Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Visite d’État - Stephanopoulos chez Berry, Hariri et à la cathédrale Saint-Georges Les liens historiques libano-grecs et les relations entre orthodoxes à l’honneur

La deuxième journée de la visite d’État du président grec, Constantin Stephanopoulos, à Beyrouth, a été marquée hier, outre le volet économique (voir page 8), par une visite au siège du Parlement, une messe à la cathédrale Saint-Georges des grecs-orthodoxes, dans le centre-ville, puis enfin des entretiens au Grand Sérail. Les relations historiques entre les deux pays et les liens qui unissent les orthodoxes au Liban et en Grèce y ont été largement évoqués. Le président grec et la délégation qui l’accompagne sont arrivés en milieu de journée place de l’Étoile, où la garde du Parlement a présenté les armes. Après une brève cérémonie à l’entrée de l’Hémicycle, M. Stephanopoulos s’est entretenu des relations bilatérales et de la situation régionale avec le président de la Chambre, Nabih Berry, en présence du ministre d’État, Michel Moussa. Le chef du Législatif a ensuite fait visiter le siège du Parlement à son hôte, lui expliquant la marche du travail. À l’issue de la visite, M. Berry a souligné l’« amitié historique » liant le Liban et la Grèce « depuis l’époque des royaumes de la mer à Tyr, Byblos, Sidon et Athènes ». « Le caractère privilégié de cette relation historique ne fut pas uniquement d’ordre culturel et commercial. Comme on peut le constater, la Grèce a toujours adopté des positions justes et honorables. Elle s’est tenue aux côtés du Liban et de toutes les causes des Arabes, elle a soutenu la résolution 425 (du Conseil de sécurité), la cause palestinienne et la cause de la Syrie et elle continue de le faire », a-t-il indiqué. M. Berry a précisé avoir évoqué avec M. Stephanopoulos toutes les questions intéressant la région, de Chypre à l’Irak en passant par la Palestine, mais aussi les développements politiques au Liban. Il a enfin annoncé la création d’un groupe d’amitié parlementaire libano-grec dont la présidence a été confiée au député Samir Azar (Jezzine). « Une église détruite, brûlée, pillée » Le président grec n’avait qu’à traverser la place de l’Étoile pour se rendre à la cathédrale Saint-Georges des grecs-orthodoxes, où il a été accueilli par le métropolite, Mgr Élias Audeh, et par le président du comité chargé de la restauration de l’édifice historique, l’ancien ministre Ghassan Tuéni. Une foule nombreuse se pressait dans l’église pour assister à la messe que devait célébrer Mgr Audeh en l’honneur de l’hôte grec. Étaient notamment présents le ministre d’État Michel Moussa, le député Béchara Merhej, le mohafez de Beyrouth, Yaacoub Sarraf, et l’épouse du vice-président du Conseil, Hala Farès. Dans son homélie, Mgr Audeh a commencé par souhaiter la bienvenue au président grec, « un hôte cher et un frère avec lequel nous sommes unis par une histoire commune, par la foi et par une civilisation qui est à l’origine de la civilisation contemporaine ». « Je suis heureux de vous accueillir dans la capitale du Liban, ce petit pays méditerranéen auquel l’histoire a légué un héritage culturel et intellectuel qui n’est pas étranger à l’héritage d’Athènes et de la Grèce », a poursuivi Mgr Audeh. « Nos deux peuples se ressemblent dans leur amour de la vie, de la joie et de la beauté, tout comme dans leur sens de l’hospitalité, a-t-il dit. À ce propos, je souhaiterais vous exprimer ma gratitude pour l’accueil que votre peuple a réservé durant les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix à nos compatriotes libanais que la guerre avait contraints à s’expatrier. La Grèce fut l’une de leurs destinations et où ils étaient les bienvenus, tout comme nos frères grecs avaient trouvé à Beyrouth une seconde patrie et un abri protecteur après la Seconde Guerre mondiale. » Le métropolite a également exprimé sa joie d’accueillir le président grec dans la cathédrale Saint-Georges, « qui est au cœur de Beyrouth et qui, comme cette ville, est le témoin d’une grande histoire ». « À l’instar de la ville, cette église avait été détruite, brûlée, pillée. Puis, comme Beyrouth, elle s’est relevée de ses cendres et a retrouvé sa splendeur passée, grâce à la foi et à la générosité de ses fils mais aussi grâce à l’aide des amis, parmi lesquels votre gouvernement », a-t-il ajouté. Mgr Audeh a fait remarquer que les fresques murales ornant l’édifice n’étaient pas encore tout à fait achevées et que des peintres venus de Grèce avaient été sollicités pour ce travail. « Il est inutile de dire que la relation entre les Églises d’Antioche et de Grèce est historique et profonde et qu’elle est toujours aussi vivace aujourd’hui », a encore dit le métropolite, qui a conclu en rendant hommage à l’ambassadeur de Grèce à Beyrouth, Georges Gabriélidès, pour son « attachement aux intérêts des deux pays ». Dans sa réponse, le chef de l’État grec a souligné qu’il venait au Liban « avec des sentiments de foi et de respect et sans aucune intention de susciter des divisions ». « Il nous faut tout de même dire la vérité et reconnaître que nous avons un sentiment particulier à l’égard de la communauté chrétienne grec-orthodoxe, dont nous considérons les membres comme étant nos frères », a-t-il déclaré. « Cela dit, nous respectons naturellement toutes les communautés dont les fils vivent dans l’harmonie et la paix au sein de cette société », a ajouté M. Stephanopoulos, exprimant le souhait que sa visite contribuerait au renforcement des relations entre le Liban et la Grèce. Après l’étape de la cathédrale, le président grec devait retrouver M. Berry au cours d’un déjeuner offert par ce dernier en son honneur à son domicile de Aïn el-Tiné, en présence de nombreuses personnalités, parmi lesquelles le Premier ministre Rafic Hariri, l’ancien président de la République Élias Hraoui, les vice-présidents de la Chambre et du Conseil Élie Ferzli et Issam Farès, ainsi que plusieurs ministres, députés et membres du corps diplomatique. En soirée, c’était au tour du chef du gouvernement d’offrir un banquet à M. Stephanopoulos au Grand Sérail, à l’issue d’entretiens entre les deux hommes qui ont porté sur la situation au Proche-Orient et les relations bilatérales. Aujourd’hui vendredi, le programme du séjour du président grec comprend une visite à l’Université de Balamand, dans le Koura. M. Stephanopoulos y présidera notamment une cérémonie de pose de la première pierre du bâtiment devant abriter l’Institut des études écologiques.

La deuxième journée de la visite d’État du président grec, Constantin Stephanopoulos, à Beyrouth, a été marquée hier, outre le volet économique (voir page 8), par une visite au siège du Parlement, une messe à la cathédrale Saint-Georges des grecs-orthodoxes, dans le centre-ville, puis enfin des entretiens au Grand Sérail. Les relations historiques entre les deux pays...