué un droit de regard sur les activités de la mutuelle et demandé à leurs collègues du Travail et de l’Éducation de les tenir au courant de tout ce qui concerne cet organisme. « C’est ainsi que ressurgit l’éternel conflit entre deux tendances politiques, l’une favorable et l’autre hostile à un interventionnisme de l’État », a ajouté la source ministérielle. Celle-ci estime toutefois que les enseignants pourraient encore patienter quelques jours, car le projet de règlement interne de la mutuelle devrait être logiquement inscrit à l’ordre du jour du prochain Conseil des ministres. « Pas question d’attendre et de se laisser berner une fois de plus », martèle cependant le chef du syndicat des enseignants, avant de rappeler que M. Jisr a eu « tout le temps d’examiner le projet qui lui a été remis le 13 janvier par le conseil d’administration de la mutuelle ». Mais un autre problème vient se greffer sur celui du retard accusé dans l’approbation du projet de règlement interne : le nouveau conseil d’administration formé après le massacre de l’Unesco en 2001 n’est toujours pas légal parce que sa création n’a toujours pas été publiée au Journal officiel. C’est en quelque sorte une réédition de l’histoire de la poule et de l’œuf, dans la mesure où il est impossible d’entériner un projet de règlement élaboré par un conseil d’administration qui n’a aucune existence légale. Pour le syndicat des professeurs, « la manœuvre d’atermoiement officiel » ne fait aucun doute et les autorités peuvent à n’importe quel moment invoquer ce prétexte pour entraver une relance des activités de la mutuelle. Indigné par le laxisme des responsables, M. Saadé en veut pour preuve les propos que la députée Bahia Hariri, présidente de la commission parlementaire de l’Éducation, lui a tenus au sujet de M. Jisr qui souhaiterait reporter le traitement de ce dossier jusqu’après son retour d’Arabie saoudite, où il a l’intention d’effectuer un pèlerinage d’une dizaine de jours. M. Saadé rejette en bloc toutes les précisions que le ministre de l’Éducation a tenté d’apporter samedi pour justifier le retard mis dans le règlement de la crise, et il devient de plus en plus difficile d’envisager une solution d’ici à mercredi, premier jour de la grève annoncée hier par les enseignants. Pourtant, les choses ont l’air tellement simples ! En effet, selon le syndicat, il suffirait que les ministres de l’Éducation et du Travail apposent leur signature au bas du projet de règlement pour que les professeurs renoncent à leur mouvement de protestation. Mais il faut attendre pour cela l’aval du Conseil des ministres qui, jusqu’à nouvel ordre, ne devrait pas se réunir avant jeudi. José JAMHOURI

Rien ne va plus entre les professeurs des écoles privées et le gouvernement. En effet, à en croire le président du syndicat des enseignants, Georges Saadé, la crise de la mutuelle ne concerne plus seulement le ministre de l’Éducation, Samir el-Jisr, mais l’ensemble du cabinet. Il accuse celui-ci de vouloir « mettre la main » sur la caisse, et c’est d’ailleurs pour...