L’ancien dirigeant irakien Saddam Hussein, ne croyant pas à la possibilité d’une invasion terrestre américaine, n’avait pas déployé ses troupes en position défensive, selon des témoignages d’anciens responsables irakiens cités par le New York Times jeudi.
M. Hussein était certain que les États-Unis ne risqueraient pas de pertes en vies humaines et se contenteraient d’une campagne de bombardements limitée, selon un rapport secret préparé pour le Pentagone, qui rassemble ces témoignages. Selon ce rapport, le ministère irakien de la Défense s’était également largement trompé en estimant qu’une éventuelle offensive terrestre viendrait de la frontière avec la Jordanie, ajoute le quotidien. Ce rapport daté du 26 janvier, qui présente une ébauche de l’histoire de la guerre en Irak du point de vue des dirigeants irakiens, présente un cercle dirigeant « staliniste et paranoïaque qui s’est mené à sa propre perte », souligne le quotidien. Le rapport révèle un régime « déconnecté de la réalité, en temps de paix comme de guerre, au sein duquel les proches collaborateurs de Saddam Hussein lui mentaient régulièrement, et se mentaient entre eux, au sujet des capacités militaires irakiennes », affirme encore le Times.
L’ex-dictateur aurait été « drogué » quand il a décidé d’envahir le Koweït
L’ancien président irakien Saddam Hussein était « drogué » lorsqu’il décida d’envahir le Koweït, en 1990, a affirmé hier dans un entretien avec une radio française l’un de ses anciens proches collaborateurs. « Saddam était complètement drogué. Il a commencé à l’être en 1959, au cannabis, puis lorsqu’il a pris le pouvoir (en 1979), à l’héroïne quelquefois. S’il a décidé d’envahir le Koweït, c’est qu’il n’était pas dans son état normal. Il était drogué. Les drogues lui faisaient perdre la tête », a déclaré à la radio privée Europe 1 Issam Rachid Walid, qui était chef du protocole du président irakien.
L’Irak a envahi le Koweït le 2 août 1990, deux ans après la fin de la guerre Iran-Irak, et une coalition internationale conduite par les États-Unis l’a contraint à s’en retirer fin février 1991. L’Irak dut alors subir un blocus international.
M. Walid, qui vit désormais à Londres, a aussi affirmé que Saddam Hussein avait fait « dévorer par un doberman » l’un de ses adversaires.
Les contrats hors infrastructures
ouverts à tous les pays
Les États-Unis ont annoncé mardi que les entreprises de tous les pays étaient éligibles pour répondre à des appels d’offres d’un total de six milliards de dollars pour la reconstruction de l’Irak, à l’exception de ceux liés aux infrastructures.
Les contrats de construction, évalués à cinq milliards de dollars, restent en effet réservés aux entreprises des pays ayant participé à la guerre.
Un responsable du Pentagone a toutefois relativisé la portée de l’annonce, indiquant qu’elle ne s’appliquait pas à tous les marchés parce que certains organismes publics appliquent la politique d’« acheter américain ». C’est notamment le cas de l’Agence internationale pour le développement (USAid).
Le Pentagone, en revanche, lance la plupart de ses appels d’offres à l’international, a précisé ce responsable sous le couvert de l’anonymat.
Ces contrats concernent par exemple les équipements hospitaliers, les pièces pour travaux publics ou les fournitures pour administrations.
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