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Actualités - CHRONOLOGIE

Les deux protagonistes écartent le risque d’une escalade militaire

Le Hezbollah a écarté hier, au lendemain des raids israéliens sur le Liban-Sud, les risques d’escalade militaire, tout en réitérant sa détermination à répliquer à toute violation par Israël de la souveraineté du Liban. Pour sa part, l’État hébreu espérait, hier également, que le parti intégriste s’abstiendrait de déclencher une escalade après les deux raids que son aviation a menés du côté libanais de la ligne bleue en riposte à une attaque du Hezbollah ayant coûté la vie lundi à un soldat israélien. Sur le terrain d’abord, les combattants du parti intégriste, omniprésents le long de la frontière libano-israélienne, étaient très discrets hier, alors que les soldats de la Finul multipliaient, eux, leurs patrouilles. Sachant que l’artillerie israélienne a tiré 16 obus sur le secteur des fermes de Chebaa depuis mardi soir, dont quatre hier matin. « Nous n’accepterons pas que les agressions israéliennes se poursuivent sans réplique. Nous sommes prêts à répondre avec force à toute agression » de l’État hébreu, a affirmé hier Naïm Kassem, sur al-Manar. Mais évoquant les tirs du Hezbollah qui ont détruit lundi un bulldozer israélien qui s’était aventuré en territoire libanais, tuant un de ses occupants, le n° 2 du parti intégriste a semblé écarter toute volonté d’escalade. « Il y a eu une violation israélienne et nous avons frappé. Pour nous, l’affaire se termine ici. Mais en cas de nouvelles agressions méritant une réplique, nous agirons », a-t-il menacé. Quant au chef du bloc parlementaire hezbollahi, Mohammed Raad, réagissant à l’opération de lundi qui avait déclenché la riposte israélienne, il a déclaré hier que son parti avait mené « une action hardie qui a dévoilé que la marge de manœuvre de l’ennemi n’est pas large et que l’ampleur de ses réactions est limitée ». Rappelons que le porte-parole du Hezbollah, Hassan Ezzeddine, avait mis dès mardi l’accent sur les provocations israéliennes. « Nous avons riposté à une nouvelle violation israélienne de la souveraineté du Liban. Il s’agit d’une nouvelle agression et nous ne pouvions que réagir. Depuis début 2004, il y a eu 50 violations », avait-il dit, interrogé par L’Orient-Le Jour (voir notre édition d’hier, mercredi 21 janvier). Quant à l’État hébreu, il semblait tout autant vouloir privilégier l’accalmie. « Nous avons transmis un message clair et mesuré au Hezbollah et à la Syrie avec ces deux raids, nous espérons qu’il aura été compris et que ce nouvel et grave incident est désormais clos », a affirmé un porte-parole du gouvernement israélien, Avi Pazner, interrogé par l’AFP. « Le Hezbollah et la Syrie doivent comprendre qu’Israël ne se laissera pas attaquer sans réagir, mais que nous ne souhaitons pas provoquer d’escalade », a-t-il ajouté. Quant au ministre israélien de la Défense, Shaul Mofaz, il a également affirmé à la radio militaire de son pays, qu’Israël « utilisera tous les moyens nécessaires pour défendre la population et les soldats israéliens », tout en proclamant à son tour que l’État hébreu ne souhaitait pas d’escalade. D’autre part, l’ambassadeur israélien à Washington, Danny Avalon, semble avoir voulu profité de l’accusation lancée par le secrétaire d’État US, Colin Powell, contre le Hezbollah, à qui il a imputé la responsabilité des bombardements israéliens. « J’ai rencontré de hauts responsables américains à la Maison-Blanche et au département d’État et je n’ai pas entendu le moindre mot contre nos opérations ; au contraire, mes interlocuteurs ont fait preuve de compréhension, en soulignant qu’il s’agissait de légitime défense », a-t-il assuré, cité par l’AFP. Occultant visiblement une partie des propos de Colin Powell, qui avait appelé, avant-hier, tant Israël que le Liban « à surveiller de près leurs actions » de manière à ne pas aggraver une situation déjà tendue à leur frontière, tout en mettant en garde la Syrie contre « tout soutien » au parti intégriste. Le message US à Israël Sur le plan diplomatique, le ministre des Affaires étrangères, Jean Obeid, s’est entretenu au téléphone avec son homologue syrien, Farouk el-Chareh, tant sur la situation au Liban-Sud qu’à propos des résultats de sa tournée dans le Golfe, qui reprendra bientôt avec l’escale de Jean Obeid au Koweït. Où il s’emploiera de nouveau à répéter le refus du Liban de l’implantation des réfugiés palestiniens dans les pays d’accueils, et son atttachement au droit de retour. Le locataire du palais Bustros a demandé au représentant permanent du Liban au palais de Verre, Sami Kronfol, d’informer le Conseil de sécurité des incidents qui se sont déroulés au Liban-Sud ces trois derniers jours. Sans compter la nouvelle violation par Israël de la ligne bleue. Quoi qu’il en soit, un haut responsable a confirmé, à la lumière des rapports diplomatiques qu’il a reçus de Washington et de Paris, que l’escalade est inenvisageable pour le moment « à moins de rebondissements imprévus ». La situation ne risque donc pas de s’envenimer, grâce notamment aux contacts américains et français, et à leurs appels répétés aux deux parties pour un maximum de contrôle et de maîtrise de soi. Pour que des incidents isolés ou des glissements sporadiques ne mènent pas à de nouvelles batailles généralisées entre Israël et le Hezbollah, voire à un nouveau front régional – un scénario que les grandes capitales refusent catégoriquement. Et selon des sources diplomatiques beyrouthines, rapportées par notre correspondant au palais Bustros, Khalil Fleyhane, les États-Unis auraient clairement fait comprendre à Israël qu’ils refusaient de le voir attaquer un quelconque pays arabe. Et que toute exception à cette règle – à l’instar de l’attaque l’an dernier contre un camp d’islamistes à 15 kilomètres de Damas – devrait être évoquée au préalable entre Tel-Aviv et Washington et acceptée par ce dernier. D’autre part, le porte-parole iranien des Affaires étrangères, Hamid Reza Assefi, a condamné hier les raids menés mardi par l’aviation israélienne au Liban-Sud. « Les violations commises par le régime sioniste mettent en danger la stabilité et la sécurité de la région sensible du Proche-Orient », a-t-il déclaré. Condamnant les bombardements du Liban-Sud et la violation de l’espace aérien libanais, et dénonçant en outre « les menaces de mort proférées par Israël contre les dirigeants palestiniens ». Quant au secrétariat général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), regroupant l’Arabie saoudite, le Koweït, les Émirats arabes unis, le Qatar, Bahreïn et Oman, il a condamné « la politique agressive du gouvernement israélien contre les républiques syrienne et libanaise », exprimant son « rejet total de la politique arrogante suivie par le Premier ministre israélien Ariel Sharon, contre le peuple palestinien ».
Le Hezbollah a écarté hier, au lendemain des raids israéliens sur le Liban-Sud, les risques d’escalade militaire, tout en réitérant sa détermination à répliquer à toute violation par Israël de la souveraineté du Liban. Pour sa part, l’État hébreu espérait, hier également, que le parti intégriste s’abstiendrait de déclencher une escalade après les deux raids que...