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Défis et difficultés

Il ne faut surtout pas croire que les cliniques privées et la préparation des régimes demeurent l’unique débouché pour les diététiciennes, bien que le Liban en ait grand besoin, d’après une étude publiée en novembre 2003 par l’Université américaine de Beyrouth (AUB) et selon laquelle 30 % des garçons et 19,3 % des filles âgés de 3 à 19 ans souffrent d’un excès de poids. Une pathologie également observée chez 57,7 % des hommes et 49,4 % des femmes âgés de plus de 20 ans. En effet, les spécialistes en nutrition, en diététique et en sciences de l’alimentation trouveront à s’employer dans les usines agroalimentaires, les restaurants, les cantines scolaires, les garderies, les centres pour les personnes âgées, les hôpitaux, les gyms, les hôtels, les centres de cure, etc. Bref, dans tous les secteurs touchant de près ou de loin à l’alimentation, d’autant que le Liban compte s’imposer sur le marché international des exportations dans le cadre de l’accord euro-méditerranéen et qu’il s’apprête aussi à être admis au sein de l’Organisation mondiale du commerce. Ces objectifs ne peuvent toutefois être atteints si le projet de loi relatif à l’organisation du métier n’est pas adopté par le Parlement. « Il est grand temps que le gouvernement reconnaisse enfin cette profession, déplore Mme Nahla Hwalla, chef du département des sciences alimentaires à la faculté d’agronomie de l’AUB. Au Liban, ce métier n’est pas organisé. Tout un chacun peut avoir sa propre clinique et proposer des diètes alimentaires sans même avoir suivi des études dans ce domaine. Par contre, si le métier est régulé, les spécialistes seront regroupés au sein d’un syndicat selon des normes précises et les intrus seront automatiquement écartés. Or, le projet de loi relatif à l’organisation du métier est soumis depuis 1996 à la Chambre. Il a été approuvé par toutes les commissions parlementaires, mais nous attendons toujours qu’il soit voté par les commissions conjointes. Nous ignorons les causes de ce retard, bien qu’on nous promette constamment que le texte sera à l’ordre du jour de ces commissions. » En attendant de voir la profession organisée, une Association libanaise pour la nutrition et les sciences de l’alimentation a été créée en 1976. Ses activités n’ont toutefois débuté qu’en 1996. L’association regroupe près de 200 professionnels et est affiliée à l’International Union of Nutritional Sciences. Il est possible d’avoir de plus amples informations sur l’association en visitant son site à l’adresse suivante lebanondiet.org. S’investir dans les recherches Le second problème auquel est confronté le métier réside dans l’attitude négative de certains médecins vis-à-vis des diététicien(ne)s. « Ce sont deux métiers qui se complètent, affirme Mme Hwalla. Les médecins doivent, au contraire, collaborer avec les spécialistes, d’autant que ces derniers ont plus de temps à consacrer aux patients sur les questions alimentaires. D’ailleurs, un premier entretien avec un(e) diététicien(ne) nécessite près de 45 minutes. Pourquoi les médecins s’acharnent-ils à les combattre ? Ils(elles) ne les concurrencent en aucune façon. Tout ce qu’ils(elles) font c’est apprendre aux patients à adopter la meilleure façon de manger. De leur côté, les diététicien(ne)s doivent être conscient(e)s du fait qu’ils(elles) ne sont pas des médecins et par conséquent n’ont pas le droit de diagnostiquer des maladies ni de prescrire des médicaments. Ils(elles) doivent donc référer les patients à des spécialistes. » Les diplômés en diététique et nutrition peuvent également se consacrer à l’enseignement et à la recherche. « Nous ne possédons pas des bases de données sur la nutrition au Liban, note Mme Hwalla. Nous fournissons les bases de données sur le Liban aux ministères de la Santé et de l’Agriculture, ces derniers n’ayant pas un personnel qualifié pour de telles études, ainsi qu’à l’Organisation mondiale de la santé. » Et de conclure : « Nos diplômés ont un rôle prépondérant à jouer au sein des ministères. Nous avons longtemps lutté pour créer ces postes. Malheureusement, les personnes qui les occupent ne sont pas spécialisées en nutrition. »
Il ne faut surtout pas croire que les cliniques privées et la préparation des régimes demeurent l’unique débouché pour les diététiciennes, bien que le Liban en ait grand besoin, d’après une étude publiée en novembre 2003 par l’Université américaine de Beyrouth (AUB) et selon laquelle 30 % des garçons et 19,3 % des filles âgés de 3 à 19 ans souffrent d’un excès...