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Coopération - Une visite officielle de huit jours que Beyrouth souhaite historique Objectif de Lahoud au Brésil : les liens bilatéraux, la diaspora

Le Brésil regroupe au moins 7 millions de ressortissants d’origine libanaise ! Deux fois la population de la mère patrie. Un flux incessant, les principales vagues se situant durant la famine de 1915 puis, par générations successives, chaque famille ou presque envoyant un jeune chez un oncle (mon oncle d’Amérique en somme) bien établi. Le chiffre record marque par lui-même l’importance cruciale pour le Liban de liens étroits avec le Brésil. Le président Émile Lahoud va donc y effectuer, à partir de ce lundi, une visite officielle de huit jours. Sur le plan des relations bilatérales, politiques et économiques, deux protocoles vont être signés. Le premier portera sur la promotion et la diversification de la coordination diplomatique. Le deuxième sur un projet de coopération technique axée sur le domaine de l’énergie électrique. Les Brésiliens parleront de leur zone de commerce, le Mercosul, de leurs efforts pour un sommet diplomatique entre les pays arabes et les pays d’Amérique latine, en vue d’aider au traitement de la question du Moyen-Orient. Des échanges d’import-export entre les deux pays, du rétablissement de la ligne MEA et du fret aérien. Des liens entre hommes d’affaires des deux pays, ainsi que des investissements réciproques. Le ministre Hamadé devrait faire des propositions à ce propos. De leur côté les services de la présidence rappellent, dans une note, que le Brésil a toujours soutenu l’application de la 425, qu’il a exporté pour 47 millions de dollars au Liban et qu’il en a importé pour cinq millions en 2003. Bien entendu, les entretiens aborderont également la situation des Brésiliens d’origine libanaise ou encore des émigrés, à double nationalité ou non. Dont beaucoup, comme on sait, occupent des postes de choix ou sont très actifs, très en vue, dans le secteur économique. Trois gouverneurs brésiliens sur 27 sont d’origine libanaise : Paulo Soto Ghanem, Simon Geaytani et Rosanna Gharobino. Sur 81 sénateurs, trois sont d’origine libanaise : Ramez Tabet (président du Sénat pendant deux ans), Pedro Simon et Tasso Jreissaty. Sur 513 députés, 33 sont d’origine libanaise. Quatre enfants d’émigrés dirigent des partis politiques de premier plan, dont Michel Tamer ( ancien président de la Chambre, et qui est à la tête du PMDB, le plus grand parti brésilien). Et le célèbre Paulo Maalouf, dont le parti dispose de 49 sièges à l’Assemblée nationale. Ce potentiel, il faut le dire, est très mal exploité. Surtout depuis que l’Union libanaise culturelle dans le monde (ULCM) s’est enfoncée dans de paralysantes divisions internes. Tandis que disparaissait le ministère des Émigrés, par suite de conflits de compétence avec les Affaires étrangères, qui en ont repris le contrôle. Dès lors, les innombrables résolutions adoptées durant d’aussi innombrables congrès organisés au Liban sont restées lettre morte. Pour pallier l’insuffisance ou l’inexistence des instruments administratifs, Beyrouth compte donc sur le contact, sur le dialogue direct. Le président Élias Hraoui s’était ainsi rendu au Brésil en 1997. Le président Lahoud met ses pas dans les siens. Répondant de la sorte à l’invitation de son homologue brésilien, qui a visité le Liban en décembre dernier, dans le cadre d’une tournée régionale. La première du genre d’un chef d’État brésilien depuis plus d’un siècle. Bien entendu, c’est toute la République ou presque qui accompagne le président Lahoud. La délégation officielle, indique un communiqué des services de Baabda, se compose du vice-président du Conseil, Issam Farès ; des ministres Marwan Hamadé, Abdel-Rahim Mrad, Assem Kanso, Michel Moussa, Karam Karam, Abdallah Farhat ; du président du Conseil constitutionnel, Amine Nassar ; du PDG de la MEA, Mohammed el-Hout. Et, naturellement, de l’ambassadeur du Liban au Brésil, Fouad el-Khoury. La société civile dépêche les présidents de l’Ordre de la presse et des journalistes, Mohammed Baalbacki et Melhem Karam. À Brasilia, en marge du déjeuner traditionnel offert par le président Lula Da Silva, le président Lahoud visitera le Sénat, l’Assemblée nationale et rencontrera les ambassadeurs arabes, ainsi que les notables de la colonie libanaise, au cours d’un dîner offert par l’ambassadeur Khoury. Mercredi et jeudi, São Paulo. Avec au programme une rencontre avec le gouverneur de l’État. Suivie d’une réception, offerte par le consulat libanais au siège du club Montelibano, et d’un speech à l’adresse des Libanais d’origine. Visite également à l’hôpital libano-syrien de la ville, fondé en 1965 par la colonie libano-syrienne. Cet établissement de 300 lits est l’un des plus grands d’Amérique latine et il s’étale sur 45 000 mètres carrés. Des spécialistes libanais ou d’origine libanaise y opèrent ( c’est le mot) et il est dirigé par Violette Jaffet. Le président libanais recevra par ailleurs les dignitaires religieux et les hommes d’affaires d’origine libanaise. À Rio, où résident beaucoup de Zahliotes d’origine, le gouvernorat a prévu un accueil particulièrement faste pour le chef de l’État libanais et sa suite. Un déjeuner pour commencer, une réception du corps consulaire pour un accueil de la colonie libanaise. Et comme Rio c’est la capitale de la danse, que la samba est le surnom du football brésilien, le président sera invité à la finale de la Coupe brésilienne, dans le célèbre stade de Maracana. Dimanche, le président Lahoud assistera à une messe célébrée en l’église Notre-Dame du Liban par les évêques des communautés chrétiennes. Il sera de retour à Beyrouth lundi prochain.
Le Brésil regroupe au moins 7 millions de ressortissants d’origine libanaise ! Deux fois la population de la mère patrie. Un flux incessant, les principales vagues se situant durant la famine de 1915 puis, par générations successives, chaque famille ou presque envoyant un jeune chez un oncle (mon oncle d’Amérique en somme) bien établi.
Le chiffre record marque par lui-même...