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Actualités - REPORTAGE

Soixante-cinq pour cent de la production de crème de sésame et de «halawa» est destinée à l’étranger Il y a un problème de conformité des produits à l’exportation, estime Papuli

Les critères de base de la sécurité alimentaire consistent à offrir au consommateur un produit sain, qui ne constitue aucun danger pour la santé publique. «Nous devons être sûrs que les aliments présentés ne sont pas contaminés et que les produits qui entrent dans la fabrication de ces aliments ne sont pas employés en doses excessives, donc nocives pour la santé», explique M. Giuseppe Papuli, représentant et chef du bureau régional au Liban de l’Onudi. «Dans le cas du Liban spécifiquement, et des pays de la région je suppose, la crème de sésame (téhina) est largement consommée et 65% de la production est destinée à l’exportation, poursuit-il. Or nous savons que le titanium est utilisé dans la préparation de cette crème.» Mais à quelles doses, d’autant qu’il s’agit d’un produit dangereux, s’il est utilisé à de fortes doses? «Les résultats de l’étude que l’Onudi a effectuée sur le secteur de la halawa et de la crème de sésame seront communiqués dans une phase ultérieure», répond M. Papuli, qui poursuit: «L’interprétation des normes est donc sujette à controverses puisque les règles changent d’un pays à un autre. Nous faisons donc face à un problème de conformité des produits à l’exportation, qui pourront être refusés dans plusieurs pays.» Or le Codex Alimentaris, qui sera adopté pour le Liban, demeure le système de normes le plus largement accepté aux quatre coins du monde. «Il s’agit de règles élaborées sous la juridiction de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS)», ajoute M. Papuli, qui précise que le Codex Alimentaris rejoint dans ses grandes lignes les normes de la Food and Drug Administration (FDA), à titre d’exemple. «Ce sont les standards qui diffèrent d’un pays à l’autre, note-t-il. Et donc, l’une des grandes difficultés auxquelles doit faire face l’industrie agroalimentaire au Liban, quand il s’agit d’exporter ses produits, demeure celle de devoir respecter les normes des différents pays, ce qui suppose le respect des normes des marchés d’exportation.» Des procédures à de petits prix «Nous ne voudrons pas que les efforts que nous déployons pour apporter des réformes au système de la sécurité alimentaire au Liban soient conçus comme une menace pour l’industrie locale, insiste M. Papuli. L’industrie libanaise doit, qu’elle le veuille ou non, respecter certaines normes pour pouvoir exporter ses produits. Par conséquent, elle doit adopter la méthodologie de contrôle, de qualité, d’emballage, etc. Ce sont des obligations qui lui permettront d’avoir sa place sur le marché extérieur. De toute façon, le Liban lui-même applique des normes pour la protection de la santé du citoyen. Et dans l’ensemble, l’industrie agroalimentaire libanaise s’est beaucoup engagée pour suivre le meilleur système et la meilleure méthodologie. Les problèmes rencontrés sont souvent liés à de petites entreprises à caractère presque artisanal ou à des entreprises qui ne sont pas, elles-mêmes, productrices, dans la mesure où elles ne font que de l’emballage. Mais nous sommes convaincus que l’ensemble de l’industrie alimentaire se caractérise par de bons produits. Il ne faut surtout pas que le public libanais soit alarmé. Il n’a aucune raison de l’être. En effet, nous cherchons à mettre en place un système pour un meilleur contrôle, pour améliorer certaines procédures et moderniser certains équipements.» M. Papuli indique, par ailleurs, que la sécurité alimentaire ne nécessite pas obligatoirement de grands investissements, à moins de devoir remplacer les équipements. «De notre part, nous essayons d’adopter des mesures susceptibles de nous faciliter l’accès à certaines sources de financement pour moderniser les usines, précise-t-il. Très souvent, la sécurité alimentaire consiste à adopter de simples mesures d’hygiène, qui consistent à bien laver les légumes, le sol et les ustensiles utilisés, à se laver les mains, à utiliser des gants, etc. Il existe plusieurs mesures qui peuvent être prises, dont le coût n’est pas exorbitant, mais qui produisent des résultats immédiats et efficaces.» Le Liban possède-t-il la structure étatique pour mettre en place un programme de sécurité alimentaire? «Il existe un certain nombre d’organismes et de structures qui sont concernés et qui, dans la mesure de leurs moyens, essaient de garantir cette sécurité, remarque M. Papuli. Il y a certes une réorganisation à faire. L’idée est de créer une autorité nationale pour la sécurité alimentaire, qui sera l’organisme de référence. Parce que l’un des problèmes que rencontre actuellement le Liban dans ce domaine est celui de la répartition des responsabilités concernant la sécurité alimentaire.» Lundi 26 janvier, le premier jalon d’un long projet Au lendemain du congrès organisé par l’Onudi en juin 2001, à la faculté des sciences de l’Université Saint-Joseph, après avoir constaté des failles dans le secteur agroalimentaire au Liban, un réseau de système alimentaire comprenant différentes institutions a été formé. «Ce réseau avait pour mission d’effectuer une étude de terrain sur la situation de la sécurité alimentaire au Liban, explique M. Bassel al-Khatib, consultant national pour la sécurité alimentaire à l’Onudi. Dans son rapport final, il a insisté sur la nécessité de moderniser la loi sur la sécurité alimentaire, développer les différents secteurs de l’industrie alimentaire, former des inspecteurs de santé et des contrôleurs et sensibiliser l’opinion publique sur l’importance du problème.» «Nous avons effectué un travail important à ces quatre niveaux, poursuit M. Khatib. Lundi, le coup d’envoi de cette campagne nationale, qui englobera tout le pays, sera donné. Nous avons prévu dans le cadre de cette journée, en collaboration avec le syndicat des propriétaires des restaurants, cafés, night-clubs et pâtisseries, deux journées cuisines ouvertes (26 et 27 janvier), au cours desquelles le consommateur libanais aura accès aux cuisines des restaurants du centre-ville. Nous avons, de même, en collaboration avec le commandement de l’armée, prévu des sessions de formation pour les officiers responsables de la cuisine et une campagne de sensibilisation à l’intention des conscrits.» Outre le projet cuisines ouvertes au centre-ville, l’Onudi a également prévu, dans le cadre de la journée du lundi 26 janvier, les activités suivantes: – la tenue d’un congrès autour du programme de l’Onudi et du ministère de l’Économie et du Commerce concernant la sécurité alimentaire, qui se tiendra à la maison des Nations unies à 11h; – la distribution de brochures dans les écoles et universités et dans les journaux; – une campagne publicitaire incluant les différents moyens de communication. «Le travail ne se limitera pas à cette journée, conclut M. Khatib. Nous avons un long travail à effectuer au cours des prochaines années. En fait, nous comptons entamer en 2004 une étude sur les laitages, qui ont également suscité certaines appréhensions et réserves.» Rappelons que le comité de la sécurité alimentaire est formé des représentants des institutions suivantes: les ministères de l’Industrie, de la Défense, du Tourisme, de l’Agriculture, de la Santé et de l’Environnement, l’Organisation mondiale de la santé, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, l’Université américaine de Beyrouth, l’Université libanaise, l’Université Saint-Joseph, syndicat libanais des industries alimentaires, syndicat des propriétaires de restaurants, cafés, night-clubs et pâtisseries, l’Institut national des soins infirmiers, l’Association des consommateurs libanais, l’Institut de recherche industrielle et l’Institut des normes libanaises.
Les critères de base de la sécurité alimentaire consistent à offrir au consommateur un produit sain, qui ne constitue aucun danger pour la santé publique. «Nous devons être sûrs que les aliments présentés ne sont pas contaminés et que les produits qui entrent dans la fabrication de ces aliments ne sont pas employés en doses excessives, donc nocives pour la santé»,...