Ski Rahlves enfonce le clou en super-G à Kitzbuehel

L’Américain Daron Rahlves (notre photo), 30 ans, a mis fin à la série victorieuse de l’Autrichien Hermann Maier en super-G à Kitzbuehel, en remportant, hier, dans la station tyrolienne, l’épreuve comptant pour la Coupe du monde messieurs de ski alpin. En 1 min 23 sec 08/100, le Californien a précédé Herminator de 3/100es de seconde, et un autre Autrichien, Michael Walchhoffer, de 39/100es. La veille, à l’occasion de la première des deux descentes, le Norvégien Lasse Kjus avait battu d’un centième, soit 28 centimètres, un autre skieur de la Wunderteam, Stephan Eberharter. « C’est incroyable. Je suis deuxième aujourd’hui et c’est le plus mauvais résultat dans la discipline ici. L’an passé, je n’avais fait aucune faute », a expliqué Maier. Effectivement, le triple vainqueur de la Coupe du monde était invaincu en super-G sur la Streif, où il avait gagné en 2000, 2001 et 2003. « L’an dernier, cela avait été fantastique. C’était mon retour (après une absence pour blessure d’un an et demi) et il y avait en jeu la sélection pour les Mondiaux », a rappelé le skieur de Flachau. Maier était bien parti pour réaliser un poker quand il a commis une grosse faute à l’entrée du dernier quart du parcours, là où les compétiteurs surgissent aux yeux du public massé dans l’aire d’arrivée. Glissant sur des skis autrichiens (Atomic), Rahlves n’en a pas été moins content d’avoir piégé les rouge-blanc-rouge à domicile. Il a réédité son coup des Mondiaux 2001, quand il avait remporté l’or du super-G à Saint-Anton, autre temple du ski autrichien, devant Eberharter et Maier. À l’époque, Maier avait été content qu’un étranger prive son compatriote et néanmoins ennemi d’un titre majeur. Le bonheur de Rahlves a été partagé par ses parents Dennis et Sally, présents au milieu de milliers d’Autrichiens. En Coupe du monde, s’il a déjà gagné cinq descentes, le skieur de Lake Tahoe n’avait jamais fait mieux que quatrième en super-G, dont deux fois à Kitzbuehel en 2001 et 2002. « J’étais très fort à mes débuts dans la spécialité (4e en 1996 à Kvitfjell). Puis j’ai perdu mes repères », a-t-il expliqué. Petit gabarit (1,75 m), le Californien Rahlves se motive beaucoup à l’orgueil. Il se souvient qu’adolescent les entraîneurs ne lui prédisaient pas un grand avenir dans les disciplines de vitesse à cause de son physique maigrelet. Cet orgueil va le pousser, samedi, dans la seconde descente, la vraie, celle du Hahnenkamm. Pour prouver à Maier qu’il n’est pas seulement le vainqueur de la descente sprint de l’an dernier. Lauréat, jeudi, de la descente du combiné, Kjus a terminé cinquième hier, alimentant son capital points. Il a porté à 42 unités son avance au classement général de la Coupe du monde sur l’Autrichien Benjamin Raich, et 55 sur Maier.